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Le courage de Jean Pascal

Reggie Chartrand disait toujours que la plus grande qualité d'un boxeur, c'est son courage. Du courage, Jean Pascal en a.
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Reggie Chartrand disait toujours que la plus grande qualité d'un boxeur, c'est son courage. Du courage, Jean Pascal en a. Ça en prend déjà pour monter dans une arène de boxe. Pour mettre sa tête, sa santé, son cerveau, sa vie en jeu comme ça, ça prend du courage. Ça en prend aussi beaucoup pour accepter tous les sacrifices que requiert le métier de boxeur, à commencer par l'entraînement. Le courage dans un ring, c'est aussi ce qui te permet de surmonter l'adversité. Je me souviens avoir vu Jean Pascal défendre le titre qu'il avait ravi à Adrian Diaconu, avec une épaule disloquée. Son coin lui avait replacé l'épaule à froid et il a terminé le combat avec un seul bras. Toute une leçon de courage.

Je me souviens aussi de ses deux combats mémorables contre le grand Bernard Hopkins. Deux des matchs les plus enlevants de l'histoire de la boxe au Québec. Cette fois-ci, il prenait un grand risque. Défier Hopkins alors que Pascal était le champion, c'était quelque chose. Alors que certains champions préfèrent se choisir des adversaires moins dangereux, et la panoplie d'associations de boxe le permet en quelque sorte, Pascal avait probablement choisi l'adversaire le plus coriace de sa division à l'époque. Et pas seulement ça, un boxeur intelligent, un boxeur qui a battu les meilleurs des années 2000, Trinidad, De la Hoya, Pavlik, Winky Wright, Antonio Tarver, Roy Jones, un boxeur qui même à 46 ans était encore en mesure de redevenir le meilleur de la division. Une légende de la boxe. Et si Jean Pascal avait gagné, les gens auraient dit que ce n'était pas une grande victoire puisque Hopkins était fini à cet âge.

Finalement, il aura perdu le second combat, après avoir fait match nul au premier. À court terme, il aura perdu son titre de champion du monde. À long terme, je ne crois pas qu'il en sera sorti diminué. Les deux combats auront beaucoup attiré l'attention. Il aura beaucoup appris en livrant ces deux combats éprouvants contre Hopkins. Je crois qu'il est un meilleur boxeur aujourd'hui à cause de cette expérience. Et finalement, il se retrouvera samedi à se battre à nouveau pour le titre mondial des mi-lourds, IBF, WBA et WBO, contre sans doute le plus redoutable boxeur de la division, Sergey Kovalev. Le gagnant devrait normalement affronter l'autre champion mi-lourd, Adonis Stevenson.

Une autre grande qualité de Jean Pascal, c'est son respect pour les amateurs de boxe du Québec. Il prend la peine de les remercier après ses combats. Il pose des gestes en hommage à l'histoire de la boxe québécoise; dans l'un de ses derniers combats, il avait recruté Stéphane Ouellet, jadis enfant chéri des amateurs de boxe d'ici, pour l'accompagner vers le ring. Il avait même rendu hommage à Gaétan Hart et avait quand même fait dire à Roy Jones « Salut Gaétan Hart », en français. Le genre de petit geste que je vois comme autant de marque de respect envers la boxe au Québec et ses amateurs.

Quant au combat contre Kovalev, ça risque d'être très intéressant. Kovalev boxe intelligemment. Il a une force de frappe qui semble redoutable. Et en plus, c'est difficile de ne pas trouver Kovalev sympathique, il a tout un sens de l'humour. De l'autre côté, Jean Pascal sait qu'il souffrira, il a souffert durant son camp d'entraînement, il sait qu'il va souffrir le 14 mars. La victoire s'acquiert dans la souffrance, « à force de courage ». En boxe, tout peut arriver et je crois que Jean Pascal a ses chances. Victoire ou défaite, je crois que nous aurons droit à tout un combat le 14 mars.

«Je sais que le type en face de moi veut me casser la gueule, alors je lui casse la gueule le premier» - Julio Cesar Chavez

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Jean Pascal avec Interbox

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