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1er avril, anniversaire d'un très mauvais poisson d'avril

Après un an de réformes Barrette, de plus en plus d'indications démontrent que ça va nous coûter plus cher pour des services moindres.
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Il y a un certain avantage au fait que le gouvernement du Québec s'est précipité dans la plus grosse opération de centralisation et de privatisation des services de santé et de services sociaux. L'avantage est que les fissures vont être bien évidentes pour la prochaine campagne électorale.

Comme le réseau de santé et de services sociaux est très complexe et que le gouvernement Couillard a réduit au silence plusieurs sources de contestation, il est parvenu à défendre son programme politique assez facilement sur la place publique. La plupart des «leaders d'opinion» ont indiqué qu'ils laissaient une chance au coureur de mettre en place ses réformes en santé.

De grandes promesses!

Après tout, le ministre Gaétan Barrette a promis un système avec moins de cadres, un système plus fluide, et il a surtout promis que les services ne seraient pas touchés alors que les investissements sont comprimés!

Après un an de réformes Barrette, de plus en plus d'indications démontrent que les changements ont des effets très négatifs sur les services à la population, et tout indique que ça va nous coûter plus cher pour des services moindres.

Au cours des prochains mois, j'ai l'intention de démontrer les revers nombreux de la réforme Barrette, particulièrement en ce qui concerne les services aux usagers.

Il faut s'assurer que la réforme Barrette, calquée sur la réforme en Alberta, ne dure pas aussi longtemps que les 8 dures années que les Albertains ont dû vivre.

La population albertaine s'est tannée de perdre des services après 8 longues années, et a forcé le gouvernement à reculer. J'espère que la même chose est en train d'arriver au Québec, mais plus rapidement.

Les gagnants de la réforme Barrette

Ce n'est pas pour dire qu'il n'y a pas de gagnants dans la réforme Barrette. Comme tout le monde le sait, les médecins sont parmi les grands gagnants. En plus des augmentations salariales formidables, les docteurs Barrette et Couillard sont aussi en train de donner un beau cadeau aux médecins, en rendant légal les frais accessoires, et ce, en dépit de la Loi canadienne sur la santé, qui les interdit.

Le deuxième gagnant, ce sont les compagnies d'assurances. Il suffit de regarder les augmentations importantes des primes d'assurances pour savoir que les assurances privées couvrent de plus en plus de services qui étaient auparavant couverts par le régime public. À voir l'augmentation notable des publicités des compagnies d'assurances, on se doute bien que celles-ci voient arriver la manne et s'attendent à faire de l'argent avec la privatisation en cours.

Le troisième gagnant, ce sont les cliniques privées. Là aussi, nous voyons de plus en plus de publicités qui démontrent que ces cliniques prennent une place de plus en plus importante. Si vous avez les moyens d'avoir des services plus vite, vous pourrez vous les payer, même si votre état de santé ne le demande pas. L'important, c'est l'épaisseur de votre portefeuille!

Finalement, et comme depuis belle lurette, le quatrième gagnant est les compagnies pharmaceutiques. Barrette parle de faire quelque chose pour mieux contrôler les prix des médicaments. Mais il refuse toujours d'instaurer un régime entièrement public d'assurance médicaments, ce qui nous permettrait pourtant d'économiser entre 1 et 3 milliards de dollars.

Les perdants du démantèlement de notre système public

Maintenant, soulignons quelques perdants dans ce démantèlement de notre système public de santé et de services sociaux. J'aurai l'occasion de revenir sur cette question dans les prochaines semaines.

Cependant, nous savons déjà que les services auprès de nos jeunes les plus vulnérables ont été affectés de façon très importante. D'ailleurs, le public ne connaît pas encore l'ampleur des dégâts. Nous allons mettre davantage de lumière sur les problèmes énormes dans ce secteur, afin que la population prenne conscience des impacts de l'austérité sur ces services.

Cette semaine, nous avons eu un autre exemple à Mont Laurier démontrant que les services en région sont déficients et que la santé de nos concitoyennes et concitoyens est à risque.

Les CLSC, cette invention québécoise qui était une fierté partout en Amérique du Nord comme exemple de services de proximité, sont en train de se vider de leurs ressources. Encore une fois, cette transformation se poursuit au profit du secteur privé. Plutôt que de consolider le modèle des CLSC, qui a fait ses preuves, le gouvernement transfère les services dans les GMF (groupes de médecine familiale), pour mieux continuer de donner le contrôle du réseau aux médecins.

Finalement, je vous souhaite de ne pas avoir besoin de services de réadaptation dans les prochains moins. Nos centres de réadaptation à travers le Québec sont poussés au maximum et les listes d'attentes s'allongent sans cesse.

Au cours des prochaines semaines, mon objectif est de démontrer clairement les nombreux revers de la réforme Barrette. Si nous voulons nous débarrasser de cette centralisation excessive et de cette privatisation de nos services publics, ce travail de démonstration sera très important.

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