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Jean-François «le rassembleur» Lisée

Pour accéder à l'indépendance, on doit d'abord élire un gouvernement du Parti québécois, et, pour ce faire, on doit rassembler, et, pour rassembler, on doit agir afin de le réaliser.
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Pendant que Martine Ouellet s'accroche à l'idée de tenir un référendum dès un premier mandat d'un gouvernement du Parti québécois et que Véronique Hivon persiste à garder le flou sur cette même question (comme si cette stratégie avait porté ses fruits dans le passé) et que la campagne du favori à la chefferie, Alexandre Cloutier piétine, celle de Jean-François Lisée bat son plein.

D'ailleurs, je ne suis pas le seul à penser que la campagne de Cloutier ne va nulle part puisque le chroniqueur politique du Journal de Québec, Jonathan Trudeau abonde dans le même sens, désignant sa campagne de «soporifique» et reprochant même à ce dernier d'être un «jeune vieux politicien». Pour quelqu'un qui désire faire le pont entre les générations, force est admettre que Cloutier est complètement en train de rater la cible.

La technique vacuum Trudeau

Le style Trudeau a bel et bien fonctionné face à un Stephen Harper froid et usé dans une campagne électorale fédérale qui s'est transformée à l'échelle canadienne, en une communion du vote anti-conservateur. Toutefois, il faut admettre que, pour Cloutier, cette stratégie, dans le contexte d'une course à la chefferie au Parti québécois, commence à souffrir d'essoufflement, surtout face à une effusion d'idées brillantes comme celles suggérées par Jean-François Lisée. Si Alexandre Cloutier veut poursuivre le modèle Trudeau, j'espère qu'il aura beaucoup plus à dire que notre «monsieur selfie national» s'il ne veut pas avoir l'air d'un enfant d'école devant le p'tit gars de Thetford...

Rassembler au-delà des frontières

Alexandre Cloutier a beau s'être allié l'establishment du parti et avoir fait le plein d'artistes sympathisants à sa cause, Jean-François Lisée, lui, a multiplié les propositions, a fait plusieurs lancements tout en appliquant une excellente stratégie de communication, via, entre autres, les médias sociaux. Plus important encore, ce dernier est sorti des sentiers battus en fédérant certains nationalistes de différentes formations politiques; ce que les autres prétendants à la chefferie ont dédaigné faire, et ce, par manque de vision, ou pire encore, par simple puritanisme.

D'anciens adéquistes comme Raymond Francoeur et Caroline Pageau ont ainsi donné leur appui à Lisée. Évidemment, l'appui de ces individus politisés démontre clairement les qualités de rassembleur du candidat Lisée; qualités nécessaires et requises pour celui ou celle qui aspire à éjecter les libéraux du pouvoir.

Il n'y a pas uniquement des militants du Bloc et du PQ si on a l'ambition de diriger le Québec, et le député de Rosemont l'a compris. L'idée de sortir les libéraux sans tenir de référendum dans un premier mandat y est sûrement pour quelque chose n'est-ce pas?

Ainsi, comme je l'avais prévu, d'autres surprises pourraient avoir lieu en ce sens, ce qui devrait assurément renforcer l'idée que Jean-François Lisée est incontestablement un chef digne de diriger un parti qui se veut inclusif.

Faire preuve de pragmatisme et de réalisme, c'est aussi faire preuve d'initiative et d'audace afin de ne pas tomber dans les mêmes pièges.

De ce fait, pour accéder à l'indépendance, on doit d'abord élire un gouvernement du Parti québécois, et, pour ce faire, on doit rassembler, et, pour rassembler, on doit agir afin de le réaliser. Voilà pourquoi il est également important de recruter des militants à l'extérieur du parti tout en étant réaliste sur les objectifs que de s'entêter à se gratter le dos entre souverainistes tout en scandant des slogans en faveur du pays... Parce que si c'était vraiment la bonne recette, le PQ aurait fait beaucoup mieux qu'un gouvernement minoritaire en 2012, et ce, dans un contexte de crise étudiante et serait probablement encore en place aujourd'hui.

Donc, à ceux et celles qui désirent marcher dans les pas de René Lévesque et de Jacques Parizeau, faire preuve de pragmatisme et de réalisme, c'est aussi faire preuve d'initiative et d'audace afin de ne pas tomber dans les mêmes pièges que certains de vos prédécesseurs.

Amalgamer les stratégies passées pour commettre les mêmes erreurs, reviendrait pour le Parti Québécois à reconduire une charge comme celle de la débâcle de la chevalerie française à Azincourt, qui faisait suite aux défaites désastreuses de Crécy et de Poitiers, batailles considérées d'ailleurs comme la fin de l'ère de la chevalerie.

Si vous ne voyez pas le parallèle, moi oui...

En conclusion, comme le disait le célèbre Empereur des Français, Napoléon Bonaparte: «l'art d'être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l'art de réussir».

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