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De plus en plus gros...

L'obésité n'est pas uniquement une question de surpoids. À l'adolescence, elle engendre aussi, immanquablement, des problèmes d'acceptation sociale et d'estime de soi.
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Que deviennent nos jeunes? L'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) sonnait l'alarme la semaine dernière en révélant les données de sa plus récente étude sur le taux d'obésité chez les jeunes québécois. De 1978 à 2013, le taux d'obésité chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans est passé de 1,8 % à 9 %. C'est énorme! Un constat alarmant qui pèse lourd pour le futur des nôtres et de la santé publique!

Ces chiffres sont révélateurs d'une bombe à retardement. De nombreux spécialistes en milieu médical s'inquiètent d'ailleurs de la santé de nos adolescents. Il arrive de plus en plus fréquemment que plusieurs d'entre eux ont des symptômes et des maux qui apparaissent normalement chez des personnes beaucoup plus âgées. On y trouve même des taux de cholestérol chez des adolescents aussi élevés que chez des personnes de 65 ans. Il est grand temps d'agir.

Si la tendance se maintient, il faudra plus qu'un nouveau CHUM pour prendre soin de tout ce beau monde.

Saviez-vous que les enfants et les adolescents passent en moyenne six heures par jour devant un écran et sept heures la fin de semaine?

Tous s'entendent pour affirmer que l'éducation alimentaire est la base et que cela commence tôt. Le choix des aliments, c'est plus important que celui des vêtements, des jeux électroniques et du mobilier. C'est une question de vie, une question de bonnes habitudes alimentaires à inculquer aux jeunes, aux enfants. Les parents ont un rôle primordial dans cette éducation première; ce ne sont pourtant pas les livres de conseils et de recettes qui manquent sur le marché. Les livres de recettes et de saine alimentation remplissent à profusion les étagères des librairies. Il est clair que nous devenons un peu, beaucoup même, ce que nous mangeons!

Le Canada possède pourtant son Guide canadien de l'alimentation qui devrait servir de point de repère pour les familles. On constate qu'à peine trois enfants sur dix consomment la quantité de fruits et de légumes nécessaire à chaque jour. Nous le savons tous, la malbouffe règne partout en maître et les publicités mur à mur ne sont pas garantes d'une saine alimentation. L'obésité n'est pas uniquement une question de surpoids que l'on constate avec gêne et déception en mettant les pieds sur le pèse-personne. Elle engendre aussi, immanquablement, à l'adolescence des problèmes d'acceptation sociale, d'image corporelle et d'estime de soi. Il faut échanger avec des jeunes obèses pour comprendre leurs douloureuses souffrances souvent inavouées.

Selon certains résultats mis de l'avant au Congrès canadien de la santé cardiovasculaire, tenu à Montréal en 2010, les enfants obèses sont plus susceptibles de manifester, à court terme, de l'hypertension, de l'intolérance au glucose ou des complications orthopédiques. Toutes les études le démontrent, l'obésité juvénile est le chemin qui, à l'âge adulte, mène à des maladies comme le diabète et la maladie cardiaque. Les récents résultats de l'INSPQ sont une tendance lourde pour notre système de santé publique déjà embourbé et aux prises avec une population de plus en vieillissante et accaparante.

En fait, il n'y a pas que les jeunes qui ont perdu le contrôle de leur poids, le monde médical ne sait plus par quel bout aborder le problème.

Au banc des accusés, il va sans dire: la sédentarité, l'abondance de nourriture riche, la taille des portions. Combien de restos assoient leur notoriété sur la quantité? Il est clair que depuis les années où la rue de mon enfance était notre terrain de jeux, notre mode de vie a fondamentalement changé. Prêt-à-manger, manque de temps pour cuisiner, malbouffe, horaires éclatés. Les repas en famille sont de plus en plus rares. Bien que le gouvernement du Québec ait mis en place un programme interministériel il y a quelques années pour lutter contre l'obésité chez les jeunes, rien ne semble y faire!

De nombreux parents se plaignent d'ailleurs du manque d'activités physiques dans la vie de leurs enfants et réclament plus d'heures consacrées au sport à l'école. Globalement, les jeunes Canadiens ne font que 14 minutes d'activité physique entre la fin des classes et le repas du soir. Il n'y a pas de quoi dépenser le trop plein d'énergie et le stress accumulé. En fait, selon le Bulletin de l'activité physique, de 15 h à 18 h, les moins de 18 ans consacrent 92 % de leur temps à des activités sédentaires ou légères. Saviez-vous que les enfants et les adolescents passent en moyenne six heures par jour devant un écran et sept heures la fin de semaine? C'est énorme! Mais il revient aussi aux parents d'y mettre le temps nécessaire pour vivre avec leurs jeunes des activités saines et sportives.

Chose certaine, il est urgent de mettre en place non pas uniquement des campagnes de sensibilisation, mais aussi des mesures plus incitatives. Certains spécialistes demandent d'introduire une taxe sur les boissons sucrées et gazeuses, des normes plus sévères dans l'industrie alimentaire en regard des taux de sodium et de sucre, un encadrement plus rigoureux des menus des cafétérias des établissements scolaires et un service de distribution de fruits dans les écoles, etc. Il faut bien le dire, le combat est de taille gigantesque!

C'est une affaire de société, d'avenir collectif. Une saine alimentation est l'élément fondamental d'une bonne santé, il n'y a aucun doute. Des repas nutritifs et équilibrés peuvent réduire les malaises, les maladies cardiaques. Notre santé, notre bien-être et notre bonheur passent inévitablement par ce que nous mangeons. En fait, ce que nous mettons dans notre assiette ou dans celle de nos enfants, illustre fort bien ce que nous sommes et ce que nous sommes en train de devenir. Pensons-y bien!

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