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Que veut exactement Pyongyang?

Plus qu'un conflit armé, improbable, un effondrement du régime désordonné, qui deviendrait vite incontrôlable et entraînerait une guerre civile (avec une nation nucléaire,une première!), est sans doute le plus grand danger qui menace la péninsule.
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FILE - In this undated file photo released by the Korean Central News Agency and distributed Sunday, Jan. 27, 2013 in Tokyo by the Korea News Service, North Korean leader Kim Jong Un attends a consultative meeting with officials in the fields of state security and foreign affairs at undisclosed location in North Korea. U.N. diplomats say the United States and China have reached agreement on a new sanctions resolution to punish North Korea for its latest nuclear test. (AP Photo/Korean Central News Agency via Korea News Service, File)
File/AP
FILE - In this undated file photo released by the Korean Central News Agency and distributed Sunday, Jan. 27, 2013 in Tokyo by the Korea News Service, North Korean leader Kim Jong Un attends a consultative meeting with officials in the fields of state security and foreign affairs at undisclosed location in North Korea. U.N. diplomats say the United States and China have reached agreement on a new sanctions resolution to punish North Korea for its latest nuclear test. (AP Photo/Korean Central News Agency via Korea News Service, File)

Derrière la rhétorique guerrière se cache la volonté de la Corée du Nord de ne plus être au ban des nations et de normaliser ses relations avec le monde.Ses exigences sont connues:

  • Reconnaissance officielle du régime par les États-Unis, établissement de relations stables avec Washington et le reste du monde (par le biais d'ambassades) et levée des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies.
  • Signature d'un traité de paix sur la péninsule (Nord et Sud sont encore techniquement en guerre: c'est un armistice qui a mis fin à la guerre de Corée en 1953). Ce point a été clairement évoqué par Kim Jong-un lors de ses vœux télévisés du Nouvel an dernier.
  • Assurance de poursuivre librement son programme nucléaire civil.
  • Signature d'un pacte de non-agression entre les États-Unis et la Corée du Nord.

Un retour finalement, presque mot pour mot, aux clauses de l'accord-cadre signé le 21octobre 1994 par les États-Unis et la Corée du Nord. À ceci près qu'à l'époque, la Corée n'avait pas encore effectué d'essai nucléaire! L'accord prévoyait l'abandon du programme militaire nucléaire de Pyongyang,le démantèlement de ses installations et le respect des obligations vis-à-vis de l'AIEA.

De son côté,Washington renonçait à une frappe militaire contre la Corée du Nord, promettait la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays, la reconnaissance officielle de la RPDC et l'instauration de liens diplomatiques.

En outre, et c'est là où le bât blesse, les États-Unis promettaient la livraison d'une centrale et de deux réacteurs nucléaires civils à eau légère...Or, alors qu'à l'époque Pyongyang respecte scrupuleusement les conditions de l'AIEA, les travaux des réacteurs prennent du retard. Puis sont repoussés. Ils ne seront jamais livrés. Ce manquement des Américains à leur promesse sera dès lors régulièrement utilisé par Pyongyang pour démontrer que Washington n'est pas digne de confiance. La clé est à Washington, pas à Pékin.

Que redouter alors? Plus qu'un conflit armé, improbable, un effondrement du régime désordonné, qui deviendrait vite incontrôlable et entraînerait une guerre civile (avec une nation nucléaire,une première!), est sans doute le plus grand danger qui menace la péninsule.

Pour les Américains, la solution se trouve à Pékin. Rien n'est pourtant moins sûr: si l'influence chinoise sur Pyongyang existe, elle reste limitée: poids économique ne signifie en rien poids politique. Les Nord-Coréens ne se laisseront pas dicter leur comportement par Pékin. Et la Chine, leur seule alliée, bien que prête à unir ses efforts à ceux des États-Unis, ne prendra pas de mesures radicales risquant d'entraîner un effondrement aux conséquences dramatiques pour la région.

Le gel des comptes nord-coréens en Chine, la rupture des liens économiques entre les deux pays, mesures qui affaibliraient la Corée du Nord en la privant notamment de son approvisionnement en énergie, demeurent ainsi inenvisageables. En revanche, Pékin est prêt à collaborer avec Washington pour convaincre Pyongyang d'un retour à la table des négociations à six. En proposant, mi-avril, un dialogue hors de ce cadre, le secrétaire d'État américain John Kerry a laissé entendre que d'autres voies pouvaient être envisagées. Conformes finalement à cette petite phrase lancée par Kim Jong-un au basketteur américain Dennis Rodman en février dernier: "Dis à Obama de me passer un coup de fil!" Selon toute vraisemblance, la fin des manœuvres américano-sud-coréennes, le 30 avril, devrait amorcer une détente.

Qui sera négociée par Kim Jong-un. Point par point.Sans gagnant, ni perdant...

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