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S’inspirer des luttes du passé pour poursuivre la bataille pour notre réseau public de santé et de services sociaux

Quand le gouvernement refuse d'analyser des solutions très concrètes comme l'instauration d'une assurance-médicament 100 % publique et la révision du mode de rémunération des médecins, il se fait le porte-parole des puissants lobbys.
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L'histoire de la profession d'infirmière, c'est l'histoire de multiples luttes pour préserver l'expertise et défendre nos services publics. On peut avoir tendance à l'oublier, mais c'est grâce à la détermination des travailleuses et travailleurs du réseau si nous avons aujourd'hui un réseau public qui soigne la population. Et ce sont ces mêmes travailleuses et travailleurs qui continuent à défendre le réseau public contre les multiples attaques des gouvernements et des lobbys de toute sorte.

L'histoire inspirante des infirmières et infirmiers

Il y a 55 ans de cela, les infirmières de l'Hôpital Sainte-Justine décident de se syndiquer. L'automne 1963 venu, elles partiront en grève. Cette grève est un des conflits de travail qui a eu le plus de répercussions pour tous les travailleuses et travailleurs du réseau public. Cette grève victorieuse était illégale. En effet, le Code du travail venant encadrer l'usage de la grève dans le secteur public a été adopté l'année suivante. D'aucuns diront que la Colère des douces fut le phare qui guida les réformes et combats sociaux à venir en santé et services sociaux.

Les douces demandaient que l'on respecte leur expertise, qu'on leur donne les moyens de soigner, d'offrir les soins de qualité qu'elles savent pouvoir prodiguer, pour peu qu'on leur donne les moyens.

Poursuivre la lutte un demi-siècles plus tard

Ces mêmes doléances ont été entendues à maintes reprises dans les médias depuis le début de l'année. Avons-nous si peu évolué que, plus d'un demi-siècle plus tard, nous n'avons toujours pas trouvé de réponse aux problèmes du système de santé et de services sociaux ? Ou se pourrait-il qu'encore une fois, les intérêts de quelques-uns l'emportent sur le bien collectif ?

Quand le gouvernement refuse d'analyser des solutions très concrètes comme l'instauration d'une assurance-médicament 100 % publique et la révision du mode de rémunération des médecins, il se fait le porte-parole des puissants lobbys. Quand ce même gouvernement ouvre toujours plus grande la porte du réseau à des intérêts privés, il contrevient au choix collectif que les Québécoises et Québécois ont fait en faveur du système public. Ce sont ces mêmes intérêts privés qui sont à la base du fiasco que sont le CHUM et le CUSM en PPP. La construction et l'entretien de ces hôpitaux vont nous coûter une fortune, alors que la construction en mode traditionnelle du CHU Sainte-Justine s'est fait non seulement dans les temps, mais aussi dans le respect des coûts.

Avons-nous si peu évolué que, plus d'un demi-siècle plus tard, nous n'avons toujours pas trouvé de réponse aux problèmes du système de santé et de services sociaux ? Ou se pourrait-il qu'encore une fois, les intérêts de quelques-uns l'emportent sur le bien collectif ?

Assez ! Infirmière et infirmier sous pression

Mais de plus en plus de voix s'élèvent. Alors que l'on souligne la semaine de l'infirmière et de l'infirmière, des « ASSEZ » fusent de toute part pour exiger de véritables réponses aux questions d'épuisement de la main-d'œuvre et de diminution de la qualité des soins.

En 1963, moins de 300 femmes ont fait plier le gouvernement Lesage et les intérêts privés des hôpitaux de l'époque.

Des militantes et militants travaillent d'arrache-pied à défendre les droits de leurs collègues contre les attaques d'un employeur demandant toujours plus aux travailleuses et travailleurs, égrainant peu à peu la stabilité d'emploi, brûlant à petit feu les possibilités de conciliation travail-famille, diminuant les conditions de vie de milliers de femmes formant la majorité de la main-d'œuvre du réseau de la santé et des services sociaux.

En 1963, moins de 300 femmes ont fait plier le gouvernement Lesage et les intérêts privés des hôpitaux de l'époque. Aujourd'hui, les femmes et les hommes affiliés à la Fédération de la Santé et des Services sociaux font gronder leurs voix et réclament que 2018 soit aussi une année à retenir : l'année où des centaines de milliers de Québécoises et Québécois s'unissent pour préserver le joyau de leur société, leurs services publics.

Félix-Olivier Bonneville et Jeff Begley

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