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Ces petits vieux qu'on déteste tant

Ne vous méprenez pas, j'adore les aînés et je leur voue un grand respect.
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Des petits vieux qu'on déteste, il y en a partout ! Ils nous dépassent dans la ligne au Tim Horton, font semblant de ne pas nous voir lorsqu'on essaie de changer de voie dans le trafic, nous jettent des airs malveillants de leur perron l'été, restent 5 minutes à classer leurs factures à la caisse de l'épicerie ou sont simplement incapables de nous remercier quand on leur tient la porte.

Ne vous méprenez pas, j'adore les aînés et je leur voue un grand respect. Échanger avec eux, quand c'est possible, est pour moi d'un intérêt fascinant et ils sont pour nous tous, une source immense de savoir et d'expérience.

Mais cal!c# qu'ils peuvent faire chier parfois ! Oui, j'ai vraiment dit ça...

On dirait que c'est quand tu as le plus de temps au monde, que tu deviens la personne la plus pressée, la plus importante et la plus chialeuse qui existe. Je sais que je généralise, que je mets toutes les personnes âgées dans le même panier et honnêtement, je m'en sacre pas mal.

Si tu choisis de vieillir aigri, amer, frustré et chialeux, tu choisis aussi d'être détesté, délaissé et laissé pour compte. C'est le choix que tu fais, chaque fois que tu te plains des autres, chaque fois que tu dépasses quelqu'un dans une file ou que tu fronces les sourcils à des enfants.

Une chance que tous ne sont pas comme ça. Ben non, je ne hais pas tous les p'tits vieux. J'en aime même plein ! Des grands-pères heureux, recevants, généreux de leurs expériences et de leur temps il y en a tout un paquet. Mais on les voit un peu moins ceux-là, ils ressortent moins du lot.

Ils sont là, autour de vous, vivant avec leurs enfants dans des bigénérations. Ils sont dans de vieilles petites maisons où l'on voit des gens chaque semaine arriver avec de la popote. Ils sont au parc pour entendre les rires des enfants et lancer des miettes aux pigeons. Ils sont au Tim à se conter des peurs en parlant trop fort assis à côté de leur marchette devant un 8e réchaud de café froid.

Ils sont là, ils vivent et ils sont heureux. Encore plus, ils me donnent le gout de vieillir. Ils pavent le chemin à suivre et nous montrent qu'il y a moyen de ne pas devenir un vieux malcommode solitaire. Que c'est possible, malgré les petits bobos de vieillesse et la mort qui approche, d'avoir un sens de l'humour, d'aimer la vie et d'être tolérant envers les autres!

Ces petits vieux-là, moi je les aime gros comme la terre. Si c'était socialement acceptable, j'irais leur faire un énorme câlin et je les remercierais lorsque je les vois sourire à un enfant.

Parce que quelque part, ils me rassurent sur mon propre avenir, me réconforte avec ma fragilité et mon/notre inévitable futur ; on va tous vieillir.

La seule chose sur laquelle on peut exercer une dose infime de contrôle, c'est comment on va le faire.

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