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Quand les géants du web fabriquent la personne la plus puissante au monde

Une chose est certaine: le gagnant de la bataille du web sera le gagnant des élections.
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Le premier débat télévisé dans l'histoire des élections américaines remonte au 26 septembre 1960. Les Américains avaient alors découvert deux candidats que tout opposait: John Fitzgerald Kennedy et Richard Nixon. Grâce à la télévision, le premier donnait l'image d'un homme beau, soigné, plein d'aisance dans les gestes et la parole ; le deuxième donnait l'image d'un homme mal à l'aise et désavantagé par une barbe d'un jour qui lui donnait l'air austère.

Pourtant, Nixon était beaucoup plus convaincant dans ses arguments, selon un sondage réalisé auprès des auditeurs de Radio of America qui ont écouté la même émission diffusée à la télévision. Plus d'un demi-siècle après ces élections, Twitter, Facebook et Google ont remplacé la radio et presque la télévision. On se souvient comment le président Obama avait séduit les jeunes Américains en 2008 sur les réseaux sociaux.

Les prochaines élections prévues au mois de novembre seront les élections de tous les records: les plus coûteuses au monde, elles opposeront les deux candidats les moins populaires de l'histoire des élections américaines, Hillary Clinton et Donald Trump.

Ces élections sont aussi celles des réseaux sociaux, et nous verrons comment Google, Facebook, et Twitter sont en train de fabriquer le président le plus puissant au monde.

Pour financer leurs campagnes, les deux candidats font appel aux donateurs sur des plateformes spécialisées. Hillary Clinton a déjà récolté plus de 100 millions de dollars grâce aux fameux «super PACs», mais aussi grâce aux petits donateurs. C'est une somme insuffisante pour arriver aux portes de la Maison-Blanche. Aussi multiplie-t-elle les appels aux dons à chaque meeting et compte désormais sur le soutien indéfectible du président Obama et de son ex-rival Bernie Sanders. Quant à Donald Trump, il renonce à financer sa campagne de ses propres fonds et fait appel au Parti républicain, qui vient de lui accorder son soutien officiel.

Clinton ridiculise Trump sur son terrain favori, Twitter

Sur Twitter, une dure bataille oppose les deux candidats officiels à la Maison-Blanche. Le tweet de l'ex-secrétaire d'État à son rival républicain: «Delete your account» («supprime ton compte») du mois de juin a été retweeté plus de 50 000 fois en l'espace de quelques heures, un record pour un tweet politique. La candidate démocrate passe à l'offensive. Elle change de ton sur les réseaux sociaux et conquiert Twitter.

Le gagnant de la bataille du web sera le gagnant des élections.

Sur YouTube - et malgré tous ses efforts - l'ex-secrétaire d'État peine à s'imposer et essuie quotidiennement toutes sortes d'insultes et de critiques provenant du camp républicain. Une armée d'internautes de la campagne Trump serait même dédiée à la fragiliser sur la plateforme vidéo. En revanche, les vidéos de Donald Trump battent avec en tête les vidéos d'insultes envers les Mexicains, les femmes, les journalistes et les musulmans.

Google accusée de favoritisme par les Républicains

La dernière sortie des Républicains est d'accuser Google de manipuler des résultats de recherche en faveur de Hillary Clinton de façon à faire apparaître, en premier, les liens qui lui sont favorables. Google a rétorqué immédiatement, rappelant que son algorithme dépend des requêtes exprimées par les internautes. Selon Google les résultats des recherches varient selon l'intérêt de chaque internaute, ces résultats pouvant varier d'un pays à l'autre.

Facebook pro-Démocrates?

Mark Zuckerberg a invité au mois de mai dernier au siège de Facebook la vedette de Fox News Glenn Beck, un conseiller de Donald Trump et d'autres poids lourds de la droite américaine. Au menu: des discussions pour assurer que Facebook reste aussi ouvert que possible à toutes les opinions. Cela pour arrêter les rumeurs et clamer la neutralité de son réseau social.

Pendant ce temps-là, la candidate démocrate Hillary Clinton semble avoir conquis le cœur de quatre millions de fans sur Facebook. Son rival, Trump, en compte le double, mais ses publications ne sont pas aussi populaires que celles de l'ex-première dame.

À moins de 100 jours des élections présidentielles, les esprits s'échauffent sur le terrain et sur les réseaux sociaux. Pour gagner ces élections des observateurs attentifs de la vie politique américaine conseillent à l'ex-sénatrice de New York de jouer des coudes et d'aller affronter le magnat de l'immobilier sur son propre terrain, mais d'autres le lui déconseillent par crainte de tomber dans son piège. Une chose est certaine: le gagnant de la bataille du web sera le gagnant des élections.

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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