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Ori and the Blind Forest est-il le meilleur jeu du printemps?

avait, lors du dernier salon E3 de Los Angeles, impressionné bien au-delà des attentes que le public portait en lui. À vrai dire, personne n'attendait vraiment ce jeu développé par Moon Studio.
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JEUX VIDÉO - "Ori and the Blind Forest" avait, lors du dernier salon E3 de Los Angeles (la vitrine annuelle des éditeurs de jeu vidéo), impressionné bien au-delà des attentes que le public portait en lui. A vrai dire, personne n'attendait vraiment ce jeu développé par Moon Studio, une société sans véritable identité ni nationalité puisqu'autour des deux fondateurs travaillent de chez eux des développeurs dans le monde entier, par projet.

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(c) Moon Studios / Microsoft

Après l'E3 en revanche, ce fut toute autre chose: la qualité de la bande-annonce et des séquences de jeu dévoilées au public était telle que toute la planète gamer se mit à frémir et à attendre le titre. Étonnant pour une production indépendante, au budget très éloigné des grands titres de cette industrie, et sans distribution physique. Vous ne trouverez "Ori and the Blind Forest" dans aucun magasin: il faut en effet le télécharger, sur Xbox One ou PC (une version Xbox 360 est annoncée), pour une vingtaine d'euros.

Complètement exclusif à l'environnement Microsoft (et poussé par le groupe comme une exclusivité phare), "Ori and the Blind Forest" continue d'affoler depuis sa sortie officielle le 11 mars. Le titre récolte depuis sa sortie des notes très élevées de tous les sites et médias internationaux qui comptent sur un plan critique: une bonne nouvelle pour la Xbox One, qui court toujours loin derrière sa concurrente la PS4. Et sans aller jusqu'à affirmer qu'"Ori and the Blind Forest" est LE hit qui doit faire acheter la nouvelle Xbox, il faut avouer qu'il s'agit sans doute pour l'instant du jeu le plus enthousiasmant sorti sur cette console.

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(c) Moon Studios / Microsoft

Pour son côté graphique tout d'abord, tant "Ori" est une merveille pour les yeux. Les jeux vidéo pouvant prétendre au statut d'« oeuvre d'art » sont assez rares pour qu'on ne boude pas son plaisir devant la beauté de la forêt d'Ori. Les couleurs sont somptueuses, la lumière aussi (qui rappelle parfois Child of Light, autre chef d'oeuvre indé sorti il y a peu). La bande-son impressionne aussi, qui a mobilisé tout un orchestre symphonique; la partition est remarquable et contribue à faire d'"Ori and the Blind Forest" un véritable voyage.

Mais qu'il s'agisse de l'image, du son ou des mécaniques du jeu, ce qui fait la qualité d'"Ori and the Blind Forest", c'est le perfectionnisme et le sens du détail qui semble avoir animé toute l'équipe. Tout y est si précis et si parfait qu'on imagine volontiers derrière cette production une équipe de maniaques obsessionnels.

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(c) Moon Studios / Microsoft

L'univers du jeu paye un tribut appuyé à de nombreux films d'animation. L'inspiration puisée dans les créations du studio Ghibli est parfois un peu trop évidente (la forêt de Princesse Mononoke d'Hayao Miyazaki bien sûr, mais aussi celles des films d'Isao Takahata: Pompoko ou Le Conte de la Princesse Kaguya). Les auteurs du jeu disent s'être aussi inspiré du Géant de Fer de Brad Bird et de certains films du studio Walt Disney.

On pourra en revanche reprocher un certain manque d'originalité dans les mécaniques du jeu, qui est un "platform game" à l'ancienne, en 2D, rappelant par exemple Rayman. On y incarne une créature imaginaire (une sorte de peluche blanche ressemblant à un chat): Ori, petite créature perdue dans une forêt hostile après un prologue déchirant (la qualité de cette introduction aussi traumatisante que pouvait l'être Bambien son temps plonge instantanément dans l'histoire). Ori est en permanence accompagné d'une petite lumière, qui va l'aider à combattre les nombreux ennemis et obstacles posés sur son chemin.

La progression dans le jeu se fera en développant de nouvelles compétences (saut, double saut, explosions d'énergie pour casser les pierres, etc.), qui permettront au personnage de revenir parcourir des zones déjà connues, pour accéder à de nouveaux espaces. Ori est un héros qui va progresser et se renforcer au long de son parcours. On a rarement l'occasion dans un jeu vidéo d'incarner un personnage aussi fragile et faible, et si attachant à la fois: c'est sans doute la plus grande force de ce titre.

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(c) Moon Studios / Microsoft

Le scénario n'est pas la plus grande des qualités d'"Ori and the Blind Forest" tant on se trouve en terrain déjà balisé par tant d'autres titres. Les dialogues sont inexistants, et la voix off intercalée entre les séquences de jeu n'apporte pas grand-chose. En revanche, la grande précision du level design est sidérante, d'autant que la difficulté est très élevée. Étonnant pour un titre dont l'univers semblait destiné aux enfants, alors qu'il est absolument injouable pour les plus jeunes. "Ori and the Blind Forest" est un jeu exigeant et difficile, où l'on meurt sans arrêt, et l'on doit réfléchir à deux fois à l'emplacement de ses rares sauvegardes, que l'on peut choisir. Le "die and retry" semble revenir à la mode depuis peu, mais ici on se trouve étonnamment moins frustré qu'ailleurs de devoir recommencer de nombreuses fois un passage du jeu: la récompense est toujours au bout du chemin.

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