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Lettre en réponse au rapport de la Vérificatrice générale du Québec: une vision comptable qu’on ne peut acheter!

TEXTE COLLECTIF Nous ne pouvons acheter la vision strictement comptable présentée par la Vérificatrice générale du Québec qui fait état de la colonne coûts, sans tenir compte de la colonne des revenus et des retombées économiques et stratégiques de la filière éolienne.
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Chris_29 via Getty Images

La Vérificatrice générale du Québec a déposé un rapport la semaine dernière dressant un portrait analysant, entre autres choses, l'établissement des tarifs d'électricité d'Hydro-Québec. Dans une analyse essentiellement comptable, on en vient à conclure que les décrets gouvernementaux pour l'achat d'électricité ont eu un impact sur le tarif payé par les Québécois pour leurs besoins énergétiques. Un impact de 2,5 MM $ de 2009 à 2016, dit-on. Parmi ces décrets, il y a évidemment les décrets pour l'achat d'énergie éolienne qui menèrent le gouvernement à établir une nouvelle filière industrielle, qui génère aujourd'hui près de 5 000 emplois partout au Québec et plus de 1 000 emplois dans les régions de l'Est-du-Québec.

Bien que nous puissions convenir que la production d'électricité a un coût, nous avons le devoir de nous demander quelles retombées économiques celle-ci engendre partout au Québec! Au même titre que lorsque le gouvernement offre subventions ou crédits d'impôts à diverses industries situées la plupart du temps dans les grands centres urbains. Lorsqu'on accorde un crédit d'impôt à des multinationales pour créer une filière multimédia à Montréal et à Québec, on les justifie, à juste titre, par la création d'emplois et de richesses qui rentabilisent pour le gouvernement ces choix fiscaux. Ceci est un exemple parmi tant d'autres, nous pourrions parler également des secteurs aéronautiques, biopharmaceutiques, financiers et plusieurs autres.

Un choix logique pour le Québec ET pour Hydro-Québec

Nous oublions souvent que la filière éolienne est une industrie plutôt jeune au Québec. En fait, celle-ci est implantée au Québec depuis 15 ans. Depuis 15 ans, une filière industrielle complète et des services connexes ont créé et créent encore des milliers d'emplois au Québec. Pour pallier l'absence de nouveaux appels d'offres québécois pour la construction de parcs éoliens, certains de nos manufacturiers exportent maintenant 100 % de leur production. À la lumière des résultats obtenus en une aussi courte période, nous pouvons fièrement affirmer que nous avons été visionnaires puisque cette filière, en plus d'autres filières énergétiques telles que la biomasse et le solaire sont appelées à jouer un rôle important dans la transition énergétique.

C'est ainsi que l'expertise développée au fil du temps, autant au gouvernement, que dans les centres de recherche associés à ces filières ou à Hydro-Québec, nous permettra d'entamer la transition énergétique nécessaire avec un rôle de leader, plutôt qu'être à la remorque d'autres juridictions. La combinaison éolien-hydroélectrique a fait ses preuves et a permis notamment à Hydro-Québec de décrocher son plus gros contrat d'exportation d'énergie chez nos voisins du sud! L'énergie éolienne au Québec est déjà la forme d'énergie la moins coûteuse à produire, incluant le coût des nouveaux barrages électriques. En comparant ces coûts avec les coûts du bloc patrimonial, nous ne comparons pas des pommes avec des pommes et il s'avère difficile d'y trouver une logique qui nous éclaire sur les choix à faire pour notre avenir énergétique!

N'en déplaise à certains détracteurs de l'énergie éolienne, celle-ci a toute sa place dans notre portefeuille énergétique et nous devrions redoubler d'efforts pour trouver de nouvelles industries qui viendront amenuiser notre surplus énergétique théorique! Il semble que ces surplus gigantesques, selon certains, ne le soient plus autant lorsque de nouvelles industries énergivores lorgnent du côté du Québec pour y installer leur entreprise!

Pour terminer, nous ne pouvons acheter la vision strictement comptable présentée par la Vérificatrice générale du Québec qui fait état de la colonne coûts, sans tenir compte de la colonne des revenus et des retombées économiques et stratégiques de la filière éolienne. Une étude de KPMG datée de 2013 établissait les investissements privés réalisés à plus de 8 MM $, dont 5 MM $ au Québec pour la construction de parcs éoliens, en plus d'un impact annuel de 500 M $ pour la construction et l'exploitation des parcs éoliens. Enfin, nos gouvernements récoltent 88 M $ en revenus fiscaux divers découlant des parcs éoliens! Non vraiment, la vision comptable qui nous est présentée et utilisée par d'autres à des fins idéologiques ou partisanes n'est pas achetable!

Liste des cosignataires:

Jérôme Landry, maire de Matane, Daniel Côté, maire de Gaspé, Éric Dubé, maire de New-Richmond, Simon Deschênes, maire de Sainte-Anne-des-Monts, Marc Parent, maire de Rimouski, Sylvie Vignet, mairesse de Rivière-du-Loup et Michel Lagacé, maire de Saint-Cyprien, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la Régie.

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