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Il est temps pour un débat parlementaire sur l'aide médicale à mourir

La décision que la Cour suprême a rendue était non seulement unanime, mais aussi sans équivoque. C'est maintenant à nous, en tant que législateurs, d'agir car les Canadiennes et les Canadiens attendent de leurs élus qu'ils fassent preuve de.
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Plus tôt ce mois-ci, la Cour suprême du Canada a rendu une décision à l'unanimité invalidant la prohibition de l'aide médicale à mourir. La mort, et toutes les façons dont elle touche nos vies, n'est pas un sujet dont il est facile de discuter. Au cours des dernières semaines, j'ai eu de nombreuses conversations difficiles avec ceux qui applaudissent - et ceux qui condamnent - la décision de la Cour.

Cette décision ne s'applique qu'aux adultes sains d'esprit dont les souffrances sont intolérables et persistantes et qui ont clairement donné leur consentement à l'aide médicale à mourir. Même avec ces balises, les Canadiennes et les Canadiens ont des convictions et des opinions diverses et bien tranchées. La mienne s'appuie sur mon expérience personnelle, sur ce que j'ai vécu lorsque j'ai accompagné mon père pendant les derniers moments de sa vie. J'ai la conviction que nos lois doivent respecter la décision de la Cour suprême, parce que c'est la bonne chose à faire. Nous devons écouter les opinions des autres. Que leurs valeurs reposent sur des convictions religieuses, des expériences personnelles ou une expertise professionnelle, les voix des Canadiennes et des Canadiens méritent d'être entendues.

Par ailleurs, si nous voulons poursuivre une discussion respectueuse et responsable sur cette importante question, nous devons avoir suffisamment de temps pour entendre la population - être à l'écoute des patients concernés par cette mesure législative, de leurs familles et des spécialistes médicaux et juridiques.

Étant donné la nature de ce processus, la Cour suprême a prévu, à juste titre, un délai d'un an pour proposer des mesures législatives. À cause de l'ajournement d'été et des élections à l'automne, les parlementaires disposent d'à peine 12 semaines de séance pour s'occuper de cette question. Nous pouvons y parvenir, mais il n'y a pas de temps à perdre.

C'est pour cette raison que mardi dernier, notre Parti a présenté une motion pour demander à la Chambre des communes d'agir immédiatement. Nous avons demandé qu'un comité spécial soit créé pour examiner la décision de la Cour suprême, en plus de consulter des spécialistes et la population. Ce comité formulera ensuite des recommandations concernant un cadre législatif conforme à la Charte des droits et libertés et aux priorités des Canadiennes et des Canadiens. Toutefois, le gouvernement a rejeté notre proposition.

Comme le député conservateur Steven Fletcher l'a fait remarquer, la décision de la Cour suprême nous a tracé clairement la voie à suivre pour agir rapidement, mais judicieusement. Il n'y a aucun avantage à retarder le débat. En effet, étant donné l'échéance fixée par la Cour suprême, ces consultations doivent commencer immédiatement, si le Parlement souhaite aborder la question avant les prochaines élections.

Nous devons tenir une discussion à l'échelle nationale sur le droit de mourir dans la dignité, et qui portera notamment sur les moyens de prodiguer des soins empreints de compassion et de respect à ceux qui souffrent à la fin de leur vie. Nous devons avoir une discussion franche sur la qualité des soins déjà proposés et sur l'accès équitable à des soins palliatifs de qualité.

L'expérience du Québec nous montre qu'il est possible de débattre de cette question de manière respectueuse et responsable. Elle nous rappelle que, lorsque les partis politiques mettent de côté leurs divergences pour le bien public, cela peut encourager la coopération. Un consensus peut être atteint, même sur une question aussi complexe et délicate que les soins de fin de vie.

La décision que la Cour suprême a rendue était non seulement unanime, elle était sans équivoque. C'est maintenant à nous, en tant que législateurs, d'agir.

Les Canadiennes et les Canadiens s'attendent à ce que leurs élus fassent preuve de leadership. Étant donné que le gouvernement n'a pas appuyé notre proposition, le premier ministre a maintenant la responsabilité de présenter son plan à la population.

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