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Turbulences gouvernementales en Israël

Le nouveau gouvernement en général et le ministre du Trésor Yair Lapid en particulier sont sous le feu des critiques ces dernières semaines. L'ancienne vedette brille par son mutisme médiatique, sa méconnaissance du terrain et ses annonces impopulaires auprès des classes moyennes, qui l'ont porté au pouvoir.
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AFP

Le nouveau gouvernement en général et le ministre du Trésor Yair Lapid en particulier sont sous le feu des critiques ces dernières semaines. L'ancienne vedette brille par son mutisme médiatique, sa méconnaissance du terrain et ses annonces impopulaires auprès des classes moyennes, qui l'ont porté au pouvoir. Le premier ministre Benyamin Netanyahou doit aussi faire face à un climat social tendu et à des remous au sein de son parti.

Où est l'argent?

Le credo de campagne de Lapid était "où est l'argent?". Actuellement cette question doit avoir une résonance particulière dans son esprit puisque, pour combler un déficit "surprise" bien supérieur à celui annoncé par son prédécesseur, il doit réduire les dépenses et augmenter les recettes.

Il a donné le ton cette semaine à la Knesseth: "l'empathie ne peut pas remplacer la politique"; il y aura une hausse des impôts de 5 milliards de shekels (près de 1,4 milliard de dollars) et des réductions des dépenses pour 18 milliards (5,1 milliards de dollars). La taxe de vente augmentera d'un point et sera étendue aux fruits et légumes. L'impôt sur les revenus supérieurs à 8900 shekels (2520 $) augmentera également. Pour information, en 2014 le déficit sera de 3%.

Indignation sélective

Effet de manche? Il fustige les religieux et leurs privilèges mais reste assez discret sur les deux affaires qui ont prouvé avec éclat l'immunité de certaines familles.

Il a été révélé qu'une énorme dette, contractée par N. Dankner auprès de la Banque Leumi, a été en partie annulée ou reportée, suite à un accord injustifié, intervenu entre l'établissement financier et l'homme d'affaires. Le scandale est double: le commun des mortels n'obtient aucun avantage de la sorte; d'autre part, la banque appartient pour 10% à l'Etat et 80% aux épargnants. C'est donc leur argent qui est généreusement abandonné.

Autre objet d'indignation qui rappellera aux français l'exil de certaines grandes fortunes, le transfert du domicile fiscal d'Idan Offer à Londres. Son groupe bénéficie de nombreux marchés publics notamment l'exploitation à vil prix des mines de potassium dans la vallée du Jourdain.

Printemps social

Le budget qui est en passe d'être adopté risque de provoquer des mouvements sociaux: après l'annonce par le journal economique The Marker d'une baisse des salaires de la fonction publique, des retraites et du report des versements de certaines prestations, le président du principal syndicat de travailleurs histadrout , Ofer Heini, a prévenu que ces mesures provoqueront une grève sans limite dans l'ensemble des secteurs économiques, il appelle à la négociation immédiate des accords collectifs.

Likoud travaillistes même combat?

Même s'il lance une réforme sonnant la fin des monopoles en évoquant l'héritage d'Herzl, Benyamin Netanyahou est à la peine pour justifier les coupes sombres dans les budgets sociaux. La cheffe de l'opposition Shelly Yahimovitch l'attaque d'ailleurs sur ce terrain elle rappelle que les systèmes éducatif (gratuit et obligatoire), sociaux et militaires qui ont été créés avec des caisses vides, sont devenus des machines sans pitié. Pour elle, aujourd'hui, on s'éloigne de manière insupportable de la vision d'Herzl.

Au sein du Likoud, on est assez amer. La députée Miri Regev au micro de Reshet Beth le 25 avril, déclarait qu'il aurait peut-être été plus juste de ne pas surtaxer les classes moyennes et en contrepartie, de reporter les grands travaux publics extrêmement couteux (comme la construction de nouvelles lignes de chemin de fer) à une période plus adéquate.

Fatalisme israélien

En lisant les post des internautes à la suite des articles traitant du sujet, on trouve essentiellement des avis fatalistes mettant dos à dos les syndicalistes, défendant le secteur public et Netanyahou défendant avant tout... son siège.

Les Israéliens ont compris qu'il va falloir se serrer la ceinture car "on n'a pas, à l'instar de Chypres, l'UE derrière nous pour nous prêter des dizaines de milliards d'Euro". Ils souhaiteraient cependant, que les classes moyennes ne portent pas seuls le poids de la rigueur.

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