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La démocratie scolaire est la seule démocratie paritaire au Québec

Bien que je joigne ma voix au concert d'éloges qui a suivi la nomination du gouvernement Trudeau, je ne peux m'empêcher de souligner le contraste de cette réaction enthousiaste à l'apparente indifférence avec laquelle on s'apprête à abolir la démocratie scolaire, la seule démocratie paritaire au Québec.
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Depuis l'assermentation des membres du cabinet du nouveau premier ministre du Canada, Justin Trudeau, plusieurs soulignent sa détermination à atteindre la parité hommes-femmes au sein de son équipe et saluent cette intervention visant à rétablir un équilibre. Bien que je joigne ma voix à ce concert d'éloges, je ne peux m'empêcher de souligner le contraste de cette réaction enthousiaste à l'apparente indifférence avec laquelle on s'apprête à abolir la démocratie scolaire, la seule démocratie paritaire au Québec.

Rappelons qu'à la suite des élections scolaires du 2 novembre 2014, les femmes représentent 51 % des élus scolaires. La politique scolaire semble plus attractive pour elles que les autres formes de démocratie alors que l'Assemblée nationale du Québec et les conseils municipaux québécois comptent respectivement 27 % et 32 % de femmes élues. La politique scolaire trace également la voie à plusieurs pour poursuivre leur engagement à d'autres paliers comme en témoignent les parcours de la sénatrice Céline Hervieux-Payette, de la ministre Francine Charbonneau, ou encore de la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, toutes trois commissaires scolaires par le passé.

Le 15 octobre dernier, plusieurs personnes militant pour le droit à l'égalité des femmes, dont la sénatrice Hervieux-Payette et la fondatrice du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, Élaine Hémond, ont pris la parole pour rappeler que la démocratie scolaire est le seul palier ayant atteint la parité entre les femmes et les hommes et que son abolition représenterait un recul important au chapitre de la représentation des femmes en politique.

Alors que la place des femmes dans des postes décisionnels, notamment en politique, est plus que jamais présente dans l'actualité, comme en témoignent la publication récente du Conseil du statut de la femme « Les femmes en politique, en route vers la parité? » et la volonté de Lise Payette de tenir un Sommet sur les femmes dans les prochains mois, le gouvernement du Québec irait complètement à contre-courant en abolissant la seule démocratie ayant atteint une représentation équitable entre les femmes et les hommes élus au suffrage universel?

On viendrait dire aux femmes : Bravo d'avoir pris votre place en politique scolaire, mais c'est fini! Pour ces femmes qui sont aussi mères ou grands-mères, cadres, professionnelles, techniciennes, ou employées de soutien. Ça n'a aucun sens.

Il est maintenant temps de se mobiliser et de faire savoir au ministre François Blais qu'il fait fausse route et que les femmes, déjà lourdement touchées par les mesures d'austérité gouvernementales, semblent directement visées par les intentions politiques du ministre. Qu'on se le dise, la place des femmes en politique, c'est l'affaire de tous, hommes et femmes, il ne faudrait pas que le Québec fasse un recul en abolissant son seul palier démocratique paritaire.

J'invite donc tous ceux et celles qui se sont réjouis de l'atteinte de la parité dans le cabinet Trudeau à prendre le temps de réfléchir à cette question.

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