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Énergie: la vérité sur l'environnement

Si les prêcheurs de la catastrophe environnementale au Québec étaient réellement inquiets de la situation planétaire, ils accouraient à l'aéroport pour aller en Chine ou en Inde.
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Grâce aux absorptions de CO2 des arbres de la forêt boréale, le Canada serait déjà en bonne voie pour devenir «carboneutre».
Crédit: Phil Zrimsek
Grâce aux absorptions de CO2 des arbres de la forêt boréale, le Canada serait déjà en bonne voie pour devenir «carboneutre».

L'environnement est un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre pendant et après la campagne électorale. Beaucoup de commentateurs et de politiciens affirment que le Québec est au bord de la catastrophe environnementale.

Regardons les faits.

Premièrement, qu'est-ce que l'environnement? Une visite sur la page Wikipédia est un bon début, spécialement si cela est votre priorité politique. Pour les besoins de ce texte, classons les enjeux environnementaux en deux sphères. La protection ou le maintien de la qualité de l'air, du sol, de l'eau et des écosystèmes d'un côté, et les changements climatiques de l'autre.

Les actions requises pour améliorer ou protéger les deux sphères sont différentes à plusieurs égards.

Première sphère environnementale: l'air, le sol, l'eau et les écosystèmes

Prenons un premier exemple qui englobe de vrais problèmes pour le sol, l'eau, l'air et les écosystèmes. Port-au-Prince, la capitale d'Haïti est actuellement aux prises avec un grave problème de déchets et d'infrastructures sanitaires. Les millions de personnes qui vivent dans la ville n'ont pas accès à un système d'égouts adéquat. En plus des conséquences désastreuses pour les habitants, les déchets contaminent les sols, remplissent les canaux qui coulent vers l'océan et, ultimement, perturbent les écosystèmes marins des Caraïbes.

En Abitibi-Témiscamingue, on peut parler de la modification de l'habitat des caribous par l'industrie forestière causant la diminution démographique de ces animaux ou encore le site minier laissé à l'abandon de Century Mining à Val-d'Or. Ce sont des exemples de problèmes environnementaux relatifs à la première sphère. Notons que ces problèmes ne sont pas liés aux changements climatiques, puisqu'ils ne sont pas directement liés aux émissions de gaz à effet de serre.

Les excès passés du domaine minier, agricole et forestier nous ont ouvert les yeux. Notre société est maintenant chef de file mondial au niveau des suivis et des impacts environnementaux.

Grâce à nos expériences, nous avons statué collectivement sur des standards élevés et rigoureux. Ces derniers font notre fierté. Il faut les conserver et les soutenir de façon claire, via le ministère de l'Environnement et la vigilance des acteurs du milieu.

Y a-t-il des améliorations à faire dans le domaine de la première sphère? Certainement, une meilleure gestion des déchets, une diminution du chauffage au bois, le compostage et la diminution de notre consommation de plastiques en tout genre sont des exemples réalisables et pertinents au Québec.

Est-ce que le gouvernement provincial est la réponse ou la clé dans toutes ces améliorations? La réponse est non, la plupart de ces initiatives seraient gérées plus efficacement au niveau local ou municipal. En effet, le Québec étant vaste et varié, les communautés sont les mieux placées pour établir des solutions adaptées à leur situation. Le projet de compostage de la MRC du Témiscamingue est un exemple rentable et adapté.

Deuxième sphère environnementale: les changements climatiques

Les émissions de gaz à effet de serre, humaines et naturelles, sont la cause principale de ce problème. Depuis l'industrialisation, l'espèce humaine a contribué fortement à ces émissions. À Beijing ou à Montréal, nous sommes tous dans la même serre.

En 2014, les émissions de gaz à effet de serre globales étaient de ~45 000 millions de tonnes de CO2 équivalentes (MtCO2e). Les émissions chinoises étaient de ~12 500 MtCO2e, 260% de plus qu'en 1990. Les émissions américaines étaient de ~6 600 MtCO2e, soit 4% de plus qu'en 1990.

Toujours en 2014, les émissions du Québec étaient de ~82 MtCO2e, soit 8% de moins qu'en 1990. En effet, nos émissions de GES ont diminué depuis 28 ans.

Avec 17% de la population mondiale, la Chine représente à elle seule, ~28% des émissions de GES. De son côté, les États-Unis d'Amérique, avec 4% de la population, représentent ~15% des émissions.

Le Québec, avec 0,1% de la population mondiale, représente 0,18% des émissions. Pour ceux qui n'aiment pas beaucoup les chiffres, nous sommes pratiquement négligeables dans ce dossier. Mieux encore, grâce aux absorptions de CO des arbres de la forêt boréale, le Canada serait déjà en bonne voie pour devenir «carboneutre».

Si les prêcheurs de la catastrophe environnementale au Québec étaient réellement inquiets de la situation planétaire, ils accouraient à l'aéroport pour aller en Chine ou en Inde. C'est là-bas qu'il faut travailler en priorité sur les changements climatiques.

Est-ce que cela veut dire que nous devons nous asseoir et nous croiser les bras? Bien sûr que non. Cependant, pour avoir un réel impact au niveau mondial, il faut miser sur nos forces.

Dans la majorité des pays industrialisés, une grande partie de l'électricité provient de sources polluantes (charbon, pétrole, gaz naturel). Au Québec, nous avons la chance de produire notre électricité à l'aide des cours d'eau. Il s'agit de la façon la plus propre au monde.

Il faut être vigilant face au discours des curés drapés de vert.

Il est intéressant de noter que la grande majorité des groupes environnementaux et des partis de gauche s'opposent à notre hydroélectricité et son développement, alors qu'il s'agit de notre plus grande force dans la lutte aux changements climatiques. Il faut être vigilant face au discours de ces curés drapés de vert.

Il faut aussi écouler nos surplus d'électricité chez nos voisins. Lorsqu'on exporte notre énergie verte, des centrales au charbon et au gaz ferment leurs portes.

Pour maximiser cette force, il faut plus de bornes de recharge rapides sur notre territoire, afin que les gens se tournent vers des véhicules électriques. Il faut aussi électrifier nos systèmes de chauffage, moins de bois, mois de propane, moins d'huile, moins de mazout, pour chauffer nos maisons, nos commerces et nos procédés industriels.

Il faut aussi écouler nos surplus d'électricité chez nos voisins. Lorsqu'on exporte notre énergie verte, ce sont des centrales au charbon et au gaz qui ferment leurs portes. L'équivalent de centaines de milliers de voitures de moins sur les routes.

La question environnementale est importante. Pour réussir, il faut miser sur des solutions réalistes, pas des sermons. Les Québécois étant de grands innovateurs, je suis convaincu que nous allons relever ce défi.

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