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Air Transat et François Legault: pourquoi ses partenaires de l’époque ne vantent jamais ses louanges?

M. Legault aime dire qu'il est un comptable agréé. Pourquoi n'a-t-il trouvé aucun autre comptable ou économiste pour valider son cadre financier qui comporte des anomalies majeures?
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Aucun de ses anciens collègues ne semble vouloir en dire du bien. Soucieux de ne pas ternir l'image de leur entreprise, ils ne veulent pas non plus se vider le cœur sur la place publique.
THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot
Aucun de ses anciens collègues ne semble vouloir en dire du bien. Soucieux de ne pas ternir l'image de leur entreprise, ils ne veulent pas non plus se vider le cœur sur la place publique.

C'est clair, François Legault se présente comme un «premier ministre économique». Par contre, la question que je me pose est la suivante: sur quoi repose sa réputation?

En fait, une chose, une seule: il fut de l'équipe qui a fondé Air Transat. Depuis, il est en politique.

Son passage d'une durée de 10 ans à Air Transat est donc la seule expérience valable sur laquelle on peut se fonder, afin de juger de ses qualités de gestionnaires.

Il en parle tout le temps! Malheureusement, lorsque M. Legault présente son CV, il n'y attache aucune lettre de recommandation de son ancien employeur ni ne donne de numéros de téléphone de ses anciens partenaires. Il sait bien entendu qu'il est persona non grata à Air Transat.

Depuis 20 ans que M. Legault est en politique et des dizaines de journalistes ont essayé de faire confirmer par ses anciens partenaires que le chef de la CAQ est un homme d'affaires de qualité: vision, gestion, esprit d'équipe.

Réponse: silence absolu

Aucun de ses anciens collègues ne semble vouloir en dire du bien. Soucieux de ne pas ternir l'image de leur entreprise, ils ne veulent pas non plus se vider le cœur sur la place publique.

Mais chacun sait que Legault est «détesté» par ses anciens acolytes, notamment – mais sans doute pas seulement – pour la façon cavalière dont il a vendu ses actions sans avertissement. L'action de la compagnie se négociait à 13$, la gifle de Legault l'a fait plonger à 4$, une catastrophe.

Alors la chose est nette: aujourd'hui, Air Transat refuserait d'embaucher François Legault, y compris pour laver les miroirs dans les toilettes.

Par ailleurs, dans le portrait publié parLa Presse en mars dernier, Hugo de Grandpré écrivait que:

«Cette rupture donne encore aujourd'hui des arguments à ceux qui affirment que François Legault n'est pas fiable et qu'on ne peut lui faire confiance. Que ce soit son changement de position constitutionnelle, son affrontement avec Bernard Landry sur les contrats de performance, son soutien à M. Landry comme chef en 2001 après avoir eu des pourparlers avec Pauline Marois, ou les alliés qui, comme Gérard Deltell, ont quitté la CAQ avec une certaine amertume, le chef de la CAQ a laissé dans son sillage un lot de collaborateurs déçus et très critiques à son égard. "Ce n'est pas un gars qui est très loyal envers son entourage et sa loyauté est très limitée à certains individus", tranche un ancien employé.»

Ce n'est pas une anecdote. Au-delà du flagrant manque de loyauté, l'épisode Air Transat est la branche sur laquelle est assise la crédibilité économique du chef de la CAQ. Car, si on examine les positions qu'il a prises en tant que chef de ce parti, des doutes s'installent sur son jugement économique.

Sur son jugement économique

En effet, en ce qui concerne le train du REM, la CAQ a été, comme le PLQ, complètement insensible aux arguments du BAPE contre le REM, ce qui n'est pas surprenant, puisque la CAQ n'a pas la moindre fibre écologique.

Rappelons également que le PQ réclamait du contenu local pour le matériel roulant dans les lois du REM, pendant que la CAQ a appuyé les deux lois cautionnant la décision libérale sans contenu local, et donc désastreuse, qui a envoyé en Inde 600 millions de dollars pour la construction du train.

Encore pire, M. Legault se roule dans le bonheur d'avoir dans son équipe l'homme qui, au sein de la Caisse de dépôt, a manqué à son devoir de plaider pour du contenu local pour le train, en l'occurrence Christian Dubé. D'ailleurs, celui-ci affirmait lors de son retour en politique que c'était au gouvernement d'obliger à du contenu local, mais sa formation politique a voté avec les libéraux, et ce, même si Philippe Couillard n'avait pas besoin de l'appui des caquistes puisque son parti était majoritaire...

M. Legault a contribué à affaiblir le rapport de force du Québec face à Ottawa, et accepté de faire payer l'industrie laitière québécoise.

En campagne électorale, M. Legault a décidé qu'il souhaitait protéger le système de gestion de l'offre. Il a pourtant fait le contraire lorsqu'il a suivi aveuglément la décision du PLQ d'entériner l'entente commerciale avec l'Europe, sans attendre qu'Ottawa compense adéquatement nos fermes. M. Legault a, là, contribué à affaiblir le rapport de force du Québec face à Ottawa, et accepté de faire payer l'industrie laitière québécoise.

M. Legault aime dire qu'il est un comptable agréé. Mais pourquoi n'a-t-il trouvé aucun autre comptable agréé ou économiste indépendant pour valider son cadre financier qui comporte plusieurs anomalies majeures, qui semblent tout droit sorties de ce qu'on appelle aux États-Unis du «Voodoo economics», donc de la pensée magique?

Tout cela pour dire que la réputation économique de François Legault repose sur du vent. François Bonnardel a dit de son chef qu'il était un «expert en immigration». Cela a provoqué un immense éclat de rire. Dire de Legault qu'il est un expert en économie devrait à mon sens provoquer la même hilarité!

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