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Changer le cours de l'Histoire avec 15 milliards de dollars US

En 2000, à peine 50 000 personnes recevaient un traitement antirétroviral en Afrique. En 2011, elles étaient six millions. Au Malawi, grâce à l'appui international des programmes de prévention et de traitement du VIH financés par le Fonds mondial, nous voyons aujourd'hui naître la première génération de nos compatriotes libérée du VIH.
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Malawi President Joyce Hilda Mtila Banda addresses the 67th session of the United Nations General Assembly at U.N. headquarters Wednesday, Sept. 26, 2012. (AP Photo/Frank Franklin II)
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Malawi President Joyce Hilda Mtila Banda addresses the 67th session of the United Nations General Assembly at U.N. headquarters Wednesday, Sept. 26, 2012. (AP Photo/Frank Franklin II)

Lorsque j'étais une petite fille, mon père m'a un jour dit que j'étais destinée à faire de grandes choses. La foi qu'il avait en mes capacités et en mon ambition est profondément ancrée dans l'esprit des habitants du Malawi, tenaces et déterminés à rendre leur pays et l'Afrique meilleurs. L'heure est venue aujourd'hui pour nous de mettre cet esprit à l'épreuve. Cela fait bien trop longtemps que le fléau du sida, de la tuberculose et du paludisme ravage des familles et freine le développement économique de l'Afrique. Toutefois, des progrès scientifiques majeurs et des années d'expérience sur le terrain nous ont équipés des outils dont nous avons besoin pour vaincre ces maladies. Je suis convaincue qu'en associant la détermination de mes compatriotes et un appui international au travers de crédits fondamentaux, le Malawi peut servir de modèle au moment de remplir les objectifs que le monde s'est fixés en matière de santé et montrer l'exemple d'une croissance économique mondiale dont l'Afrique serait le moteur.

Cette semaine, à Bruxelles, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a lancé un appel aux donateurs publics et privés en vue d'obtenir 15 milliards de dollars US pour les trois prochaines années. Cette somme constitue, certes, un engagement financier non négligeable en cette période d'austérité économique, mais elle ouvre également des perspectives historiques. Un engagement collectif à financer le Fonds mondial à hauteur de 15 milliards de dollars permettrait de couvrir 85 pour cent des financements internationaux nécessaires pour tirer parti des progrès réalisés ces dix dernières années et maîtriser une fois pour toutes ces maladies. Il y a dix ans à peine, nul n'aurait jamais imaginé que la ligne d'arrivée était si proche.

Les progrès phénoménaux que nous avons accomplis avec le Fonds mondial et ses partenaires nous ont montré ce dont l'humanité était capable lorsque la solidarité internationale, la volonté politique, la science moderne et l'appropriation par les pays se rejoignent et permettent de sauver des millions de vie. La victoire contre ces maladies relève de notre responsabilité à tous. Les pays africains mettent tout en œuvre pour apporter les moyens humains et financiers nécessaires à la santé de leurs populations. Cependant, nous avons besoin d'un soutien ferme de la part du Fonds mondial pour réussir.

En 2000, à peine 50 000 personnes recevaient un traitement antirétroviral en Afrique. En 2011, elles étaient 6 millions. Au Malawi, grâce à l'appui international des programmes de prévention et de traitement du VIH financés par le Fonds mondial, nous voyons aujourd'hui naître la première génération de nos compatriotes libérée du VIH et nous assistons à un recul global de 10 pour cent de la mortalité des adultes.

Pourtant, nous ne devons pas nous tromper. Tout notre acquis sera perdu si nous n'allons pas de l'avant pour l'emporter contre ces maladies. Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant, car les coûts humains et financiers à long terme seraient colossaux. Les progrès accomplis en matière de ralentissement de la propagation du VIH, de la tuberculose et du paludisme seront anéantis en cas de stagnation des efforts qui ont fait leur preuve dans le domaine du traitement et de la prévention. Si nous n'agissons pas maintenant, les conséquences seraient dévastatrices en termes de pertes humaines, alors même que nous pourrions obtenir une progression spectaculaire de l'espérance et de la qualité de vie des Africains.

Tout au long de ma carrière, j'ai fait face à des gens qui doutaient de mes capacités à donner corps aux rêves et aux ambitions que mon père avait gravés dans mon âme. Aujourd'hui, j'ai l'honneur d'être la présidente d'un pays où de nombreuses personnes partagent mon désir d'un avenir meilleur pour le Malawi et l'Afrique. Toutefois, nous n'y parviendrons pas seuls. Je me tiens fièrement aux côtés du Fonds mondial, de ses partenaires et de mes frères africains avec une promesse : un engagement de la communauté internationale d'apporter 15 milliards de dollars en faveur du Fonds mondial est un investissement dont les bénéfices se mesureront à l'aune des changements que nous apporterons au cours de l'Histoire, un investissement qui constituera un bon en avant vers la fin de ces trois pandémies.

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