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Gouvernement Couillard: la «vente» de l'austérité est commencée!

Le premier objectif du premier ministre est de conditionner l'opinion publique sur une certaine vision de nos finances publiques. Mais le message de l'équipe Couillard n'est pas destiné qu'au grand public. Il s'adresse aussi directement aux employé(e)s de l'État.
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Mardi matin, Josée Legault était l'invitée de Marie-France Bazzo à la radio de Radio-Canada (en écoute à partir de la 18e minute). Madame Legault est une analyste tellement constante. C'est probablement ma chroniqueuse préférée. Elle n'ajuste jamais son discours pour plaire au parti au pouvoir. Elle était en entrevue pour parler de la vision du gouvernement Couillard et de l'opération médiatique en cours pour vendre l'austérité aux Québécoises et Québécois.

Une campagne de peur sur l'état de nos finances publiques

Tout le monde l'a vu, les réelles intentions des libéraux ont été dévoilées la semaine dernière. Nous n'avons jamais eu une présentation aussi claire, ni de près, ni de loin, des intentions de Philippe Couillard durant la campagne électorale. Tout de suite après la campagne, il a demandé à deux fiscalistes de déposer un rapport qui met de l'avant le discours en faveur de l'austérité. Lorsque Josée Legault qualifie Claude Montmarquette (un des fiscalistes) de « l'alarmiste en chef du Québec [...] aussi subtil qu'un rhinocéros dans une maternelle », elle exprime bien comment ses conclusions étaient tout à fait prévisibles. On ne peut donc pas s'étonner qu'il ait rajouté une couche pour nous dire une fois de plus que nous n'avons plus les moyens de nos ambitions et qu'on doit couper dans les services publics!

Cette semaine, je ne vous proposerai pas un contre argumentaire à ce discours. J'aurai l'occasion de le faire tout au long de l'année. Concentrons-nous sur la stratégie du PLQ. D'abord, comme l'indique le titre de ce blogue en rappelant l'expression de Josée Legault, le premier objectif du premier ministre est de conditionner l'opinion publique sur une certaine vision de nos finances publiques. Le nouveau ministre des Finances a répété à qui veut bien l'entendre que l'atteinte du déficit zéro en 2015 « n'est pas une obsession - c'est une obligation ». Pour beaucoup d'obsessions, il existe des traitements qu'on peut suivre. Pour les obligations, il n'y a rien à faire, sauf à y faire face! Le ministre envoie ainsi le message à la population qu'il n'y a rien à faire. Il faut subir. Il n'y a qu'un remède et c'est celui de coupes draconiennes dans les services publics.

Mais le message de l'équipe Couillard n'est pas destiné qu'au grand public. Il s'adresse aussi directement à nos membres. Et ce qu'il veut dire aux 500 000 employé(e)s du secteur public, c'est : « Prenez votre trou! ». Pour réussir le projet d'austérité, il faut des employé(e)s de l'État qui sont bien dociles et qui vont accepter ce qu'un gouvernement néolibéral décidera à leur place. Malgré le fait qu'il n'y a que 30 % de la population éligible à voter qui a mis un X à côté d'un candidat du PLQ, et ce, sans connaître leurs intentions d'imposer un programme d'austérité, le nouveau gouvernement pense qu'il a un mandat fort grâce à ses 70 sièges.

Lors de l'entrevue, madame Legault, en tenant compte de la faiblesse de l'opposition officielle et du fait que la CAQ est en accord avec le PLQ, a posé la question suivante: «Le grand inconnu: est-ce que les syndicats vont se mobiliser ou pas, et si oui, est-ce qu'une partie de la société civile va suivre?»

Voilà une question très pertinente. Si les syndicats ne se mobilisent pas, Philippe Couillard va avoir la voie libre pour détruire nos services publics, en plus d'appauvrir davantage le personnel du secteur public.

Nos travaux se poursuivent

Nous travaillons depuis plus d'un an pour préparer la résistance à l'application de ces mesures d'austérité. Nous croyons que la vaste majorité de nos membres vont résister au discours catastrophique que le PLQ va nous servir pendant quatre ans. Chose certaine, les débats chez nous au cours des prochains mois vont être très stimulants.

Si les syndicats et les travailleuses et travailleurs ne se lèvent pas, j'ai bien peur qu'on ne puisse arrêter la saignée dans les services publics. Personne chez nous ne doute de la détermination de M. Couillard. Au cours des prochains mois, ce sera notre tour de montrer notre détermination. Nous offrirons un contre-discours à la population, qui est inondée par ces idées d'austérité qui n'avantagent que les mieux nantis.

Il y a deux défis très importants que nous devrons relever. D'abord, depuis des années, les syndicats font des fronts communs de nom seulement. Cette fois, il en faut un vrai! Chaque organisation syndicale doit tenir compte de l'intérêt de l'ensemble. Ensuite, on ne peut faire un front commun d'appareil. Il faut susciter la participation massive des travailleuses et travailleurs. Depuis un an, nos délégué(e)s nous indiquent leur désir de bâtir un vrai front commun! Ensemble, il faut résister à l'austérité, se faire respecter à la table de négociation et sauver nos services publics!

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