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«Faut qu'on se parle»: un Jean-Martin Aussant pas très convaincant

Il faut croire que Jean-Martin Aussant fait partie de ceux qui ont bien de la difficulté à tirer un trait définitif sur la vie publique.
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Il faut croire que Jean-Martin Aussant fait partie de ceux qui ont bien de la difficulté à tirer un trait définitif sur la vie publique. La semaine dernière, l'ex-député péquiste et fondateur d'Option nationale lançait avec son nouvel acolyte, Gabriel Nadeau-Dubois, le projet «Faut qu'on se parle». Leur but: faire la tournée du Québec afin de recueillir suffisamment de témoignages pour élaborer un projet politique en harmonie avec l'air du temps.

De ce grand brassage d'idées pourrait même éventuellement naître un parti, question de diviser encore davantage le mouvement souverainiste. On connaît déjà le résultat: l'exercice ne servira qu'à légitimer ce que les porte-paroles ont déjà en tête, en essayant de faire croire à la population qu'on a vraiment écouté ce qu'elle avait à dire.

Ces nouveaux curés feront mine de s'intéresser à la plèbe pour donner une jolie petite saveur démocratique à la religion de l'inclusion dont ils s'estiment maintenant les leaders naturels. En gros, Jean-Martin Aussant et Gabriel Nadeau-Dubois théâtraliseront leur moindre apparition publique pour mieux nous faire oublier à quel point leur entreprise manque d'audace et d'originalité.

Un J.-M. Aussant pas très convaincant

De tout ce cirque, il ressort déjà une chose: J.-M. Aussant est un personnage public sans réelle envergure qui pense davantage à son rayonnement personnel qu'aux causes politiques dont il se dit l'ardent défenseur. Il faut quand même rappeler qu'en 2011, Aussant fondait Option nationale, un parti qui allait faire beaucoup d'adeptes chez les jeunes. En particulier dans les universités francophones, Option nationale deviendra rapidement un véhicule politique certes minoritaire, mais non moins important en raison de son dynamisme.

À peine deux ans plus tard, celui qui se réclamait déjà de l'héritage de Jacques Parizeau quittera un mouvement pourtant florissant, évoquant des «raisons personnelles». Quelques mois après avoir tué l'espoir de ces centaines de jeunes, Jean-Martin Aussant présentera des spectacles de musique électro aux côtés de l'une de ses protégées, Catherine Dorion. Il jouera notamment au Cabaret Lion d'Or, à Montréal, et au Complexe Méduse, à Québec. Aussant réussira à attirer une foule considérable à ces deux événements.

Il faut croire que le ridicule ne tue pas et surtout, que les Québécois savent un peu trop bien pardonner. Dieu sait qu'on ne quitte pas un parti politique pour aller jouer les vedettes dans des endroits branchés. Qu'on ne piétine pas les ambitions de toute une base militante motivée pour finir sur une scène avec des airs de bohême. Qu'on ne divise pas profondément un parti politique (ou deux) pour aller jouer au disc-jockey.

C'est après deux années passées à Londres que Jean-Martin Aussant annoncera son retour au Québec, évoquant «la fin de tous les exils» lors des funérailles de Jacques Parizeau en juin 2015. Devenu directeur général du Chantier de l'économie sociale, Aussant fera ensuite taire les rumeurs sur son possible retour en politique. Car après la démission de Pierre-Karl Péladeau comme chef du PQ, tous les médias nous assureront qu'il réfléchissait sérieusement à la possibilité de devenir chef de son ancienne formation.

Et puis, il y a quelques jours, le politicien-artiste lançait l'une des coalitions politiques les plus insipides de l'histoire du Québec. Un projet inclusif qui exclut les autres, comme le notait habilement Sébastien Bilodeau dans Le Devoir.

Pour le dire autrement, à côté de Jean-Martin Aussant, Justin Trudeau semble avoir l'étoffe d'un Winston Churchill et François Hollande, celle d'un général de Gaulle. Le seul problème, c'est qu'une frange importante du mouvement souverainiste ne semble pas le réaliser. Le cynisme que ce personnage a largement contribué à renforcer dans la société québécoise semble totalement passé sous silence. Au point où plusieurs souverainistes de gauche le voient encore comme un potentiel messie capable de faire du Québec un pays.

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Mai 2017

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