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Le REM : privatisation et cadeau aux libéraux

C'est quand même fou qu'en pleine crise climatique, le PLQ nous propose un projet de plusieurs milliards de dollars avec un si faible impact sur les émissions de GES.
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CDPQ INFRA

En janvier 2017, j'écrivais une chronique pour souligner que 95% du Réseau express métropolitain (REM) allait être construit dans des comtés du PLQ et du PLC, alors qu'il y avait des besoins plus urgents ailleurs. Est-ce que le choix du trajet était partisan?

La suite confirme mon appréhension, la portion de l'Ouest de l'Île n'était pas dans la commande initiale du PLQ, qui incluait uniquement le lien avec l'aéroport et la liaison avec la Rive-Sud. Ce serait à la suite d'interventions de députés ayant leurs comtés dans l'Ouest, dont les ministres Coiteux et Leitão, que la portion jusqu'à Sainte-Anne-de-Bellevue aurait été ajoutée par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), et ce, même si l'achalandage ne le justifiait pas.

Est-ce qu'il y a encore quelqu'un qui croit que la CDPQ est imperméable aux pressions politiques? C'est le PLQ qui a nommé Michael Sabia à la tête de la CDPQ. Il s'agit d'un ancien du CN, société privatisée par le PLC en novembre 1995. C'est Michael Sabia qui s'est occupé de la privatisation comme chef de la direction financière. Donner la gestion de cet actif stratégique au privé a surement ravi l'élite financière du Canada, mais pour le bien commun, on repassera. Regardons la vie du bon côté, quand viendra le temps de privatiser le REM, Michael Sabia aura de l'expérience...

Le mode de gestion du REM a été qualifié de « brèche ouvrant la porte à la privatisation du transport en commun au Québec » par l'IRIS.

Le mode de gestion du REM a été qualifié de « brèche ouvrant la porte à la privatisation du transport en commun au Québec » par l'IRIS. De plus, exiger un rendement d'au moins 8 % pour la CDPQ Infra « dénature tout le projet; au lieu de l'organiser pour satisfaire le bien commun, ça l'organise pour satisfaire ses actionnaires », m'a expliqué Bertrand Lemire. Vous pouvez lire son analyse complète dans son blogue.

Il est important de rappeler qu'en janvier 2017, le BAPE a sorti un rapport « coup de poing » sur le REM, considérant qu'il serait prématuré d'autoriser la réalisation du projet : risques d'étalement urbain, faible impact sur la réduction des gaz à effet de serre (GES), faible contribution à l'atteinte des objectifs de déplacements par transport en commun, etc. Depuis, la liste des critiques ne cesse d'augmenter. En voici des récentes que j'ai répertoriées ici, ici et ici.

C'est quand même fou qu'en pleine crise climatique, le PLQ nous propose un projet de plusieurs milliards de dollars avec un si faible impact sur les émissions de GES. Tout ça alors que la mauvaise gestion du PLQ fait en sorte que nous n'allons pas atteindre nos cibles de réduction des GES une fois de plus. Avec 41 %, les transports sont notre première source d'émissions.

Le Grand déblocage

Du côté du PQ, le plan est beaucoup mieux avec ses tramways. Son Grand déblocage projette une réduction des GES huit fois plus importante que le REM. Il permettrait également d'enlever 133 000 voitures en heure de pointe, soit 78 fois ce que le REM annonce et il y aurait 508 020 déplacements additionnels (4 fois le REM). Le PQ propose également d'exiger au moins 25% de contenu local, ce qui aurait peut-être pu éviter la construction en Inde des wagons du REM. Je vous invite à prendre le temps d'analyser le tout, il s'agit d'un enjeu majeur pour l'élection du 1er octobre. Pour ce qui est de la CAQ, elle est pour le REM libéral tandis que QS le critique.

Avant de repousser du revers de la main le Grand déblocage, en mentionnant que je suis un sympathisant du PQ, je tiens à souligner que le journaliste à la retraite Michel Morin a pris le temps d'analyser les deux projets. Il a même écrit un mémoire au BAPE sur le REM. Lui, qui n'est pas associé au PQ à ma connaissance, est maintenant un critique redoutable du REM sur Twitter et un promoteur du Grand déblocage.

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