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Notre avenir politique est sombre, pour dire le moins, et nous sommes là, à pointer du doigt la France et les États-Unis, alors que les choses se dégradent chez nous également. Notre premier ministre est un incompétent complètement déconnecté de la réalité, et nous n'avons aucune option valable pour le remplacer!
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Ça fait un moment que je vois ça venir, comme tout ceux qui possèdent un minimum de culture et d'éducation. Je fais le calcul depuis 20 ans, et je sais qu'il n'y a aucun moyen que ça finisse bien. Impossible de laisser le pouvoir de choisir à une population d'imbéciles sans qu'un jour ou l'autre, un accident de parcours se produise. Et comme ces imbéciles enfantent rarement des génies, les choses ne vont pas aller en s'améliorant.

Hier, l'accident de parcours a prêté serment.

Même lorsqu'il y avait une pléiade de prétendants dans la course, je suivais Donald Trump de près. Parce que si un seul candidat devait s'avérer représentatif de l'Américain moyen, sur bien des aspects, c'était lui. Raciste, sans la moindre culture, prompt aux jugements faciles, misogyne; j'en passe, et des meilleures.

Laissez un candidat niveler par le bas, et vous le laissez rejoindre les 90 % de la population qui n'entendent strictement rien à la politique. Ces 90 % qui votent sur l'allure du prétendant, sur son sexe et son âge, sur ce qu'il ou elle porte... La portion de la population qui n'ouvre jamais un livre et ne s'informe d'aucune autre façon que par la presse à sensation. Ceux pour qui passer une heure et demie à regarder un inconnu ouvrir des valises dans une grosse infopub criarde représente du divertissement. Sans parler de téléréalités où on cherche l'amour enfermés dans des maisons, en liberté dans les champs ou carrément à poil. Ces gens-là ont malheureusement le droit de vote, eux aussi...

Laissez un candidat jouer sur la peur, sur l'homophobie, le racisme, la xénophobie, et vous avez un numéro gagnant. Ça ne se limite pas qu'aux États-Unis, et nous ne sommes pas placés pour regarder nos voisins du Sud de haut. Du tout, du tout...

Notre avenir politique est sombre, pour dire le moins, et nous sommes là, à pointer du doigt la France et les États-Unis, alors que les choses se dégradent chez nous également. Notre premier ministre est un incompétent complètement déconnecté de la réalité, et nous n'avons aucune option valable pour le remplacer!

François Legault a dû fonder son propre parti pour en devenir chef. Il est prêt à diviser le vote et à permettre aux libéraux de garder le pouvoir aussi longtemps qu'il le faudra, uniquement pour satisfaire son ego. Il n'a rien de nouveau à proposer, passe la moitié de son temps à nous rappeler qu'il a fondé Air Sardines et son seul but est de prendre le pouvoir. Pour en faire quoi? Aucune importance, du moment qu'on le nomme premier ministre... Qu'il croit sincèrement avoir une chance d'y parvenir devrait déjà prouver à la population que sa lecture de l'arène politique est totalement bancale, mais on parle ici de gens qui votent pour l'allure d'un candidat, je vous le rappelle...

Jean-François Lisée, quant à lui, aurait pu être une option presque valable. Un homme brillant, au départ, qui a décidé de niveler par le bas pour rejoindre le plus grand nombre. Un homme qui aurait pu, par son intelligence, relever le débat, mais qui a préféré l'abaisser encore un peu plus, en jouant, pour gagner la course à la chefferie du Part québécois, sur le racisme et l'étroitesse d'esprit de la population, puisqu'il tirait de l'arrière. Oh, les méchants arabes! L'abomination du voile! Et ajoutons un juron pour marquer le coup, pour que le petit peuple le prenne décidément pour l'un des siens. Et la population, naturellement, a marché...

Quand Philippe Couillard est allé souligner que Lisée avait utilisé les mêmes tactiques que Trump, il s'est fait lapider, mais le fait est qu'il avait parfaitement raison. Comme le petit garçon qui criait au loup, toutefois, à force de sortir connerie sur connerie, personne ne l'a écouté quand il était dans le vrai. Lisée a naturellement plus de classe que le clown qui s'apprête à entrer à la Maison-Blanche, mais la façon de niveler par le bas demeure la même...

Bref, nous n'avons rien à envier aux Américains. Nous sommes dans une bouette incroyable, qui ne va certainement pas s'améliorer dans le futur, car malgré un accès de plus en plus facile à l'information, de moins en moins de gens prennent la peine de se cultiver, ou de réfléchir. La vérité, c'est que la population s'en fout éperdument. Nous n'avons peut-être pas atteint le niveau de rage de nos voisins, mais quand un homme comme «Rambo Gauthier» se lance en politique et obtient de l'attention, nous n'en sommes plus très loin.

Je me dis parfois qu'on aurait plus de chance d'intéresser le pékin moyen à la politique si les campagnes étaient abolies et que le tout était présenté sous forme de téléréalité. Prenez la course à la direction du NPD. Flanquons les 15 candidats dans une maison, et laissons-les s'entre-tuer durant sept semaines, en présentant une demi-heure chaque soir, et en éliminant deux candidats chaque semaine...

Tant qu'à voir la politique comme un concours de popularité, autant y aller franchement...

D'autres textes de Jean-Michel David sur son blogue personnel .

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