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Professionnels en soins: moins de pression et plus d'autonomie

Mieux utiliser les compétences des professionnels en soins comme de l'ensemble du personnel permettrait de diminuer la prise en charge par les médecins, ce qui se traduirait par des économies pour le réseau et par une amélioration des soins pour la population.
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Avec le vieillissement de la population et l'augmentation des besoins de santé, de plus en plus de citoyennes et citoyens prennent conscience des soins qu'ils auront besoin, pour eux ou leurs proches. Et avec les nombreuses compressions budgétaires que le réseau a subies dans les dernières années, ils sont de plus en plus nombreux à s'inquiéter des soins qu'ils pourront recevoir.

Des soins toujours sous pression

La qualité des soins reçus dans les CHSLD fait par exemple la manchette dans les dernières semaines. Cela a permis de mettre en lumière des exemples bien concrets des décisions néfastes qui sont prises par notre gouvernement. Mais bien trop souvent, l'impact des compressions budgétaires reste dans l'ombre pour une part importante de la population. C'est que ces compressions se font d'abord et avant sentir sur les épaules du personnel qui tente tant bien que mal de continuer d'offrir des soins de qualité.

Le système que le gouvernement Couillard et son ministre Barrette sont en train d'instaurer est basé sur une organisation de service qui mise sur le minutage des interventions du personnel. En poursuivant sur cette voie que nous avons décriée à plusieurs reprises, le gouvernement démontre qu'il a plus d'intérêt pour les états financiers que pour la qualité des soins prodigués.

Des professionnels en soins de plus en plus surchargés

Ce contexte de compressions budgétaires et de réorganisations perpétuelles met une pression supplémentaire sur les professionnels en soins. Elles sont de plus en plus nombreuses à tomber au combat, symptôme de l'austérité imposée.

Dans les dernières années, nous assistons ainsi à une augmentation tous azimuts de la charge de travail. Il faut soigner plus de patients, qui ont des cas souvent plus complexes qu'auparavant, mais le tout avec moins de moyens! Plusieurs professionnels en soins nous témoignent sans cesse de leurs préoccupations face à cette déshumanisation des soins. Ces femmes et ces hommes ont choisi ces professions pour soigner la population, pas pour répondre aux exigences malsaines du gouvernement.

Ce que trop souvent oublient les gouvernements et les employeurs des établissements du réseau, c'est que prendre quelques minutes de plus pour être à l'écoute des patients permettra non seulement de mieux répondre à leurs besoins, mais aussi de les aider à guérir plus rapidement.

Une plus grande autonomie professionnelle pour mieux soigner la population

Pourtant, plusieurs solutions existent et permettraient d'améliorer les soins à la population. La CSN met de l'avant plusieurs propositions pour permettre au gouvernement d'aller se chercher des marges de manœuvre pour mieux financer les soins. Pensons par exemple à mettre un terme aux CHUs en partenariat public-privé, à revoir le mode de rémunération des médecins, à instaurer une assurance médicaments 100 % publique ou encore à freiner le recours au privé.

Il est aussi possible de réfléchir à des moyens d'améliorer les soins. Accentuer l'autonomie des professionnels en soins est un de ses moyens dont on parle beaucoup, mais qui tarde tellement à se mettre en branle.

Mieux utiliser les compétences des professionnels en soins comme de l'ensemble du personnel permettrait de diminuer la prise en charge par les médecins, ce qui se traduirait par des économies pour le réseau et par une amélioration des soins pour la population.

Pourquoi une infirmière dans le Grand-Nord a plus d'autonomie que celles qui œuvrent dans les grandes villes? Tout simplement parce que nous avons dû compter sur leur expertise face au désintéressement des médecins d'aller pratiquer dans ces milieux. Cela a permis aux infirmières du Grand-Nord d'utiliser leur expertise et de développer leur autonomie au service des patientes et patients.

Devrions-nous permettre aux infirmières des autres régions de développer ce type d'autonomie ? Certainement! Cela permettrait de diminuer les temps d'attentes, d'éviter des hospitalisations et de donner à la population un accès rapide à un professionnel de la santé.

Plutôt que de couper bêtement dans les soins, le gouvernement devrait investir dans notre expertise. Tout le monde en sortirait gagnant!

Ce texte est cosigné par Marie-Josée Tremblay et Jeff Begley

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Mai 2017

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