L'été approche à grands pas et il est fort possible que quelques Québécois cinéphiles décident de passer une partie de leurs vacances à Paris. La Ville Lumière étant un haut lieu de la cinéphilie mondiale, elle permettra aux vacanciers de visiter quelques expositions à côté desquelles il serait dommage de passer.
Une des grosses expositions à voir en ce moment à Paris a lieu au Grand Palais (Lumière! Le cinéma inventé). Je ne m'attarderai pas dessus car elle prend fin sous peu (le 14 juin). Cependant, si vous envisagez un séjour parisien imminent, vous pouvez visiter le site de l'exposition pour plus d'informations.
L'autre exposition qui fait beaucoup parler d'elle en ce moment est Antonioni, aux origines du Pop (jusqu'au 19 juillet à la Cinémathèque française). Elle aidera le visiteur à comprendre aussi bien l'évolution du cinéaste que certaines de ses influences. Cependant, pour en savoir plus, il faudra se pencher sur le catalogue de l'exposition qui comporte des textes très complets ainsi que des reproductions de qualité.
J'ai d'ailleurs presque envie de laisser de côté l'exposition pour se consacrer à deux autres qui proposent des choses qu'aucun livre ne peut offrir (les activités parisiennes étant si nombreuses, il faut savoir faire des choix).
Même si elle est également accompagnée d'un catalogue de grande qualité (signé Jean-Luc Douin, s'il vous plaît!), l'exposition Gaumont. 120 ans de cinéma est à voir absolument (jusqu'au 5 août, au 104). Son premier intérêt est d'être gratuite (on peut d'ailleurs y aller en famille puisqu'elle s'adresse à un public assez large). Elle est également très originale et propose au visiteur diverses activités. La plus classique (Trésors de la Gaumont) propose des appareils, des lithographies et des objets de marketing. On regrette que, probablement par manque de place, ces trésors soient si peu nombreux. C'est d'autant plus regrettable que certains sont vraiment magnifiques.
Deux activités sont particulièrement originales: Le Gaumontrama , sept écrans sur lesquels
sont projetés, regroupés par thèmes, des extraits de films produit par cette compagnie combien éclectique, puisque s'y croisent Sauve qui peut la vie et La 7e compagnie... ou Jean Vigo et Luc Besson.
La Cueillette des marguerites est pour sa part une installation lumineuse et interactive signé de l'artiste pluridisciplinaire Alain Fleischer.
La quatrième activité, la Tente foraine, nous rappelle les origines foraines du cinéma. Le spectateur pourra, en compagnie des autres visiteurs de l'exposition, assister à plus de deux heures de projections de films allant des films primitifs du tout début du 20ème siècle à des bandes d'actualité. Des ateliers payants sont aussi disponibles pour les 6 à 12 ans (images, décor, effets spéciaux, bruitages), ainsi que des projections d'une vingtaine de films (eux aussi payants). Là encore, la compagnie témoigne à travers sa programmation de son éclectisme puisque les visiteurs du 104 pourront aussi bien assister aux visionnements de films comme Zéro de conduite, Les vampires ou la version nouvellement restaurée d'Ascenseur pour l'échafaud, que de films destinés à un public plus familial comme le Fantômas de Hunebelle ou La chèvre de Veber.
Une autre exposition devrait ravir les touristes cinéphiles: Cinéma, Premiers crimes (à la Galerie des Bibliothèques de la Ville de Paris jusqu'au 2 août). Comme les deux autres, elle propose un catalogue d'une grande qualité... mais comme la précédente, certains trésors ne se retrouveront pas dans cet ouvrage. En effet, ce petit retour à l'époque du muet permettra au spectateur de voir de très belles affiches de films à épisodes ou de nombreux documents, mais également des dizaines d'extraits de films parfois très rares. Au final, tous ces éléments finissent par dresser le portrait passionnant d'une époque et d'une société autant effrayée que fascinée par la criminalité. Nous lui ferons cependant le même reproche qu'aux Trésors de Gaumont: elle est trop petite, et nous aurions aimé voir encore plus d'affiches et de documents de ce calibre. Quoi qu'il en soit, elle est tout à fait remarquable et devrait ravir les amateurs de Fantômas (celui de Feuillade évidemment), de Zigomar... mais également les curieux.
Si vous passez par Paris en juillet, entre le musée d'Orsay et la tour Eiffel... n'oubliez pas de garder une petite place pour les expositions consacrées au cinéma. Elles se font si rares par chez nous!
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