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Trois choses à ne jamais refaire en campagne électorale

Alors cette campagne est maintenant terminée., diront certain(e)s. Dont moi. Je vous propose donc, pour ce billet, de mettre notre partisanerie de côté et d'y aller d'une liste de «choses à ne plus jamais faire en campagne électorale».
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Je n'ai pas écrit durant cette campagne.

Principalement parce que cette campagne était purement et simplement puérile. Bien peu d'idées mises de l'avant, mais beaucoup de pointage du doigt. Au moment où on se disait qu'ils avaient touché le fond, les principaux acteurs de cette joute démocratique trouvaient le moyen de creuser encore plus. Les y'a pas dit ça?! et les ben, voyons donc s'enchaînaient les uns après les autres à une vitesse difficile à mesurer.

Alors cette campagne est maintenant terminée. Enfin!, diront certain(e)s. Dont moi. Je vous propose donc, pour ce billet, de mettre notre partisanerie de côté et d'y aller d'une liste de «choses à ne plus jamais faire en campagne électorale». Cette liste pourra être bonifiée par votre vous-même personnel dans les commentaires. Allez, ayons un peu de plaisir.

1- Apeurer les citoyen(ne)s avec les référendums

Tous aux abris! Le PQ veut faire un référendum! Grande nouvelle: c'est dans l'article 1 du Parti Québécois de faire du Québec un pays. Depuis 1969. Si vous êtes comme moi, vous étiez subjugués devant une telle mise en scène.

Oh!, pas de la part de Philippe Couillard: de la part de Mme Marois. Je m'explique: je ne comprends aucunement la réaction de cette dernière devant l'évidence que Philippe Couillard lui mettait au visage. «Eh oui!, c'est notre article 1. Ça me dit que vous allez au moins lu notre programme, M. Couillard» aurait été une réponse parfaitement logique et en lien avec l'image de «Dame de béton» qu'on voulait faire d'elle. Eh ben non. En gesticulant, cette dernière a tenté - en vain - de rassurer les Québécois(es) en disant qu'il n'y en aurait un que «lorsque les Québécois seront prêts».

Soupir.

Pourtant, 2003 n'est pas si loin. Bernard Landry et son «assurance morale» avaient lamentablement échoué devant un Jean Charest incisif sur le sujet. Les péquistes n'apprennent donc pas de leurs erreurs et réfutent la raison d'être de leur parti. Remarquez, d'ailleurs, le terme utilisé par Philippe Couillard durant la campagne: «référendum». Pas «indépendance», pas «souveraineté», pas «pays»: «référendum». Beau travail de la part de ses responsables des communications: ramener au visage des Québécois des échecs (deux échecs).

Rassurez-vous, citoyen(ne)s: un référendum, c'est une consultation populaire. On vous pose une question et vous répondez par "oui" ou par "non". Aussi simple que cela. C'est pas grave qu'on nous demande notre avis. À moins d'avoir peur de notre avis? Ah, voilà.

D'ailleurs, parlant de M. Couillard qui désire signer le constitution: va-t-il demander l'avis des Québécois(es) avant de le faire? Si oui, avec quoi, si un référendum est si apeurant?

2- Le concept de "majorité silencieuse".

Mon préféré. Vraiment. Les politiciens l'utilise à outrance, ce concept flou. Et pour cause. Par définition, de facto, on peut faire dire ce qu'on veut à la "majorité silencieuse". Principalement parce qu'elle ne parle pas. Mais de lier la "majorité" au "silence" a un effet rassembleur pervers qui a tendance à fonctionner. Vous ferez-vous avoir de nouveau, cher lecteur?

3- Un vote pour "x" = un vote pour "y" et/ou la division du vote

Je ne dirai rien et je vous partagerai cette discussion que j'ai eu avec un scientifique de la NASA sur la division du vote. Très éclairant.

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Moi: «Bonjour, M. de la NASA».

NASA: «Allô».

Moi: «Est-il vrai que si je vote pour les violets, en fait, je vote pour les marrons sans le savoir?»

NASA: «Nous nous sommes penchés sur la question avec des éléments de mesures très poussés. Nous en sommes arrivés à la conclusion suivante: 100% du temps, lorsque vous votez pour les violets, vous votez en fait pour les violets».

Moi: «Mais attendez. Depuis deux semaines, les fuchsias me disent que si je vote pour les violets, je vote pour les marrons et que je divise leur vote».

NASA: «Impossible. Scientifiquement, si vous votez pour les violets, c'est parce que les violets vous plaisent. Vous avez donc voté pour les violets».

Moi: «Donc les fuchsias me disent n'importe quoi?»

NASA: «Oui. Car votre vote est dans la colonne "violets" et finance les violets».

Moi: «Bien! Maintenant, parlons de ce qui arrive si je vote pour les ocres et taupes».

NASA: «Tu m'niaises, là?»

Moi: «Oui. Y'aurait-il un moyen de remédier à la situation?»

NASA: «Bien sûr. Une composante de proportionnelle éviterait tous les détours intellectuels du genre et permettrait à chaque individu de voter selon ses convictions au lieu de voter pour empêcher les marrons - dans ce cas-ci - de prendre le pouvoir».

Moi: «Ah. Pis pourquoi on le fait pas?»

NASA: «Parce qu'à chaque fois que les fuchsias ou et les marrons prennent le pouvoir, ils sacrent cette idée aux vidanges».

Moi: «Merci, M. de la NASA».

NASA: «Avec plaisir, fais attention aux machines».

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Voilà, ce sont mes trois «choses à ne jamais refaire en campagne électorale». À vous de l'agrémenter.

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