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L'acharnement du gouvernement à l'égard des pharmaciens dépasse l'entendement

Au lieu de reconnaître la valeur ajoutée des pharmaciens et travailler à l'amélioration des soins de première ligne, le ministre de la Santé préfère s'acharner sur eux et sur la pharmacie communautaire. Mais avec quel objectif au juste? Nous cherchons en vain à comprendre la motivation de Gaétan Barrette.
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Assez, c'est assez!

Plutôt que de reconnaître la valeur ajoutée des pharmaciens et travailler à l'amélioration des soins de première ligne aux patients, le ministre de la Santé préfère s'acharner sur eux et sur la pharmacie communautaire. Mais avec quel objectif au juste? Nous cherchons en vain à comprendre la motivation de Gaétan Barrette tout comme le silence troublant du premier ministre.

Le mois dernier, un sondage CROP a révélé que le taux de satisfaction à l'égard des services offerts par les pharmaciens atteint 95 % et que l'accès à ce professionnel de la santé est considéré facile pour 97 % des répondants. Toujours selon ce coup de sonde, en raison de sa facilité d'accès, 93 % des Québécois considèrent que leur pharmacien est utile pour désengorger le système de santé. Et pour cause : déjà pleinement appréciés, les pharmaciens jouent maintenant un rôle élargi, offrant davantage de services comme la prolongation d'ordonnances et la prescription de médicaments pour condition mineure. Ces nouveaux services contribuent directement à désengorger le système.

Le pharmacien est donc un maillon essentiel et incontournable du réseau de la santé. Tout le monde le reconnaît, sauf le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui depuis deux ans mène une véritable campagne de démolition contre la pharmacie communautaire. Les pharmaciens subissent de plein fouet les contrecoups des réformes bâclées et unilatérales du ministre Barrette. Ils font tout en leur pouvoir pour minimiser les impacts sur leurs patients.

Alors que le ministre Barrette devrait logiquement appuyer les efforts d'une première ligne de soins efficace et précieuse aux yeux des patients, il continue de lui enlever des ressources et de la fragiliser. Ça dépasse l'entendement.

Prenons l'exemple de la vaccination. Si le Québec présente le plus faible taux de vaccination au pays, c'est aussi la seule province où les pharmaciens ne sont pas autorisés à vacciner alors qu'ils sont aptes à le faire et pourraient ainsi aider les patients et désengorger un système de santé qui en a bien besoin.

L'acharnement s'est poursuivi ces dernières semaines, le ministre imposant des coûts additionnels aux pharmaciens en obligeant l'émission d'une facture détaillée. Pourquoi cibler seulement et toujours les pharmaciens et non tous les professionnels du réseau de la santé, ou d'autres groupes comme les assureurs privés par exemple? Il est surtout ironique que cette demande de transparence ait été formulée par les assureurs privés qui, faut-il le rappeler, sont loin d'être reconnus pour être des modèles de transparence.

Les pharmaciens sont prêts à travailler avec le gouvernement pour réinventer leur modèle d'affaires et participer au dialogue quant à l'avenir de leur industrie. Ils ont fait de multiples propositions concrètes en ce sens lors des négociations avec le ministre Barrette l'été dernier. Notre proposition principale prévoyait l'abolition des allocations professionnelles. Les pharmaciens souhaitent se dissocier de cette source de financement. Ils veulent que leur rémunération soit basée sur les services rendus aux patients plutôt qu'associée uniquement à la distribution des médicaments.

De plus, dans une sortie commune sans précédent, les joueurs clés de la pharmacie que sont l'AQPP, les chaînes et bannières, les grossistes en pharmacie et les pharmaciens salariés, ont uni leurs voix pour réclamer un vaste chantier de la pharmacie dans le but de travailler activement les grands dossiers de façon concertée. Le tout, au bénéfice des acteurs de l'industrie, du gouvernement, mais surtout des patients. Cette demande au gouvernement est une fois de plus restée lettre morte. C'est vraiment à n'y rien comprendre.

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