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Fausse démocratie, vraie manipulation

Où sont passés les grands débats démontrant l'agilité de nos politiciens à semer des réflexions profondes chez leurs électeurs ?
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CDPQ INFRA

Quand on n'ose plus remettre en question le statu quo, quand les débats essentiels sont rapidement étouffés, n'est-ce pas là les premiers symptômes d'une démocratie qui vieillit mal? Où sont passés les grands débats démontrant l'agilité de nos politiciens à semer des réflexions profondes chez leurs électeurs ?

En précampagne électorale, les chefs contestent divers projets ou structures mis de l'avant par l'actuel gouvernement (REM, gouvernance, choix). Chose fascinante, ce ne sont même plus les chefs provinciaux qui font le travail de vilipender les idées des autres chefs, mais les gouvernances des structures en place qui les invitent à réviser leur position! Dans quels intérêts le font-ils ?

Le Grand Déblocage

D'abord, monsieur Jean-François Lisée a proposé une alternative aux Québécois face au monopole du REM en transport collectif. Un projet de près de 7 milliards de dollars, une dépense sans précédent au Québec depuis l'arrivée du métro.

Que nous soyons pour ou contre Le Grand Déblocage de Lisée, cette proposition alternative mérite d'être regardée avec attention.

Comme contribuables, n'est-ce pas ce que nous souhaitons : avoir le choix. Nous vivons tous les jours des problèmes exponentiels de congestion routière. Nous savons tous que le futur devra être durable. Donc, avant de donner l'aval à un investissement aussi colossal que le REM, ne sommes-nous pas en droit d'espérer et d'examiner des alternatives sans que les premiers intéressés les étouffent et collaborent ardemment aux tactiques d'acceptabilité sociale pour booster les taux de satisfaction des projets ?

François Legault et la CMM

D'autre part, monsieur François Legault, en s'adressant aux quelque 1 300 élus rassemblés dans le cadre des assises de l'UMQ le 18 mai dernier, a proposé de revoir la gouvernance de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), exprimant tout haut un inconfort ressenti par une majorité d'élus de la région métropolitaine. Une question devenue d'actualité alors que les villes se transforment en gouvernement de proximité et héritent de plus en plus de responsabilités.

Toutefois, c'est une illusion de pouvoir quand de l'autre côté, on donne beaucoup de poids à la CMM, une fédération de 82 villes assujettie aux orientations de son exécutif, une minorité de maires privilégiés qui s'expriment sans scrupule au nom des villes forcément fédérées.

Aussitôt le discours de monsieur Legault complété, l'exécutif de la CMM est sorti pour défendre le statu quo. Bravo à monsieur Demers, maire de Laval, d'avoir levé le voile sur ce manquement démocratique.

Malheureusement, la mairesse de Longueuil ne semble pas avoir eu le courage de son homologue du Nord pour apporter un bémol à cette position supposément unanime de l'exécutif. Restez lucide, madame Parent, le fait de marcher à la droite de la mairesse de Montréal ne vous donne pas automatiquement vos lettres de noblesse! Faute d'exercer un leadership rassembleur dans vos propres terres, ne pensez pas que vous camoufler derrière les positions de la mairesse de Montréal vous fera grandir, car plus vous vous éloignez de Longueuil, plus vous nous paressez petite et ombragée.

Ayons un peu de courage et remettons en question le statu quo pour que les nouvelles idées puissent émerger et prendre ancrage dans l'opinion publique. Élargissons le débat, allons vers les citoyens.

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