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Gabriel Nadeau-Dubois est une bénédiction pour le Parti libéral

Québec solidaire, pour faire avancer ses idées, doit inéluctablement mettre de l'eau dans son vin et doit cesser de penser qu'une vague solidaire pourrait balayer le Québec. Cette formation n'a aucunement les ingrédients nécessaires pour la réussite d'une telle recette.
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Malgré les nombreuses difficultés qu'a connues le Parti libéral du Québec, cette formation politique énigmatique est encore première dans les sondages. La récente arrivée sur la scène politique québécoise de l'enfant roi de la gauche québécoise, Gabriel Nadeau-Dubois, laisse croire que le parti de Philippe Couillard sera -- si la tendance politique actuelle se maintient -- réélu en 2018.

Par contre, cette fois-ci, ce ne sera pas directement dû à la faiblesse stratégique du Parti québécois puisque, avec quelques petites erreurs commises par son chef, elle maintient le cap et affiche une bonne moyenne au bâton.

Jean-François Lisée parle comme un futur chef d'État et est nuancé dans ses propos, surtout à une époque où les polarités peuvent rapidement mener à un dérapage dangereux.

Certains sondages internes laissent croire que le PQ a de bonnes chances de reprendre le pouvoir en 2018 s'il continue de jouer ses cartes de la sorte.

En somme, le Parti québécois sous la gouverne de Jean-François Lisée, avance tranquillement, un peu comme il l'a été pour JFL pendant la dernière course à la chefferie. Pendant ce temps, la Coalition Avenir Québec continue de perdre des plumes tout en cherchant par tous les moyens possibles et inimaginables, de regagner le «momentum» dans ce que je nomme «La bataille du nationalisme».

Cependant, étant donné qu'on pouvait espérer voir les libéraux se faire battre en 2018, voilà qu'une claque en plein visage vient tout juste de frapper l'espoir, venant de la gauche qui se sabote de nouveau.

Le jeune leader emblématique du Printemps érable, Gabriel Nadeau-Dubois, vient d'officialiser sans surprise qu'il sera le candidat de Québec solidaire dans Gouin afin de remplacer Françoise David.

Mais il ne s'arrête pas là, il veut également devenir co-porte-parole de Québec solidaire avec Manon Massé.

Pourtant, alors que monsieur Nadeau-Dubois a démontré une certaine intelligence et un charisme par le passé, sa déclaration sur les partis ayant dirigé le Québec durant les trente dernières années en mettant dans le même bateau les gouvernements péquistes et libéraux, démontre sans l'ombre d'un doute qu'intelligence n'est pas toujours synonyme de jugement.

Évidemment, le chef péquiste, visiblement plus sage que notre jeune loup a vite lancé un appel au calme en rappelant que pour sortir les libéraux et avoir un gouvernement honnête et progressiste en 2018, il fallait additionner les voix, tout en soutenant que ladite déclaration de Nadeau-Dubois était malhabile et démontrait certainement un manque d'expérience de sa part.

Lisée a également admis que Québec solidaire était dorénavant un acteur politique bien ancré dans la réalité québécoise. « Ils vont rester. Alors s'ils vont rester, il faut trouver les moyens d'additionner nos voix. Et face à ça, il va y avoir constamment des déclarations, de part et d'autre, qui vont semer de la mauvaise humeur. Et moi, je dis qu'on a tous un devoir de maturité face à cette convergence. Et je le dis pour Gabriel Nadeau-Dubois et Québec solidaire; je le dis pour le Parti québécois. Ce devoir de maturité, c'est d'avoir constamment l'objectif en tête ».

Québec solidaire est un parti condamné à errer en région

Ce que GND ne comprend pas, c'est que bien qu'il soit intelligent et qu'il apporte un souffle nouveau à Québec solidaire, sa formation politique, autant que sa personne et celle de Manon Massé, est difficilement vendable dans les régions du Québec.

Nadeau-Dubois est un tantinet arrogant, trop idéaliste et, pour certains, trop jeune. Il ne parle également pas le même langage politique que la majorité des gens, sauf en dehors d'une partie de la métropole, quoiqu'il soit assez fort pour aller chercher une portion des électeurs des régions, portion directement pigée dans l'électorat péquiste.

Qui plus est, Manon Massé, qui veut devenir elle aussi la co-porte-parole de Québec solidaire, n'est pas en mesure de percer les régions puisque l'électeur moyen en dehors de Montréal ne se reconnait aucunement en elle. Cela n'enlève rien au professionnalisme et aux idées de cette députée qui est très respectée à l'Assemblée nationale. Il s'agit ici d'une analyse pragmatique.

Cette formation n'a aucunement les ingrédients nécessaires pour la réussite d'une telle recette.

Ce que je tente de dire, c'est que Québec solidaire, pour faire avancer ses idées, doit inéluctablement mettre de l'eau dans son vin et doit cesser de penser qu'une vague solidaire pourrait balayer le Québec. Cette formation n'a aucunement les ingrédients nécessaires pour la réussite d'une telle recette.

Québec solidaire travaille inconsciemment à la réélection des libéraux

De la manière dont Nadeau-Dubois a agi et, attribuable aux raisons énumérées, Québec solidaire ne fera que diviser le vote et ainsi favoriser la réélection du Parti libéral en 2018.

Certes, le Parti québécois n'est pas aussi à gauche que Québec solidaire, mais il est encore le meilleur compromis aux libéraux puisqu'il est progressiste, nationaliste et de centre gauche. À mon sens, c'est beaucoup mieux qu'être fédéraliste-statutquoiste et de droite, ainsi que néolibéraliste à la solde des oligarques et des banques...

Diviser pour mieux régner est l'adage des libéraux depuis fort longtemps, cependant, cette fois-ci, certains leaders de gauche se divisent eux-mêmes en favorisant leur ego tout en laissant libre cours à leur stupidité, et ce, au grand plaisir de leurs maîtres...

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