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Tu aurais eu 19 ans...

Puis, décembre 2015, le hasard voulu que des promeneurs te retrouvent, pas très loin de chez toi, dans un boisé du secteur de Trois-Rivières.
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Tu aurais eu 19 ans.

19 années à rire, jouer, découvrir, t'amuser... Bref, vivre.

Mais non. Quelqu'un, il y a 10 ans de cela, en a décidé autrement.

Tu avais neuf ans, tu jouais, tu te baladais et tu t'amusais au moment où des pulsions indignes, animales et sans scrupules ont guidées quelqu'un à commettre un geste ignoble et d'une cruauté sans mot.

Et là, juste là, au nez d'une communauté toute entière, tu t'es juste volatilisée!

Et on t'a cherchée comme le Québec a rarement cherché.

Battues, affiches, plongeurs, hélicoptères, panneaux, réseaux sociaux, implication des médias...

On pensait à toi, on priait, on espérait et tous nous retenions notre souffle dans l'attente de tes nouvelles, de n'importe quelle nouvelles...

Puis les jours ont passé, les semaines, les mois et les années. Le Québec a continué à avancer et nous avons, bien malheureusement, recommencé à respirer.

Tu étais encore dans nos coeurs, dans nos pensées, chaque fois qu'on passait par Trois-Rivières, chaque fois qu'on entendait Claude Poirier, chaque fois qu'on envoyait nos enfants jouer au parc...

J'ose à peine imaginer ta famille, ton père... Oh mon Dieu, la douleur!

Je ne peux même pas aller là, je n'ai pas la force de prétendre à cette souffrance, à cette détresse.

Puis, décembre 2015, le hasard voulu que des promeneurs te retrouvent, pas très loin de chez toi, dans un boisé du secteur de Trois-Rivières.

Un mélange de deuil et de soulagement.

Tu étais morte!

Oui morte, pas envolée, tu ne nous a pas quitté pour un long voyage, tu n'as pas été libérée, tu n'es pas décédée ou soulagée, tu es morte parce qu'on aura pris ta vie.

Rien ne sert ici d'adoucir l'histoire, on t'a tuée, tu es morte, point.

Le seul soulagement possible fut dans la réalisation que tu n'étais pas prisonnière quelque part, soumise à d'infâmes traitements, sous l'emprise d'un perturbé tortionnaire et souffrante depuis toutes ces années.

Le questionnement des tiens prenait fin et le deuil pouvait alors commencer, un petit pas vers cette lointaine guérison. Si on peu l'appeler ainsi...

Parce qu'on ne guérit jamais vraiment de la mort d'un enfant, on ne fait que lui survivre et continuer à avancer, ce lourd fardeau à jamais sur nos épaules, témoin intemporel d'une tragédie qu'aucun parent ne devrait traverser.

Puis les mois ont passé et ils ont travaillé, dans l'ombre et sans relâche, afin que soit puni et châtié, celui ou celle qui aura pris ton dernier souffle.

Celui ou celle qui aura volé, il y a près de 10 ans, non seulement ta vie et le bonheur des tiens, mais aussi une partie de l'innocence du Québec...

Puis au début de la semaine...

Au début de la semaine...

Et si c'était lui...

Et si c'était fini...

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