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Le choix des cinq députés

Le retrait de Véronique Hivon de la course à la direction du Parti québécois a causé la surprise générale. Entre autres, les cinq députés qui l'appuyaient ont précisé qu'ils appuieront, en bloc, un ou une autre candidate qui représentera le mieux sa pensée. Qui choisiront-ils? Ce devrait être Martine Ouellet.
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Le retrait de Véronique Hivon de la course à la direction du Parti québécois a causé la surprise générale. Encore aujourd'hui, les impacts de son retrait sont inconnus. Entre autres, les cinq députés qui l'appuyaient ont précisé qu'ils appuieront, en bloc, un ou une autre candidate qui représentera le mieux sa pensée. Qui choisiront-ils? Ce devrait être Martine Ouellet.

Mme Hivon incarnait la « politique autrement ». Malgré le galvaudage de cette expression, son désir de changer les us et coutumes politiques était sincère. L'année passée, M. Alexandre Cloutier était « nouveau », « jeune » et « rafraichissant ». L'establishment du Parti québécois, réfractaire aux changements, ne l'appuyait pas. Un an plus tard, l'establishment appuie M. Cloutier, lui qui semble avoir vieilli de 30 ans.

Selon les analystes politiques, sa campagne stagne. Cela n'est pas surprenant. M. Cloutier a débuté la course au plus fort de ses appuis. Il se retrouve ainsi dans la même position que Pierre-Karl Péladeau : potentiel de gain limité et potentiel de perte important. M. Cloutier n'a donc pas intérêt à être audacieux dans ses propositions, car il risque de déplaire et d'accélérer sa chute. Cette situation et l'appui que l'establishment lui accorde ne favorisent donc pas une volonté de changement chez lui. En conséquence, il serait contradictoire que les cinq députés appuient M. Cloutier. Ce dernier représente l'inverse de ce qu'incarnait Mme Hivon.

En ce qui concerne Jean-François Lisée, ses propositions le disqualifient. Il utilise les mêmes rengaines identitaires électoralistes. Certes, cela peut sembler payant. Par contre, ce sujet détourne les jeunes générations du Parti québécois. À long terme, si ce parti continue avec ses vieilles chaussettes, il pourrait bien lui-même planter le dernier clou de son cercueil. Le discours du Parti québécois doit évoluer et ce n'est pas ce que propose M. Lisée.

De plus, la volonté d'apporter un vent de changement de Mme Hivon s'incarnait par la convergence. Ce projet vise à rallier Option nationale, Québec solidaire et le Parti québécois autour d'une feuille de route commune visant l'accession à l'indépendance, et ce, dans un premier mandat. À ce sujet, M. Lisée manque cruellement de pragmatisme. Il clame haut et fort qu'avec lui, les trois partis et la Coalition avenir Québec pourraient converger avec l'unique désir de renverser les libéraux en 2018, ce qui est illusoire. Le scénario de convergence envisagé par Mme Hivon, s'il devait être couronné de succès, constituerait un projet de société en soi. Cela permet de déloger les libéraux en 2018, mais dépasse, et de loin, cette simple idée. Le projet de M. Lisée vise uniquement à remplacer le gouvernement d'une province, ce qui n'est pas mobilisateur. Si cette suggestion est appliquée, elle mènera à un cuisant échec électoral en 2018. En somme, M. Lisée propose de répéter les erreurs des 20 dernières années en restant à l'intérieur des sentiers battus. Ce n'était pas le cas de Mme Hivon. S'ils souhaitent respecter l'esprit des positions de Mme Hivon, les cinq députés ne doivent pas appuyer M. Lisée.

De son côté, Martine Ouellet appuie la convergence des forces indépendantistes, tel que l'envisageait Mme Hivon. De plus, Mme Ouellet a annoncé qu'elle lui ferait honneur en intégrant ses propositions à son programme. Cela n'est guère surprenant, car ces deux femmes progressistes possèdent une vision semblable sur plusieurs sujets. Ce geste d'ouverture de la part de Mme Ouellet face aux idées de sa collègue témoigne de sa volonté de changer le visage de la politique. Voilà une qualité rare. Mme Ouellet a également démontré son sérieux et sa capacité de traiter en profondeur ses propositions. Un excellent exemple est son ambitieux, et fort bien documenté, plan « Climat Québec 2030 ». Il prévoit une importante création d'emploi via des investissements majeurs dans l'électrification et le développement des sources d'énergie alternatives.

En résumé, Mme Ouellet allie une démarche claire et motivante d'accession à l'indépendance du Québec, des idées audacieuses qui lui sont propres, en plus du programme progressiste de Mme Hivon. Dans cette course, Mme Ouellet fait preuve de pragmatisme, d'ouverture d'esprit ainsi que d'une vision qui diverge clairement de celle d'un establishment déconnecté de la réalité du terrain. Pour toutes ces raisons, lorsque les cinq députés devront faire leur choix, le nom de Martine Ouellet devrait leur venir automatiquement aux lèvres.

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