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Cliniques privées, frais accessoires et accessibilité: réglez ça, M. Barrette!

Avec des taux de croissance des dépenses en santé et services sociaux de 1,4%, 1,9% et 2,9% pour les trois prochaines années, le ministre Gaétan Barrette n'a ni les moyens ni le luxe de priver les citoyens d'un accès aux cliniques privées.
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Avec des taux de croissance des dépenses en santé et services sociaux de 1,4%, 1,9% et 2,9% pour les trois prochaines années, le ministre Gaétan Barrette n'a ni les moyens ni le luxe de priver les citoyens d'un accès aux cliniques privées qui réclament depuis plus de dix ans que soit réglé de façon décente et transparente le financement de leurs activités (cf. Budget 2015-16, page A.31).

On rappellera en effet que, selon le Conference Board du Canada, les dépenses en santé ont crû, en moyenne, de 5,2% depuis 10 ans et que selon certains analystes, aucun redressement des finances publiques ne sera possible ni durable si l'on persiste à maintenir les structures, dogmes, pratiques en place et si l'on continue à plier l'échine devant les lobbies qui se soucient davantage de la «santé au public» que de la «santé du patient».

Plus encore, on n'aura beau éliminer le palier des agences, cela ne prend pas la tête à Papineau pour imaginer que cela ne sera pas suffisant. On parle de milliards de dollars ici. On parle d'un régime qui vampirise toutes les autres missions de l'État, dont l'éducation, la solidarité sociale et la justice.

Seulement voilà, avec d'un côté les changements au code de déontologie mis de l'avant par le Collège des médecins, et de l'autre, l'interdiction aux médecins de facturer directement les patients pour autre chose que le coût de médicaments, les cliniques privées de santé sont dans un cul-de-sac et ne peuvent plus financer leurs cliniques. Conséquence?

La loi interdit aux médecins de facturer les coûts des ressources matérielles et humaines des services offerts en cabinet. Pour financer l'achat de plusieurs appareils diagnostics coûteux dans leurs cliniques et leurs cabinets, les médecins ont au fil des ans adopté certaines pratiques, comme facturer aux patients des frais bien supérieurs au prix coûtant pour certains médicaments. (cf. La Presse, Frais accessoires: Québec interviendra)

Solution? En janvier 2014, le ministre actuel Gaétan Barrette voyait la chose des plus simplement. «De deux choses l'une : soit Québec paie aux médecins ces frais d'exploitation, soit il les autorise formellement à facturer les patients». Il avait bien raison alors; il a raison aujourd'hui, à l'exception du fait que la première option n'est pas possible. Par conséquent,

Considérant

  • les contraintes budgétaires du gouvernement du Québec;
  • que les services offerts en cliniques privées sont également disponibles dans les hôpitaux (l'accès ne sera pas défini en fonction du portefeuille du patient);
  • que le réseau public n'a pas la capacité de fournir le service actuellement dispensé par les cliniques privées;
  • que l'accessibilité doit être le facteur déterminant lorsque vient le temps de permettre la diversification des moyens de dispenser les services et de les financer.

Il est temps d'autoriser la facturation aux patients et de permettre aux cliniques privées de continuer à dispenser des services et soins de santé.

En effet, qu'y aurait-il de moralement indécent à établir une plage acceptable le coût pour de telles interventions et de donner aux patients la liberté de choisir le service, soit à l'hôpital, soit dans une clinique privée, moyennant un coût supplémentaire? Rien. Absolument rien.

Quelle belle opportunité également d'officialiser publiquement et de façon transparente le financement mixte tout en s'assurant d'un maximum d'accessibilité.

Les lobbies «anti-privé» sont inquiets? Établissons le coût à celui du système public! Je parierais que les cliniques en seraient fort heureuses et trouveraient quand même le moyen d'être plus efficientes et de livrer davantage aux mêmes coûts... et ce, dans un environnement libéré des contraintes imposées par une organisation du travail sclérosée et dictée par des clauses de conventions collectives étouffantes.

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