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Au milieu de l'éducation: de grâce, rangez vos macarons!

Aujourd'hui, des coalitions de parents formeront une chaîne humaine autour de «leur» école publique. Une chaîne humaine autour de l'école!!! Un emprunt aux lignes de piquetage peut-être? Ça dit quoi ça, à des petits enfants impressionnables de 5, 6, 7, 8 ans? Après «», mon école qui risque de disparaître?
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J'ai probablement été chanceuse. Du temps où j'allais à l'école primaire, le retour à l'école était un beau moment. Qui sera mon professeur? Retrouvailles des amis, cahiers et crayons tout neufs, on retrouve notre classe, nos bureaux, le bruit des casiers, les activités parascolaires. Le retour à l'école, c'est supposé être le fun!!!

Si on se fie au Téléjournal et à la couverture médiatique de l'événement, ce sera l'horreur: « L'école publique en danger », « Le gouvernement abandonne l'école publique », « On sonne l'alarme », « Une rentrée sous le signe de l'austérité », etc.

Vous pouvez également écouter ma chronique sur le sujet à l'émission Bouchard en parle du lundi 31 août.

Aujourd'hui, mardi 1er septembre, des coalitions de parents formeront une chaîne humaine autour de « leur » école publique qu'elles sentent menacée. Une chaîne humaine autour de l'école!!! Un emprunt aux lignes de piquetage peut-être? Ça dit quoi ça, à des petits enfants impressionnables de 5, 6, 7, 8 ans? Après « La planète qui pleure », mon école qui risque de disparaître?

Indécent. Insolent. Répugnant. Sacrez-leur la paix bon sang!

Ces élèves dont les syndicats prétendent défendre le qualité de l'enseignement n'ont pas à connaître les problèmes de relations de travail entre leurs enseignants et leurs patrons et à se faire dire à quoi servent vos macarons de propagande. Ils n'ont pas non plus à servir de voie de transmission de messages à leurs parents.

Je serais curieuse par ailleurs de connaître le profil de ces parents militants qui s'associent aux centrales syndicales... Ont-ils raison de défendre les services spécialisés ou des assistants-professeurs pour élèves en difficulté? Certainement. Est-ce essentiellement une question d'argent ou de conditions de travail des professeurs? J'en doute. Si on se fie aux études, plusieurs autres facteurs sont déterminants et contribuent de façon importante au succès des élèves: le niveau de scolarité de la mère, la stabilité des équipes-écoles, la participation des parents à l'importance de l'éducation, l'autonomie des directions d'écoles à fabriquer une offre de services qui colle aux besoins du milieu, etc.

Le ministre de l'Éducation, François Blais, mettait en garde les représentants syndicaux des enseignants. Il ne faut pas perturber l'enseignement. Bien. Mais il ne faut pas non plus perturber les élèves! Si vous valorisez vraiment l'enseignement et l'école publique, vous ferez ça ailleurs! Devant le bureau du ministre, devant l'Assemblée nationale... mais pas devant une école primaire. Ça aussi, c'est une différence entre l'école publique et l'école privée. Je le sais. L'année où il y a eu tant de grèves à l'école publique d'une de nos petites filles a été l'année où on a décidé de participer aux coûts d'une école privée. Plus belle décision de nos vies.

Le ministre Blais songe également à rehausser les exigences pour l'enseignement. Bravo! Il songe à contingenter les programmes. Encore bravo. Cela enverra un signal comme quoi nos jeunes Québécois méritent la crème de la crème. Il lui reste à proposer des moyens concrets pour assurer une stabilité du personnel enseignant et à procéder à un changement de culture important dans les établissements.

En gros, ça prend un patron. Quelqu'un qui évalue, embauche et qui peut congédier. Tous ne sont pas faits pour enseigner et tous n'ont pas ce qu'il faut pour diriger une école.

Dans un monde où personne n'est responsable, où c'est la commission scolaire qui décide de tout, où tout devient une corvée à saveur bureaucratique, où les priorités des milieux sont sacrifiées à l'hôtel de l'uniformisation des processus administratifs, peut-on seulement imaginer qu'on mérite mieux? Au ministre de régler ça: autonomie, souplesse, liberté d'établir des liens et de faire participer le milieu et la communauté, relation privilégiée entre la direction de l'école et les parents dans les cas extrêmes, etc.

Malgré tout ça, ce n'est pas la catastrophe dans nos écoles primaires et secondaires. Je prétends même qu'il y a là des milieux de vie extraordinaires où les jeunes découvrent le monde, explorent leurs talents dans des activités parascolaires, apprennent les matières de base qu'ils porteront en eux tout au long de leur vie. Ce à quoi nous assistons maintenant n'est qu'une tempête savamment orchestrée pour soutirer le plus d'avantages possible en cours de négociations de conventions collectives.

La balle est donc dans le camp du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux pour ce qui est de la négociation des conventions collectives et du ministre de l'Éducation François Blais pour ce qui est d'accoucher de la vision « libérale » de l'école. On va donc se souhaiter que tout ça se règle rapidement et que cela soit bien ficelé, parce que bien franchement, si cela ressemble au projet de loi 59 de la ministre Vallée, projet de loi qui porte sur le discours haineux, on n'est pas sortis du bois.

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