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Oui c'est moi, le mauvais voisin!

Parce que je suis un, parce que je n'enseigne pas la haine et la rancoeur à mes enfants, mais aussi parce que j'aimerais vraiment qu'on se parle, entre voisins.
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Salut, c'est moi, le mauvais voisin. Tu sais celui au coin de la rue avec la maison un peu moins bien entretenue. Celle avec les crazy carpets éparpillées en avant et les bâtons de hockey plantés dans le banc de neige.

Je sais que tu me connais, on ne se parle pas vraiment, mais on se croise souvent, surtout l'été et je voulais prendre deux minutes pour m'excuser.

Je dis m'excuser, car bien que je crois n'avoir rien fait de mal ou de déplacé, mais je sais que moi et ma marmaille, on te dérange. Du moins, je le devine aux regards que tu nous lances, quand on crie en jouant dans la rue, ou quand tu passes devant chez moi et que tu remarques mon terrain, qui n'est pas aussi manucuré que le tien.

Donc, je m'excuse, cher voisin discret de te déranger avec mon bruit et mon bonheur. Je suis désolé de ne pas accorder la même priorité à l'esthétique de mon domicile que toi, désolé de préférer faire du vélo avec mes gamins plutôt que d'arracher les maudits pissenlits qui ravagent ma pelouse.

Désolé que nos dessins de craies dans la rue perturbent tes douces promenades quotidiennes, que mes poubelles restent trop longtemps au chemin après le ramassage et que mes enfants piétinent ta plate-bande en allant chercher un frisbee récalcitrant.

Je voulais m'excuser pour tout cela, mais aussi te présenter des excuses à l'avance, pour cet été.

Tu sais, cet été qui va finir par arriver un jour? Celui que mes enfants, après avoir passé de longues et froides semaines grippés et encabanés, attendent avec impatience.

Sache voisin qu'alors, le quartier prendra vie de nouveau. Sache que les voix des petits retentiront de partout et que le plaisir et les bons moments prendront d'assaut la rue et même parfois ta pelouse, et sache voisin que je n'ai absolument AUCUNE intention de m'y objecter.

Car, une fois que la neige et la froideur auront cédé leurs places aux bourgeons et aux premiers chauds rayons de soleil, j'ai fermement l'intention de libérer les troupes et de récidiver avec l'ardeur et la fougue d'un torrent printanier. D'envahir de nouveau ma cour, la rue et le parc du coin avec nos jeux, nos rires et nos cris.

Ma pelouse sera encore longue, le gazon poussera à travers le pavé uni de mon entrée et moi, je serai dehors, parfois une bière à la main, faisant voler des ballons en tout sens.

Il y aura encore de la craie dans la rue, des trottinettes qui trainent et des cordes à danser dans l'escalier. Les enfants se pourchasseront, armés de ballounes d'eau et de fusils en plastique et feront ce qu'ils savent faire le mieux, s'amuser n'importe comment....

Mais voisin, sache aussi ceci. Si un soir tu oublies d'éteindre tes lumières de voiture, de fermer ta porte de garage ou que ton petit chien s'enfuit de la maison, je serai le premier à te rendre visite et t'aider. Je serai toujours prêt à te prêter une tasse de sucre, à ramasser tes circulaires quand tu seras en vacance à Old Orchard ou à t'aider dans le besoin.

Parce que je suis un Cool Dad, parce que je n'enseigne pas la haine et la rancoeur à mes enfants, mais aussi parce que j'aimerais vraiment qu'on se parle, entre voisins. Que tu me donnes des trucs sur l'entretien de ma pelouse, et surtout, que tu viennes me voir quand un jour, mon fils brisera une de tes fenêtres en jouant au baseball au lieu d'appeler la police sur-le-champ.

Parce que c'est ça une rue, c'est ça un quartier, c'est ça la vie!

Mais aussi parce que les policiers, bien que je ne les apprécie pas toujours, risquent fort de ramasser la balle et de venir jouer quelques manches avec nous au lieu de nous invectiver pour simplement avoir été des enfants.

Pour suivre la vie de père de famille de Jeff, consultez son blogue.

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