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Répondre à la provocation gouvernementale

Monsieur Coiteux, profitez des quelques jours d'accalmie sur les lignes de piquetage pour négocier. En attendant, nous allons nous préparer au cas où vous vouliez à tout prix maintenir le cap du démantèlement de nos services publics!
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De toute évidence, Martin Coiteux ne donne pas l'impression d'être très intéressé à négocier avec les travailleuses et travailleurs du secteur public. Malgré le fait que le Front commun a réduit de façon significative sa demande salariale pour qu'elle se situe entre 9 et 10,5 % sur trois ans au lieu de 13,5 % sur trois ans, il me parait évident que le président du Conseil du trésor avait déjà écrit son discours avant même de rencontrer le Front commun.

Une réponse patronale provocatrice

À la vitesse d'un éclair, à peine une heure après le dépôt de la contre-offre syndicale, Coiteux était déjà sur la place publique pour dire qu'il ne reconnait pas le geste d'ouverture du front commun. Cette demande salariale est une révision importante de notre demande initiale.

Pourtant, Coiteux a tôt fait de repousser cette offre du revers de la main. Il ne reconnait pas non plus l'important geste de retarder l'utilisation de nos journées de grève pour permettre les discussions à la table de négociation. Après six jours de mobilisation extraordinaire, Coiteux se comporte en roi qui ne négocie pas avec ses sujets!

Plusieurs de nos membres, après avoir entendu la prestation publique pour le moins offensante du président du Conseil du trésor, se demandent si le Front commun a pris la bonne décision d'offrir une dizaine de jours d'accalmie pour tenter la voie de la négociation. Je comprends très bien que nos membres puissent se poser cette question.

Après avoir visité les lignes de piquetage partout au Québec et après avoir participé à plusieurs actions depuis quelques semaines, je peux affirmer que le ministre fait erreur en poursuivant sur la voie de la provocation comme il l'a fait mercredi en réponse à notre offre syndicale.

La mobilisation en cours est importante et le gouvernement aurait tort de ne pas la prendre au sérieux. Plusieurs ont noté, à juste titre, qu'un tel niveau de mobilisation est du jamais vu depuis le Front commun de 1972. On peut donc se demander si le gouvernement a du mal à bien évaluer la détermination des travailleuses et travailleurs ou s'il ne souhaite, de toutes façons, que provoquer un très gros affrontement avec nous.

Des échanges sur la suite de nos actions

Dimanche, les délégués des syndicats des secteurs public et parapublic de la CSN vont se rencontrer à Québec pour prendre la mesure de la réponse de Coiteux à la table de négociation.

Souhaitons par ailleurs que la réponse patronale à la table sera un peu plus ouverte que le triste spectacle que Coiteux nous a offert en conférence de presse. Ensuite, lundi et mardi, quelque 500 délégués de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) vont se pencher sur les suites à donner à notre plan d'action.

En tenant compte de la réponse du ministre Coiteux, que la majorité de notre monde interprète comme étant particulièrement «baveuse», pour ne pas dire méprisante ou plus, et selon les obligations prévues dans le Code du travail concernant les services essentiels, ce plan d'action risque de comporter un dépôt rapide d'avis de grève.

De plus, nous aurons à proposer des suites aux trois jours de grève qu'il nous reste dans le mandat actuel. Que faire si le gouvernement demeure aussi fermé après l'exercice de ces trois journées de grève? C'est ce dont nous allons débattre.

Finalement, le 28 novembre prochain, nous allons demander à nos membres de répondre favorablement et massivement à l'appel de la Coalition opposée à la privatisation et à la tarification des services publics par une manifestation unitaire dans les rues de Montréal. Cette manifestation contre l'austérité débutera au parc Jarry à 13 h.

Prenons acte

Je vous avoue que je ne suis pas tombé en bas de ma chaise lors de la sortie publique de Martin Coiteux. J'espérais évidemment une réponse adéquate de sa part, un minimum d'ouverture face aux demandes légitimes des milliers de femmes et d'hommes qui donnent des services à la population au quotidien, mais c'était peut-être sous-estimer la fermeture idéologique de ce ministre. Il avait une occasion en or de poursuivre la négociation vers un règlement qui réponde aux besoins des travailleuses et travailleurs. Il a plutôt choisi de s'enfermer dans la provocation.

Si l'attitude du président du Conseil du trésor ne peut que nous décevoir, je ne peux que me réjouir de la détermination des travailleuses et travailleurs qui participent activement par dizaines et dizaines de milliers aux actions et qui nous donnent l'indication qu'ils n'ont pas dit leur dernier mot.

Monsieur Coiteux, profitez des quelques jours d'accalmie sur les lignes de piquetage pour négocier. En attendant, nous allons nous préparer au cas où vous vouliez à tout prix maintenir le cap de l'appauvrissement des travailleuses et travailleurs et du démantèlement de nos services publics!

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