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Je quitte «Questions pour un champion» à mon corps défendant et la mort dans l'âme.
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Je quitte «Questions pour un champion» à mon corps défendant et la mort dans l'âme.

À mon corps défendant, car je laisse derrière moi un programme aux audiences élevées, dont j'ai contribué à renouveler la forme et le rythme à plusieurs reprises, et un public à la fois diversifié (bien plus qu'on ne le croit) et fidélisé. Ce public s'est constitué, autour du jeu et de son animateur, en une communauté humaine véritable et fraternelle.

La mort dans l'âme car une audience, ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont aussi des hommes et des femmes de tous âges, de tous milieux sociaux et culturels, qui m'ont offert 28 années de fidélité et de reconnaissance. Ils sont toute ma vie. Je n'ai jamais été inspiré que par le respect et l'affection que je leur porte. Il ne m'a pas été donné de les saluer avant de partir, pas plus que mon équipe...

Mes pensées vont cependant à France Télévisions et à la société de production de Questions pour un champion, Fremantle Media. Ils auront été pour moi des partenaires, sans qui cette merveilleuse connivence avec le public n'aurait pas été possible. Je souhaite qu'ils réussissent leur pari. Pourtant, je redoute qu'en courant après un public jeune plutôt qu'après le véritable public de la télévision, on ne prenne le risque de ne pas rattraper le premier, et de perdre le second. La modernité, ce n'est pas réduire chacun à son genre et à son âge. La modernité, ce n'est pas lisser, banaliser, standardiser. La modernité, ce n'est pas un esprit de système. La modernité, c'est permettre aux spectateurs, quels que soient leur génération, leur rang social ou leurs origines géographiques, de s'identifier à notre langue et à notre culture, et de s'y retrouver au-delà de leur diversité. Pendant 28 ans, j'ai essayé de devenir entre eux cette sorte de point commun.

On m'a jugé chaleureux, exaspérant, généreux, hystérique, bavard, envahissant, passionné ou excessif mais mes travers, au moins, sont devenus culte. Je ne peux passer devant un collège sans que des ados, négligeant un instant Maître Gims, Bob Sinclar ou leur partie d'Assassin's Creed se précipitent vers moi. Je n'ai pas un public, mais des publics. Mon nom est devenu une «marque» - et donc un actif - de France Télévisions.

Mes publics me retrouveront bientôt là où l'on m'attend... et aussi là où l'on ne m'attend pas. Les spectateurs qui m'ont suivi depuis si longtemps font partie de ma vie. Elle continue, avec eux, et je les en remercie.

Retrouvez Julien Lepers sur son compte Twitter: @jlepersofficiel

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Mai 2017

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