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Les rangs vacillent au Parti libéral du Québec

Ce n'est pas la première fois que j'entends qu'il y a un fossé bien creusé entre le conseil des ministres, le bureau du premier ministre et les députés libéraux. Mais, assurément, rien ne va comme il le devrait.
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Ce n'est pas la première fois que j'entends qu'il y a un fossé bien creusé entre le conseil des ministres, le bureau du premier ministre et les députés libéraux. Mais, assurément, rien ne va comme il le devrait.

Récemment, le chroniqueur et journaliste politique du 98,5, Louis Lacroix, faisait état de bisbille au sein du Parti libéral du Québec.

Selon ses dires qui reposent sur les témoignages de plusieurs députés voulant, bien évidemment, garder l'anonymat, on ne serait pas satisfait du conseil des ministres et du travail du premier ministre Couillard.

On reprocherait entre autres à Philippe Couillard de ne pas savoir où il s'en va, ses nombreux projets de loi qui ouvrent la porte aux frappes de l'opposition, ses réactions dans le dossier de Jacques Daoust et Rona, et l'épineuse question des pitbulls ainsi que l'interdiction pour le caucus libéral de s'adresser à leur ancienne collègue estimée, l'animatrice de radio Nathalie Normandeau.

Même que, toujours selon Louis Lacroix, des députés pourraient éventuellement défier l'autorité du bureau du premier ministre et s'adresser, malgré tout, à madame Normandeau, puisqu'ils respectent et apprécient considérablement cette dernière.

Évidemment, le gardien des mœurs libérales Jean-Marc Fournier, comme bon ministre de propagande de désinformation, a rapidement démenti l'information, en allant même jusqu'à mettre en doute la crédibilité de Louis Lacroix... Il a peut-être oublié qu'il n'était pas en chambre lors de son affirmation ?

«Une des règles d'or pour quiconque voulant diriger une formation politique, et surtout lorsqu'on est aux commandes du gouvernement, est de s'occuper adéquatement de notre députation, et ce, continuellement.»

Le manque d'instinct politique de Couillard

Une des règles d'or pour quiconque voulant diriger une formation politique, et surtout lorsqu'on est aux commandes du gouvernement, est de s'occuper adéquatement de notre députation, et ce, continuellement.

Plusieurs d'entre vous seront peut-être surpris d'entendre que Daniel Johnson père était un ami de Brian Mulroney dans les années soixante, et que le chef de l'Union nationale était le mentor de ce dernier.

En effet, c'est Daniel Johnson père, qui avait enseigné à Mulroney que, pour maintenir son leadership politique, il devait garder ses députés heureux.

Brian Mulroney a donc excellé dans ce domaine puisque, régulièrement, il prenait contact avec tous ses députés afin de savoir qu'elles étaient leurs priorités dans leur comté, tout en s'acquérant des nouvelles de la famille de ces derniers.

Jean Charest ayant été ministre de Mulroney, a également reproduit ce même type d'attitude bienveillante, lui conférant ainsi un caucus solide durant tout son règne au PLQ, mis à part, peut-être, dans le cas de Thomas Mulcair où des litiges d'un autre ordre sont apparus.

Par ailleurs, Robert Bourassa était lui aussi reconnu pour sa grande empathie et sa solidarité envers l'entièreté de son caucus.

Il va sans dire que Philipe Couillard n'a visiblement pas été à la même école que Mulroney, Charest et Bourassa, mais plutôt à une qui ressemble davantage à celle de Stephen Harper -- un leadership froid et à sens unique. Cependant, force est d'admettre qu'Harper avait plus d'instinct politique que le premier ministre actuel du Québec.

Philipe Couillard semble ainsi diriger le Parti libéral comme un despote éclairé, toutefois, je crois que le terme despote du néolibéralisme serait davantage approprié pour le qualifier...

Oui, il a énormément de grogne au sein des forces libérales du Québec puisque les députés ont de plus en plus des difficultés à défendre les politiques de leur premier ministre, et, surtout, le mécontentement se fait davantage sentir quand le leader agit de façon unilatérale, et ce, sans avoir le moindre égard envers ses députés, voyant dans ces derniers, des pions sur un échiquier...

Quand le premier ministre commence à se faire défier sur la place publique par ses députés, il va sans dire que son leadership est excessivement boiteux.

Visiblement, le courant ne passe plus...

Aller à la guerre avec un conseil des ministres faible

Toujours selon Louis Lacroix du 98,5, certains députés lui auraient avoué qu'ils ne pouvaient pas aller à la guerre avec le conseil des ministres actuel puisque ce dernier n'est pas assez fort.

Par ailleurs, sur ce sujet, la plausible arrivée de Jean-François Lisée à la tête du Parti québécois qui cumule les commentaires positifs et les appuis agiterait négativement les députés élus et les stratèges libéraux, appréhendant déjà les échanges au Salon bleu entre Couillard et Lisée, leur faisant ainsi douter de leur chance de réélection.

Pour les libéraux, contrer un Lisée au sommet de ses capacités, et ce, dans l'état dans lequel est leur formation, serait comme aller à la guerre avec une armée sur le bord de la déroute...

L'affaire du transfuge caquiste

Frédéric Schautaud était un recherchiste de la Coalition avenir Québec qui, nouvellement, avait quitté sa formation politique en prétextant qu'il ne pouvait rester dans un parti instrumentalisant les enjeux identitaires, pour ensuite signer avec le Parti libéral.

«Visiblement, le PLQ, la CAQ et le Parti conservateur du Canada sont des vases communicants...»

Toutefois, ce qu'on ignorait, c'est que Schautaud avait quitté avec des documents confidentiels de la Coalition, et ce, bien évidemment, sans prévenir son ancien employeur.

La ministre de l'Économie, Dominique Anglade qui avait recruté le transfuge et étant visiblement au courant de la faute de ce dernier puisque Schautaud l'avait reconnue, a tout d'abord défendu son embauche pour finalement reculer dans ce dossier.

Maintenant, la question que je me pose est la suivante : comment peut-on transférer de la Coalition avenir Québec au Parti libéral en démontrant le sérieux de notre nouvelle allégeance ?

Bingo, vous l'avez compris !

Amener avec soi une preuve qui prouve hors de tout doute notre assujettissement et qui sert -- peut-être -- de monnaie d'échange démontrant ainsi notre nouvelle loyauté...

Ce que j'essaie de dire, c'est que les libéraux étaient probablement au courant du geste de Frédéric Schautaud, mais qu'ils ne pensaient pas que le tout allait se savoir, et surtout, qu'il y aurait plainte à la Sûreté du Québec dans ce dossier... D'ailleurs, de l'information de première main pour le PLQ...

Quoi qu'il en soit, rappelons à des fins d'analyse que Schautaud aurait été le troisième employé de la CAQ à rejoindre les libéraux depuis le début de l'été.

En effet, Philippe Girard, un autre recherchiste caquiste, s'est joint à l'équipe de la députée libérale Karine Vallières, et Yan Plante, directeur adjoint du cabinet du chef François Legault, a récemment été embauché par le cabinet du premier ministre Philippe Couillard.

Comme par hasard, Yan Plante était chef de cabinet du ministre conservateur, Denis Lebel.

Visiblement, le PLQ, la CAQ et le Parti conservateur du Canada sont des vases communicants...

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