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Jacques Villeneuve frappe à nouveau

RÉTRO 2013 - J'ai l'impression que la pensée de Jacques Villeneuve se raffine avec les années. Et c'est toujours rafraîchissant lorsque, très généreux de son temps, il vient nous expliquer pourquoi il ne se sent plus chez lui au Québec. L'enfant prodige de Monaco avait déjà fait fort l'an dernier, en expliquant aux étudiants-fainéants qu'ils devaient faire des sacrifices. Il y avait déjà de quoi rire. Mais, voilà qu'il vient nous expliquer le problème» du Québec.
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J'ai l'impression que la pensée de Jacques Villeneuve se raffine avec les années. De mieux et en mieux. Et c'est toujours rafraîchissant lorsque, très généreux de son temps, il vient nous expliquer dans une entrevue accordée au Journal de Montréal de samedi, pourquoi il ne se sent plus chez lui au Québec. L'enfant prodige de Monaco avait déjà fait fort l'an dernier, en expliquant aux étudiants-fainéants qu'ils devaient faire des sacrifices. Venant d'un ex-étudiant du Collège alpin Beau-Soleil, dont les frais de scolarité s'élèvent à 120 000 francs suisses par an, l'équivalent de 128 000 dollars canadiens, il y avait de quoi rire. Mais, voilà qu'il vient nous expliquer le problème» du Québec.

Il nous explique d'abord que le fait qu'il ait choisi Andorre comme nouvelle terre d'accueil n'a rien à voir avec le fait que cette principauté est reconnue comme un paradis fiscal. «Mon départ n'est pas une question d'impôts. Je les ai payés pendant mes cinq années passées au Québec.» Eh bien bravo Monsieur Villeneuve. Peut-être qu'on pourrait vous remettre une médaille. Ou bien baptiser un collège privé en votre honneur. J'ai mieux, au diable le pont Michel Chartrand, allons-y avec le « Pont Jacques Villeneuve, grand philanthrope et bienfaiteur de l'humanité qui a contribué à le payer grâce à ses impôts dûment payés pendant cinq longues années de calvaires». Je sais, le nom est peut-être un peu long. Je vais trouver une autre idée.

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Je continue. «Tout ce qui est mauvais en France est transféré au Québec. Les problèmes sociaux, la colère des étudiants, les habitudes des assistés... Il y a des conflits partout». Merci Jacques. Je me demandais justement d'où pouvais bien venir les «problèmes sociaux» et la «colère des étudiants».

Naïvement, j'ai longtemps cru que les «problèmes sociaux» avaient une racine profonde. J'étais loin de me douter que c'était un produit d'exportation de la France. Un jour j'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'est pour toi un problème social. La difficulté de pouvoir trouver du bon caviar dans un restaurant de la rue Crescent? Où stationner sa Rolls-Royce dans le centre-ville en hiver? Je me demande si la prostitution est un problème social pour toi, parce que, soit dit en passant, lors de la fin de semaine du Grand Prix, ils font venir des travailleuses du sexe d'Ontario et des États-Unis pour remplir la demande des «amateurs» de F1. Vu comme ça, c'est vrai que ça favorise l'investissement. Des fois j'ai l'impression que Villeneuve soutiendrait la pire dictature au monde, si elle investissait dans la course automobile. Une impression comme ça.

«C'est triste, il fait froid pendant six mois par année, or il faut trouver des trucs pour inciter les gens à dépenser leur argent». Jacques a froid l'hiver.

Il est gentil de nous expliquer aussi que le Québec devrait plus être comme Monaco ou comme la Suisse. C'est un peu comme si il disait à des familles qui vivent dans des HLM, qu'ils devraient déménager dans un environnement plus sain comme Westmount.

Je me rappelle en 1997. J'avais 12 ans. Toute la ville parlait du dernier Grand Prix. Il le présentait même sur un énorme écran au Complexe Desjardins. Je ne connaissais rien à la F1, mais je me rappelle que j'étais content que Villeneuve soit champion du monde. La tentative manqué de Schumacher pour le sortir. Tout le monde était content. On avait l'impression que c'était un « petit gars de chez nous ».

Je ne connais toujours rien en F1, mais je sais très bien que rien n'est plus éloigné de la réalité que de croire que Jacques Villeneuve est « un petit gars de chez nous». Qui plus est, je préfère le genre de champion qu'on a au Québec depuis quelques années. Le genre de champion qui aime le Québec et qui respecte les Québécois. Le genre de champion comme Georges St-Pierre ou Lucian Bute. Le genre de champion comme Jean Pascal qui porte un short moitié drapeau d'Haïti moitié drapeau du Québec pour un combat de championnat du monde et qui prend le temps de remercier les amateurs ensuite. Ce genre de champion. Je suis fier d'eux. Villeneuve, il peut bien rester à Andorre son Private Paradise .

«Un jour, une femme va courir en F1. Elle n'a pas besoin d'être rapide, juste être moyenne et donc rentable.» - Jacques Villeneuve

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