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L'Islam n'est pas une religion de paix dans les sociétés où la foi fait la loi

La terreur islamique en Europe est, en fait, un reflet du désordre actuel qui prévaut dans de nombreuses parties du monde musulman.
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Traduit de l'original publié dans le Huffington Post Canada, par Evelyne Abitbol, directrice générale et co-fondatrice de la Fondation Raif Badawi pour la Liberté (FRBL).

Après les récents attentats terroristes perpétrés au nom d'Allah à Bruxelles et ailleurs, le débat refait surface à savoir si l'Islam, comme on l'entend souvent exprimé, est une religion de paix? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de préciser ce qu'on entend par être un musulman pacifique: est-ce suffisant qu'un musulman se distancie de l'État islamique, même s'il ou elle rejette les droits humains universels tels que la liberté de religion et de conviction?

Je ne discuterai pas de cette question d'un point de vue théologique. Une telle approche est improductive. Nous pouvons trouver dans le Coran et les Hadîths des versets autant pacifiques que violents. Au lieu de cela, je vais me concentrer sur la religion en termes de pratique sociale actuelle et tenter d'analyser les conditions dans les pays où les musulmans sont majoritaires.

Est-ce que la tolérance et la paix sociale prévalent dans les pays à majorité musulmane qui enchâssent «l'Islam» dans le droit? Aujourd'hui, dans la plupart de ces pays, les athées, les apostats et ceux qui se convertissent à une autre religion sont persécutés.

Selon l'ONG, International Humanist and Ethical Union, il y aurait 13 pays où, exprimer son athéisme est passible de la peine de mort. Ce que ces pays ont en commun, en dépit de leurs différences: l'Islam comme religion d'État.

«L'extrémisme islamique et le terrorisme ne peuvent être combattus efficacement sans soulever la discussion au sein des sociétés musulmanes elles-mêmes, pour qu'elles proclament un islam de tolérance à l'égard des non-croyants.»

Dans une religion de paix, la liberté de conscience et de croyance doit être une garantie pour tout le monde. On pourrait, si l'on ne connaissait la réalité, soutenir que c'est le cas de l'Islam. On pourrait penser, par exemple, que le problème est uniquement lié aux lois de ces pays mais qu'il ne reflète pas la volonté réelle des musulmans.

Malheureusement, les faits parlent différemment. Il n'est pas rare qu'une foule de musulmans en colère afflue dans les rues pour punir, se faire justice, ou réclamer la peine contre ceux qu'ils considèrent comme des apostats ou des blasphémateurs.

En Mauritanie, par exemple, en 2015, après la prière du vendredi, une foule de manifestants en colère a demandé la peine de mort pour le blogueur Mohamed Ould Cheikh Mkheitir.

Son infraction? Il a osé critiquer l'esclavage en Mauritanie dans un article où il a soutenu que le Prophète et l'interprétation traditionnelle de l'Islam légitimaient l'esclavage.

Ou au Bangladesh en 2013, lorsque des foules en colère se sont rassemblées dans les rues de la capitale Dhaka pour manifester contre les athées. Depuis lors, plusieurs de ces rassemblements ont provoqué la mort de cinq blogueurs assassinés froidement par les fondamentalistes musulmans djihadistes. Les blogueurs avaient préconisé la science et la rationalité, défendu divers groupes minoritaires et les droits humains, et parfois critiqué avec humour et satire la religion.

Selon une enquête du Pew Forum 2013, une majorité de musulmans ont appuyé l'introduction de la Charia, la loi islamique, dans leurs pays respectifs: 84 pour cent des musulmans au Pakistan, 83 pour cent au Maroc et 74 pour cent en Égypte.

L'enquête a également mis en évidence que 84 pour cent des Palestiniens et 81 pour cent des Égyptiens interrogés étaient pour la peine de mort par lapidation pour adultère, alors que «seulement» 44 pour cent des Tunisiens étaient d'accord.

Même constat fort de soutien pour la peine de mort pour les apostats, en Égypte par une très grande majorité: 86 pour cent; en Tunisie: une minorité non négligeable de 29 pour cent.

Ces statistiques sont un miroir clair de l'Islam et des sociétés musulmanes. Ces points de vue intolérants et violents qui vont à l'encontre des normes, des accords internationaux des droits humains, qualifiés, à juste titre de «médiévaux» par les sociétés occidentales, sont l'étoffe dont l'État islamique se revendique.

«La terreur islamique en Europe est, en fait, un reflet du désordre actuel qui prévaut dans de nombreuses parties du monde musulman.»

L'extrémisme islamique et le terrorisme ne peuvent être combattus efficacement sans soulever la discussion au sein des sociétés musulmanes elles-mêmes, en appelant à un islam de tolérance à l'égard des non-croyants.

L'islam est-il une religion de paix? Dans la mesure où cette affirmation est une échappatoire à la réalité, lorsqu'elle fait référence à certains versets ici et là choisis pour vous éloigner de la terreur et de ses auteurs. Ceux qui n'ont pas de problèmes avec la Charia font l'autruche, ils ne bronchent pas à l'idée de la peine de mort et des châtiments corporels barbares, comme la flagellation publique, pas même lorsqu'ils sont administrés pour des «crimes» inoffensifs tels que l'homosexualité ou envers ceux qui veulent quitter la religion. La terreur islamique en Europe est, en fait, un reflet du désordre actuel qui prévaut dans de nombreuses parties du monde musulman.

Bien que nous n'ayons pas encore trouvé de solution adéquate à ce profond problème du fondamentalisme généralisé, nous devons le nommer tel qu'il est sans craindre la colère des fondamentalistes qui collent trop souvent l'étiquette d'«islamophobes», brandie par une gauche régressive et par les musulmans modérés, honteux d'admettre les problèmes au sein de leur propre religion.

L'Islam aujourd'hui, tel qu'il s'inscrit dans la plupart des pays musulmans et dans l'esprit de beaucoup trop de musulmans, eux-mêmes - majoritaires dans de nombreux pays - n'est pas une religion de paix, mais une religion d'oppression et d'intolérance.

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Mai 2017

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