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Une entente négociée pour la FSSS-CSN, c'est possible et souhaitable

Monsieur Hamad a une occasion importante de montrer que son gouvernement se préoccupe des milliers de travailleurs qui se lèvent chaque matin pour aller soigner la population du Québec.
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Le gouvernement du Québec encadre les règles du jeu des négociations entre les employeurs et les salariés regroupés en syndicat. Ces règles sont relativement claires. Si une partie ne respecte pas ces règles, l'autre partie peut exercer des recours.

Dans les négociations encadrées par le Code du travail, les parties ont l'obligation de négocier de bonne foi jusqu'à un règlement du dossier. En aucun temps, une ou l'autre des parties ne pourrait imposer une façon de faire sans le consentement de l'autre. En d'autres mots, les parties sont condamnées à s'entendre, quitte à demander l'intervention d'une tierce partie pour aider à faire progresser les négociations.

L'exception à la règle

Il n'y a qu'une exception à cette règle. Cette exception est lorsque votre employeur est à la fois employeur et législateur (d'autant plus quand il s'agit d'un gouvernement majoritaire, néanmoins élu par une minorité de la population).

Lorsqu'on a tous les pouvoirs, c'est souvent tentant de s'en servir. Depuis plusieurs rondes de négociations, le gouvernement laisse savoir, plus ou moins subtilement, qu'il est prêt à ne pas remplir jusqu'au bout ses obligations et à décréter les conditions de travail dans le secteur public.

À chaque fois, il utilise différents prétextes, comme celui voulant que l'état de nos finances publiques ne permette pas de répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs du secteur public et d'investir convenablement dans nos services publics.

Banaliser le processus de la négociation

Les gouvernements successifs, qu'ils soient péquistes ou libéraux, ont pris goût à utiliser le pouvoir extraordinaire du décret qu'ils ont entre les mains. L'effet d'utiliser ce pouvoir extraordinaire chaque fois qu'il y a un petit pépin dans les négociations a tendance à banaliser le recours au décret aux yeux du public.

De plus, la plupart de nos membres perdent confiance dans le processus de négociation alors qu'ils ont l'impression que leurs demandes légitimes ne sont jamais prises en compte par l'employeur législateur. Cette perte de confiance laisse place à une radicalisation du discours.

Entente ou imposition et confrontation

Nous avons toujours, le gouvernement et la FSSS-CSN, intérêt à trouver une solution négociée à notre convention collective, à moins que le gouvernement veuille rouler les dés et faire le pari qu'il est capable, sans négociation, d'écraser les 110 000 membres de notre Fédération.

Le gouvernement ne devrait-il pas être celui qui envoie un signal positif sur la manière de mener nos relations de travail au Québec? Il devrait donc venir à la rencontre des représentants de la FSSS-CSN pour trouver des solutions qui peuvent répondre aux besoins de nos membres. Avec tous les bouleversements que subit actuellement le réseau de la santé et des services sociaux, il me semble qu'il n'est pas nécessaire d'allumer un autre feu.

La question est de savoir si le gouvernement aura la sagesse de résister à cette tentation d'imposer un décret et de tout faire pour trouver des vraies solutions à nos problèmes ou s'il préfèrera tenter de démobiliser 110 000 travailleurs de la santé et des services sociaux en imposant une entente.

À notre avis, le gouvernement, comme tous les employeurs, a un devoir de tout faire pour tenter de s'entendre avec les travailleuses et travailleurs. C'est le message que nous lançons au nouveau président du Conseil du Trésor. Monsieur Hamad a une occasion importante de montrer que son gouvernement se préoccupe des milliers de travailleurs qui se lèvent chaque matin pour aller soigner la population du Québec.

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Mai 2017

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