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«Les combattants» et «Pas son genre»: deux films étrangement complémentaires

Il s'agit dans les deux cas de films prenant un point de départ digne d'une comédie romantique, même s'il faut bien reconnaître que les approches sont diamétralement opposées.
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Vendredi dernier, alors que Cinemania s'apprêtait à vivre la dernière fin de semaine de sa 20e édition, deux films français figurant au programme prenaient l'affiche dans nos salles: Les combattants et Pas son genre. Si ces deux films n'étaient pas les meilleurs de la programmation de cette année (j'ai peut-être une préférence pour Hippocrate et La chambre bleue), ils faisaient toutefois indéniablement partie du haut du panier. Le hasard de leur sortie conjointe nous permet également de constater à quel point ils possèdent bien plus de points communs qu'on pourrait l'imaginer.

J'invite donc le lecteur à aller à leur rencontre pour s'en rendre compte par lui-même... tout en lui lançant quelques pistes.

En premier lieu, il s'agit dans les deux cas de films prenant un point de départ digne d'une comédie romantique, même s'il faut bien reconnaître que les approches sont diamétralement opposées. Le point de départ du film de Thomas Cailley (Les combattants) est en effet très réaliste dans la forme bien qu'improbable dans les faits, alors que celui du film de Lucas Belvaux (Pas son genre) est plus plausible dans les faits bien que totalement irréel (l'univers est celui d'une comédie romantique hollywoodienne).

Cependant, dans les deux cas, le film subit une évolution drastique et pleinement assumée: le premier s'éloigne du réalisme pour aller vers un univers post apocalyptique alors que le second cesse au contraire d'empiler les codes de la comédie romantique pour aller vers le réalisme.

Enfin, dans les deux cas, les personnages féminins (incarnés par deux actrices qui livrent des performances remarquables: Adèle Haenel et Émilie Dequenne) vivent dans un monde imaginaire (la certitude que la fin du monde est proche et que la seule façon d'y faire face est de suivre une préparation militaire pour se préparer au pire; un univers de cinéma commercial qui pousse à croire au Prince charmant) et se retrouvent progressivement confrontés à la vraie vie, très éloignée de leurs fantasmes, et qui les frappe soudain de plein fouet.

Je vous laisse découvrir les films pour savoir comment elles feront face à ce retour de réel, mais il y a encore sur ce point des similitudes évidentes au-delà des différences majeures.

Dans les deux cas, le constat semble le même (et parfaitement adapté à notre époque qui connait des crises en tout genre): l'important est de rester « à l'affût, sur nos gardes », pour reprendre les derniers mots du film de Thomas Cailley, chers à mon collègue Sami Gnaba (lire sa très intéressante entrevue avec le réalisateur).

Ces deux films confirment aussi que le cinéma français se porte bien, qu'il sait être inventif, original et que malgré une réputation qu'il traîne parfois à tort, il sait parler de sujets sérieux tout en étant divertissant, bien rythmé et drôle (du moins en grande partie en ce qui concerne Pas son genre).

J'ai donc envie de conseiller aux sceptiques d'aller voir ces deux films en espérant qu'une réconciliation soit possible. Ils pourront alors s'amuser à continuer la liste entamée plus haut et constateront probablement, malgré des différences majeures, que ces films sont étrangement complémentaires...

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