Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Plus tôt cette semaine, j'ai écrit une. J'ai voulu prendre le pouls de ce que penserait le Québécois moyen d'une telle missive. En écrivant des généralités à l'emporte-pièce. Bref, cette lettre était grotesque, poussée à la limite du ridicule idiot, et c'était voulu.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Plus tôt cette semaine, j'ai écrit une Lettre à un nouvel arrivant. J'ai voulu prendre le pouls de ce que penserait le Québécois moyen d'une telle missive. En écrivant des généralités à l'emporte-pièce, j'ai caricaturé ma propre position sur la Charte des valeurs québécoises, invitant pratiquement les nouveaux arrivants à nous enseigner le sens de la vie. Comme mon entourage est généralement un peu timide à parler de la Charte pour éviter les discussions houleuses, je me suis demandé ce qui arriverait si j'en beurrais plus épais que le client en demande en attendant les réactions provenant d'un individu installé confortablement devant son clavier d'ordinateur. Eh oui!, vous avez assisté à une vulgaire mise-en-scène d'auto-flagellation.

Bref, cette lettre était grotesque, poussée à la limite du ridicule idiot, et c'était voulu. J'y ai même inséré des fautes de frappe et de syntaxe pour laisser paraître que c'était un texte écrit à la va-vite. Quelques-uns se sont posé des questions par rapport aux textes que j'ai écrit précédemment, me demandant pratiquement si j'allais bien. Félicitations, vous aviez deviné.

Rapidement, les commentaires négatifs me traitant pratiquement de «petit être sans nuance» (pour faire une portrait global des commentaires reçus) sont arrivés. Allez les voir, c'est assez cinglant. Je remercie ceux et celles qui l'ont fait au passage puisque prendre de son temps précieux pour envoyer une volée de bois vert, ça demande énergie et passion.

Ceci dit, cette expérience assez particulière relate bien l'émotion dégagée par ce débat qui dérape beaucoup trop souvent, d'un côté comme de l'autre. Émotion, oui, car l'homo insultus (je sais que ce n'est pas du latin en règle) qui aurait pris le temps de voir mes derniers billets avant de commenter aurait rapidement pris en note la nature intrinsèque de ma position sur la Charte.

Bien sûr, que je suis beaucoup plus nuancé sur mes positions. Cela dit, c'est un exemple parfait de l'utilisation de généralités peu fouillées, voire complètement fausse, que chacun de deux camps peuvent utiliser ici et là. Et ça se résulte en un grand monticule de n'importe quoi qui vous donne l'impression de prendre une grande gorgée de vinaigre.

Ce qui m'amène à poser une question à la centaine de personnes qui ont partagé ce texte en applaudissant: voulez-vous bien me dire ce que vous y avez lu qui mérite quelconque attention?

Une boîte de pandore a été ouverte par notre gouvernement, donc. Même si quatre éléments sur cinq de la Charte des valeurs québécoises font largement consensus, celui qui achoppe a tendance à rallumer les passions. La question se pose tout de même: est-ce que le port d'une signe ostentatoire par un employé de l'État joue sur la neutralité religieuse de ce dernier? Jusqu'où doit-on accepter la présence du religieux dans l'espace étatique?

Malheureusement, l'appellation «Charte des valeurs québécoises» motive beaucoup l'individu moyen à s'indigner, d'un côté comme de l'autre. Au début, on nous parlait d'un projet de Charte de la laïcité qui a changé de nom. Pourquoi? Si le but est l'égalité homme-femme ainsi que la neutralité de l'État, avons-nous vraiment besoin d'un ajout nationaliste à ce projet qui, soyons honnêtes, correspond beaucoup plus à des valeurs de plus en plus occidentales plutôt que purement et précisément québécoises. Et si M. Drainville avait simplement présenté un projet beige, plate, sans grande envolée lyrique? En serions-nous au point d'oublier qu'Enbridge, Pétrolia et le projet TransCanada nous pend au bout du nez?

Un débat très émotif, donc. Et cette Lettre à un nouvel arrivant le démontre parfaitement. Au point que certain(e)s ont réclamé mon congédiement de CHYZ 94,3FM. Vous vous imaginez? Il m'apparaît donc évident que le gouvernement a besoin de calmer le jeu sur son projet de Charte des valeurs québécoises.

C'est qu'il faut faire très attention à ne pas mettre les deux pieds dans le piège de l'électoralisme partisan tendu ici par un gouvernement qui cherche désespérément à plaire. Présentement, j'ai le sentiment qu'on le fait plus souvent qu'à notre tour. Demeurons vigilants devant les inepties à saveur de restants de table. Soyons plus rusés et sages que ce gouvernement et débattons de manière civilisée.

D'ailleurs, ça se perd, la notion de débat civil. Vous trouvez pas?

J'aimerais qu'on ait autant de passion pour nos aînés, pour notre éducation, pour notre économie, pour l'environnement, pour nos infrastructures, pour la classe moyenne ou pour les mal pris de notre société. Ou ne serait-ce que sur la question nationale qui reprend de la vigueur avec l'arrivée d'une nouvelle génération d'électeurs.

Partie remise, j'imagine. Encore.

Vous avez vu? Canadien a perdu son premier match.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.