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Pourquoi ça fait 5 ans qu’on fait le défi 28 jours sans alcool

«C’est difficile de se rendre compte que tu ne vas pas bien quand tu passes ton temps à être saoule.»
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Carolane et moi, nous avons rapidement été portées vers l’alcool.
Mari Photographie
Carolane et moi, nous avons rapidement été portées vers l’alcool.

Carolane et moi, nous avons rapidement été portées vers l'alcool. C'était un parfait inhibiteur, ça nous permettait d'être vraiment drôles et de vivre des aventures. On aimait vraiment boire, faire le party, comme tous les jeunes adultes, on pensait. Notre environnement aussi nous permettait de boire un peu, beaucoup. Nos ami.e.s aimaient ça. On avait des ami.e.s de bar. On savait où aller pour faire le party et disons qu'on n'avait pas trop de problèmes à avoir le «prix employé» dans nos bars favoris parce qu'on était toujours là-bas ou presque.

C'était normal, qu'on pensait. Tout le monde qu'on connaissait le faisait. On n'avait pas de responsabilités, sauf celles d'assister à nos cours d'université et encore là, on pouvait en manquer un ou deux parce qu'on réussissait bien à l'école.

Tout était un prétexte pour boire. Écouter un film, ça se faisait avec un six-pack de Pabst. Un souper, c'était une bouteille de vin chacune avec d'autres alcools dans le frigo. Le mardi, c'était une journée pour aller dans les bars. Le mercredi, c'était la soirée où on voyait nos amis de snowboard... dans un bar. Le jeudi évidemment, on allait sortir. Mais c'était avant l'expression jeudredi, ouf! Le vendredi, il n'y avait pas autre chose à faire et le samedi aussi. Il restait donc le dimanche et le lundi pour cuver notre vin.

Il faut dire que boire, ça permet d'endormir bien des trucs quand tu ne sais pas que tu n'es peut-être pas la clientèle idéale pour une consommation pas trop responsable d'alcool.

Il faut dire que boire, ça permet d'endormir bien des trucs quand tu ne sais pas que tu n'es peut-être pas la clientèle idéale pour une consommation pas trop responsable d'alcool. C'était surtout pour calmer nos peurs, notre stress et essayer de penser qu'on était valable comme personne qu'on buvait autant. C'est difficile de se rendre compte que tu ne vas pas bien quand tu passes ton temps à être saoule.

Puis Carolane est tombée en dépression. Tombée dans le sens de tomber. Une de nos meilleures amies a fait une tentative de suicide. On a eu la plus grosse chicane de jumelles qui a fait qu'on ne s'est pas parlé pendant 6 mois. On a vécu notre pire année. On a fait chacune une thérapie.

Puis, il y a eu la première édition — la off édition en fait — du 28 jours sans alcool. On s'est dit: pourquoi pas? Carolane ne pouvait pas boire avec ses médicaments, moi j'avais besoin d'une pause. Je ne pensais jamais être capable de réussir parce que j'aimais tellement ça l'alcool. Puis, je me suis rendue compte de plein de trucs. Que je ne me réveillais plus poquée, que j'étais plus en forme, que j'avais plus d'argent dans mon compte. Surtout, j'ai réalisé que l'alcool était facultatif à ma personnalité, que j'étais drôle saoule ou non, que je pouvais débattre saoule ou non (un peu moins bien saoule on s'entend), que je pouvais faire un souper sans boire, même aller dans les bars !

Parfois, je me rends compte que ça fait deux semaines que je n'ai pas bu, et c'est correct.

C'est ce que ça a pris, cette prise de conscience là, de voir que j'étais proche d'avoir un problème, mais que j'étais capable d'exister sans ça. J'ai donc diminué considérablement ma consommation d'alcool avec les années. Parfois, je me rends compte que ça fait deux semaines que je n'ai pas bu, et c'est correct. Je peux boire dans un party comme je peux ne pas boire. Je peux aller à un souper sans boire. Bref, je n'ai pas besoin d'alcool pour faire quelque chose.

J'ai quand même un beau bar à la maison, mais je ne tombe pas dedans quand ça ne va pas.

Entre temps, avec les années, avec le Défi 28 jours sans alcool, je me suis aussi rendu compte que de participer, ce n'est pas juste pour moi, en fait, c'était pour un paquet de jeunes qui ont besoin de savoir que l'alcool ce n'est pas la pire chose du monde, encore faut-il savoir en boire. Qu'une consommation responsable, au-delà des clichés dans les annonces, ça permet d'avoir plus de fun.

Bref, avant, je faisais le 28 jours pour moi, mais maintenant, j'ai compris que je fais le 28 jours pour mon fils, pour ma famille, pour les jeunes aussi.

Psst: Cette année, on peut s'inscrire au Défi de façon modulable, avec un défi qui permet de boire les fins de semaine si c'est important pour vous. Le but, c'est d'amasser des fonds pour faire de la prévention.

Pour vous inscrire au 28 jours, c'est ici : http://www.defi28jours.com/

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