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Être mère représente-t-il un sacrifice?

Je consacre une grande partie de mon temps à ma fille. Je lui consacre aussi beaucoup de mes pensées, de mes réflexions. Moi aussi, je me suis parfois demandée si j'étais trop tournée vers elle. Alors, est-ce qu'on se sacrifie trop pour nos enfants?
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J'ai parfois entendu des remarques, sur moi ou sur d'autres jeunes mamans.

«Tu te sacrifies pour elle», «Elle est toute ta vie», «C'est trop».

C'est vrai, je consacre une grande partie de mon temps à ma fille. C'est vrai aussi que je lui consacre beaucoup de mes pensées, de mes réflexions. J'en ai même fait un blogue, c'est dire. Moi aussi, je me suis parfois demandée si j'étais trop tournée vers elle.

Alors, est-ce qu'on se sacrifie trop pour nos enfants? Voilà ce que j'en pense.

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Ma fille, c'était un projet, un vrai. Elle est née d'un grand désir. Je voulais un bébé depuis longtemps, je voulais être mère.

Je pense profondément, et j'espère garder toujours en tête, que nos enfants sont ce qu'il y a de plus important. J'ai pris la responsabilité de créer une vie, de mettre un être au monde. Maintenant, c'est mon devoir de faire en sorte que cette enfant soit heureuse, épanouie et en sécurité. Le bonheur de ma fille, les valeurs que je veux lui transmettre, l'éducation que nous lui donnons, c'est central dans ma vie et je le revendique.

Oui, j'ai abandonné des choses pour elle, évidemment. Nous sortons moins, nous avons perdu en spontanéité, en insouciance. Et je ne vois pas le problème. Il faut quand même être clair là dessus, on ne peut pas avoir la même vie avant et après un enfant. La question n'est pas de savoir si c'est mieux ou moins bien, mais c'est comme ça, c'est un fait. Et heureusement. Heureusement que les parents renoncent à des choses pour leurs enfants.

Je suis bien d'accord, il ne faut pas se rendre malheureuse, et tout abandonner pour eux. Il ne s'agit pas ensuite de leur faire porter nos regrets. Et ce serait dramatique qu'un enfant devienne le seul et unique centre d'intérêt de sa maman, devenant ainsi responsable de son bonheur ou de son malheur, et portant à lui seul toute la responsabilité de l'épanouissement d'une femme. Mais enfin, il me parait plutôt logique qu'un parent mette entre parenthèses certains aspects de sa vie d'avant. Et même que certaines choses centrales de son ancien quotidien ne l'attirent plus. Mais ce n'est que mon avis.

Je ne travaille pas, et je suis expatriée, alors évidemment je ne manque pas de temps pour m'occuper de Rose. Ce n'est pas pour elle que je ne travaille pas, c'est parce que je n'ai pas trouvé d'emploi ici. Mais je voulais de toute façon prendre une année avec elle. C'est un choix très personnel, mais pour moi c'était important que me fille puisse profiter de sa maman, d'un rythme doux et de la sécurité de son foyer, pendant ses premiers mois. Je ne dis pas que c'est ce que chacune devrait faire, je ne le pense pas du tout. Mais pour moi, c'est ça qui avait du sens.

J'ai eu besoin de cette pause, pour me remettre du tsunami intérieur qui a accompagné ma grossesse et la naissance de Rose. J'ai eu besoin de changer ma vie et mes priorités. J'ai eu, et j'ai encore besoin de m'investir énormément dans l'éducation de Rose. Ce n'est ni trop, ni pas assez, c'est simplement ma manière d'être sa mère.

Je vis dans un pays qui encourage les femmes à rester à la maison, un pays qui encourage les mères à se sacrifier pour leurs enfants. Et ça m'exaspère. Je n'aimerais pas être autrichienne, car je trouve que les mères ont bien lourd à porter. Ici, il s'agit (selon moi) réellement de sacrifices. Elles doivent souvent renoncer à une carrière, elles sont jugées si elles n'allaitent pas, font garder leurs enfants, ou refusent d'accoucher dans la douleur.

Mais à l'inverse, il est peut être temps d'accepter qu'une mère puisse s'épanouir et s'investir énormément dans la maternité sans pour autant parler de sacrifice, et sans penser qu'elle s'oublie forcément.

Je ne trouve pas que je me sacrifie pour Rose. Je pense simplement que j'accepte, plus ou moins facilement selon les périodes, ce que signifie être mère. C'est-à-dire ne plus jamais être seule dans son esprit. Ne plus jamais penser d'abord à soi. Cela ne veut pas dire qu'elle est toute ma vie, que plus rien d'autre n'a d'intérêt ou d'importance, heureusement. Cela veut dire qu'elle est ce que j'ai de plus cher et que cette petite personne a pris une très grande place dans ma vie et dans mon coeur.

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Si se sacrifier c'est consacrer du temps à son enfant, renoncer à d'autres choses pour lui, alors oui, être mère est un sacrifice. Mais ça me paraît dans ce cas bien normal.

Vous en pensez quoi?

Ce billet est également publié sur le blog Rose Comme Trois Pommes.

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