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Hostages: un suspense malheureusement éclipsé

est un incontournable de l'automne. Le ton vif de la série nous accorde très peu de répit et les personnages, fort complexes, ne cessent de nous surprendre. Une des forces de la série tient du fait qu'on traite de façon équitable l'intrigue politique et celle autour de la vie personnelle des protagonistes; un équilibre qui fonctionne.
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Hostages est une nouvelle série diffusée les lundis, depuis la mi-septembre, sur les ondes de CBS aux États-Unis et CTV au Canada. Elle met en scène la docteure Hellen Sanders (Toni Collette), une chirurgienne de renom qui a été choisie pour n'opérer nul autre que le président des États-Unis (James Naughton). Mais voilà qu'à la veille de l'intervention, une bande de malfrats s'immisce dans sa maison et prend en otage toute la famille. Duncan (Dylan McDermott), le chef de l'opération, veut en fait conclure un marché avec Hellen. Elle doit délibérément rater sa chirurgie, entraînant par là la mort du président, et sa famille sera épargnée. Basée sur une série israélienne, qui a été diffusée trois semaines après la première américaine, Hostages est un thriller fascinant qui n'est pas sans rappeler quelques films d'Hitchcock et même la série à succès Homeland. Malheureusement, la compétition des lundis soirs est féroce et les cotes d'écoute sont en deçà des attentes. Si chaque semaine on craint pour l'avenir de la série, c'est parce que la trame narrative est prometteuse et qu'on a envie de se rendre jusqu'à la fin de la saison.

Des personnages en zone grise

Ce qu'il y a d'intéressant dans Hostages, c'est que les victimes ont beaucoup de cran et que ceux qui les tiennent captifs font preuve d'une certaine vulnérabilité. Le marché entre Hellen et Duncan est pourtant clair. Elle tue le président « par accident » et la famille est automatiquement saine et sauve. Mais la chirurgienne ne peut tout simplement pas passer à l'acte et donne délibérément les mauvais médicaments à son patient, ce qui a pour effet de retarder l'opération de quelques semaines. Cette action maintient en vie le chef de l'État, mais prolonge le calvaire des Sanders puisque les criminels sont bien décidés à ne pas laisser tranquille la famille avant que le travail soit fini.

Cette cohabitation, plus longue que prévu, implique que tous les membres de la famille vaquent à leurs occupations comme si de rien n'était. En plus de les suivre au pas, les ravisseurs ont accès à toute la technologie qu'ils utilisent (téléphones, réseau internet, etc.) et leur ont même implanté des dispositifs de repérage. Cette promiscuité créera une dynamique intéressante. Brian (Tate Donovan) est le mari d'Hellen. Il est à la tête d'une firme immobilière et a aussi une maitresse. Il doit donc aller la visiter comme d'habitude. C'est l'assistante de Duncan, Maria (Sandrine Holt), qui se doit de « l'escorter » à ce rendez-vous galant et elle ne doit pas en dire mot à Hellen. Les enfants Sanders ont aussi leur lot de problèmes. Leur fille, Morgan (Quinn Shephard) vient tout juste d'apprendre qu'elle est enceinte alors que leur fils, Jake (Mateus Ward) est poursuivi par des revendeurs de drogue à qui il doit de l'argent. Duncan couvrira Morgan, alors que son autre assistant, Archer (Billy Brown), donnera quelques raclées à ceux qui intimident Jake.

Au fil des épisodes, on en apprend davantage sur Duncan. On sait qu'il est un agent spécial du FBI dont la femme est dans le coma. Il a aussi une petite fille Sawyer (Lola Cook) qu'il chérit plus que tout. Ses interactions avec les deux femmes de sa vie le rendent attachant et on s'imagine que c'est pour des raisons émotionnelles qu'il a ourdi le complot. Hellen, qui est parvenue à déjouer ses ravisseurs, parviendra même à entrer en contact avec Sawyer et à découvrir la vérité. Pour le moment, on ne sait pas ce qu'elle fera de cette information, mais la relation entre les deux clans a définitivement changé.

Se rendra-t-on jusqu'à la fin?

Il semble que NBC et CBS se soient déclaré la guerre puisque les deux réseaux ont décidé de lancer une toute nouvelle série dans la case horaire des lundis soirs à 22 heures; la première diffusant The Blacklist et la seconde Hostages. Que ce soit pour des raisons de publicité ou tout simplement à cause de la diégèse de départ, la majorité des téléspectateurs ont choisi de donner la chance au coureur à la série de NBC. Celle-ci a attiré plus de 12 millions de curieux le premier soir, contre 7 millions pour celle de CBS. Dans les deux cas, les cotes d'écoute ont décliné; se stabilisant à 11 millions pour The Blacklist (qui a entre-temps commandé une saison complète de 22 épisodes) et un peu plus de 5 millions pour Hostages. Le sort de cette dernière demeure encore à déterminer.

On peut affirmer que ces séries sont de leur temps et vaguement inspirées de Homeland (Showtime, 2011) puisqu'elles se situent aussi à Washington et qu'elles exploitent les thèmes de la sécurité nationale et du terrorisme. Enfin, elles mettent en scène un duo formé d'un « méchant » et d'un « gentil ». Par contre, Hostages se révèle encore plus intéressante et innovante. Dans son article en ligne, Alessandra Stanley apporte un argument intéressant : «The best shows these days are more like movies than serials, with narrative arcs that sweep the action and the lead characters to a fixed conclusion. And subsequent seasons are more like movie sequels: even good ones rarely live up to the first, and the more there are, the more they strain to work

En effet, la série rappelle quelques films d'Hitchcock, notamment parce qu'on y retrouve un haut niveau de suspens. Pensons, entre autres, à The man who knew too much (1956) dans lequel des parents voient leur jeune fils kidnappé parce qu'ils sont au courant d'un complot ourdi pour tuer le premier ministre d'Angleterre. Le couple tentera, non sans difficultés, de délivrer leur fils tout en évitant l'assassinat. Hostages a donc une histoire plus cinématographique qui devrait se conclure avec l'opération du président. Après tout, les ravisseurs ne pourront rester cachés éternellement chez les Sanders. C'est en ce sens qu'il serait préférable qu'il n'y ait qu'un opus. Encore faut-il que la série, prévue à 15 épisodes, se rende jusqu'à la fin.

Hostages est un incontournable de l'automne. Le ton vif de la série nous accorde très peu de répit et les personnages, fort complexes, ne cessent de nous surprendre. Une des forces de la série tient du fait qu'on traite de façon équitable l'intrigue politique et celle autour de la vie personnelle des protagonistes; un équilibre qui fonctionne. Il n'y aurait rien de mal à ce qu'elle ne compte qu'une saison. Les Britanniques, entre autres, se spécialisent dans ces séries comptant quelques fois pas plus de 6 épisodes, mais qui ont le mérite d'être saisissantes, justement à cause de cette brièveté. Souhaitons donc une courte, mais intense vie à Hostages.

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