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Un registre, si ça peut sauver une vie?

Rappelons qu'entre 75 et 80% des décès par arme à feu sont des suicides et que 80% d'entre eux étaient en dépression au moment de commettre leur geste.
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C'est l'argument numéro un des proregistres. Enfin, chez ceux qui savent déjà les nombreux contrôles auxquels doivent se soumettre les honnêtes propriétaires d'armes à feu.

Il est toujours bon de rappeler que les resserrements apportés depuis 1974 au contrôle des armes à feu au Canada n'ont apporté aucun bénéfice. Si vous êtes visuel, allez plutôt voir le tableau numéro 4 en page 7 de ce document.

Rappelons qu'entre 75 et 80% des décès par arme à feu sont des suicides et que 80% d'entre eux étaient en dépression au moment de commettre leur geste. Et qu'entre 15 et 20% des auteurs d'homicides sont soupçonnés d'avoir un trouble mental ou un trouble du développement.

Deux tiers des homicides commis au Canada n'impliquent pas d'arme à feu, la méthode privilégiée étant généralement le couteau. Le déclin de l'utilisation d'une arme à feu pour commettre un homicide a débuté vers 1975, sans qu'on sache pourquoi. Le nombre d'homicides par arme blanche continuait néanmoins sa tendance à la hausse. Rappelons également que près des deux tiers des auteurs d'homicides avaient déjà un dossier criminel, et ne pouvaient donc pas posséder légalement une arme à feu.

Oui, mais le registre est utile parce que les policiers le consultent avant de faire une intervention.

Faux:

«Comme l'ancienne vérificatrice générale Sheila Fraser l'a mentionné, le nombre de consultations indique simplement l'activité et non l'efficacité. Presque toutes les "enquêtes" sont générées par les requêtes qui s'effectuent automatiquement lors d'une arrestation pour une infraction au code de la route ou de la vente d'armes. Certains policiers ont témoigné au Parlement, expliquant qu'ils ne jugent pas utile de faire une vérification du registre lorsqu'ils répondent à un appel.»

Et ces policiers ont bien raison. Si une arme à feu est utilisée dans 90% des homicides de policiers, la seule arme d'épaule enregistrée ayant servi à tuer un policier entre 1961 et 2010 n'était pas enregistrée au nom de l'agresseur. Il faut se rendre à l'évidence. L'enregistrement des armes à feu ne s'applique qu'aux armes acquises légalement.

Oui, mais quelqu'un qui possède une arme à feu représente un risque supplémentaire, et les policiers doivent le savoir!

Rien de plus faux:

«Malgré les nombreux meurtres impliquant des armes à feu rapportés dans les médias, les honnêtes propriétaires d'armes à feu ne menacent pas la sécurité publique. Les Canadiens qui ont un permis de possession et d'acquisition d'armes à feu représentent un risque de commettre un homicide équivalant à moins du tiers (0,60 par 100 000 propriétaires d'armes autorisées entre 1997 et 2010) de celui représenté par les autres Canadiens. (Au cours de la même période, le taux national d'homicides moyen était de 1,85 pour 100 000.)

Pratiquement tous les crimes commis avec des armes à feu impliquent des armes à feu détenues illégalement. Entre 2003 et 2010, période pendant laquelle le registre fédéral des armes d'épaule était en vigueur, il y a eu 4 811 homicides au Canada; 1485 de ces homicides mettaient en cause des armes à feu. Statistique Canada rapporte que seulement 135 de ces armes ont été enregistrées. Dans seulement 73 cas ( 4,9 % des homicides par armes à feu et 1,5% des homicides totaux) l'arme était enregistrée au nom de l'accusé, et certains de ceux-ci peuvent être innocents.»

D'accord, mais le registre peut aider à résoudre des homicides, ce qui économise des frais d'enquête et réduit son coût net.

Faux. Certains semblent croire que l'analyse balistique d'une arme enregistrée peut nous mener à son propriétaire. En fait, l'enregistrement de l'arme n'est utile que si elle a été utilisée par son propriétaire ou un de ses proches et qu'elle a été laissée sur les lieux du crime. Or, quand l'arme est retrouvée sur les lieux du crime, il s'agit généralement d'un homicide-suicide.

«Le registre des armes à feu est rarement utile à la police pour résoudre des crimes. La police a été incapable de fournir un cas où l'enregistrement des armes à feu a contribué à identifier un meurtrier (Breitkreuz 2010; vérificateur général, 2002). »

Les proregistres soulignent que près d'un tiers des homicides entre conjoints dont la victime est une femme impliquent une arme à feu, et que bon nombre de ces homicides finissent par le suicide de l'agresseur (AuCoin, 2005). Ainsi, la prévention semble plus appropriée que les méthodes traditionnelles de police. Il arrive exceptionnellement que quelques homicides (5%) commis par armes à feu impliquent des armes à feu légales (Mauser 2012). Mais plus de la moitié (53%) des personnes accusées d'homicide entre conjoints avait un casier judiciaire et ne pouvaient pas posséder légalement des armes à feu (AuCoin 2005; Mahony 2011). »

N'oubliez pas de signer et partager la pétition sur le site de l'Assemblée nationale. https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5715/index.html

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