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Saviez-vous que Montréal est une plaque tournante de l'éolien en Amérique du Nord?

Montréal regroupe désormais plusieurs centaines de professionnels qualifiés dans une multitude de secteurs d'expertise qui permettent de développer, construire et opérer des projets éoliens au Québec et ailleurs.
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La semaine dernière, une enquête d'Aviseo Conseil confirmait que des 5 000 emplois que compte la filière éolienne au Québec, près de 1 000 se trouvent dans la région de Montréal. Ces emplois, relève l'enquête, offrent un salaire annuel moyen de 72 500 $, soit 42 % supérieur à la moyenne montréalaise, ce qui est comparable à d'autres industries phares de la métropole, telles que l'aéronautique et les jeux vidéo.

Il y est démontré que Montréal regroupe désormais plusieurs centaines de professionnels qualifiés dans une multitude de secteurs d'expertise qui permettent de développer, construire et opérer des projets éoliens au Québec et ailleurs. Ces ingénieurs, gestionnaires de projets, banquiers, avocats, consultants, biologistes (et j'en passe) ont créé à Montréal une véritable grappe d'expertise en éolien, enviée aujourd'hui par plusieurs.

Ce regroupement s'est concrétisé par la venue ou la présence de sièges sociaux et de bureaux d'entreprises québécoises et étrangères. C'est à partir de Montréal que plusieurs entreprises dirigent leurs activités canadiennes, nord-américaines ou même mondiales.

L'enquête réalisée par Aviseo Conseil permet donc de mettre en lumière ce qui passe souvent inaperçu : Montréal est devenue un pôle d'importance dans l'industrie éolienne nord-américaine et les Québécois peuvent en être fiers.

En vous déplaçant d'à peine quelques coins de rue au centre-ville de Montréal, vous aurez peut-être croisé sans le savoir les bureaux de plusieurs entreprises œuvrant dans la filière éolienne. Les hommes et les femmes qui y évoluent ont sûrement contribué à la conception de parcs éoliens que vous avez croisés au cours de vos vacances au Québec, en Ontario, dans les Maritimes, à New York ou en Nouvelle-Angleterre.

On le sait, le développement de l'éolien au Québec est d'abord lié à une politique industrielle et régionale axée sur la Gaspésie. Cette stratégie fut un grand succès qui a permis de dynamiser l'emploi dans la région en y attirant des entreprises et des usines. Mais les résultats de cette enquête démontrent clairement que les impacts ont dépassé les frontières de la Gaspésie.

Cela prouve à quel point une industrie peut devenir structurante pour l'économie québécoise quand la volonté politique y est. Les gouvernements qui se sont succédé au Québec depuis le début des années 2000 ont fait le choix de l'éolien, non seulement pour l'énergie renouvelable et abordable offerte, mais aussi pour créer de toutes pièces une industrie qui profiterait à la Gaspésie et à l'ensemble du Québec.

Où en sommes-nous après plus d'une décennie? Le Québec est en position de leader dans l'est du continent dans une industrie qui est devenue le plus grand fournisseur de nouvelle électricité en Europe, aux États-Unis et au Canada. L'énergie éolienne est un courant dominant partout dans le monde, sa technologie évolue, ses coûts sont drastiquement à la baisse et compétitionnent aujourd'hui tout nouveau projet de production d'électricité. Plusieurs villes aimeraient aujourd'hui être à la place de Montréal, c'est-à-dire avoir une longueur d'avance sur le peloton dans une industrie liée à une source d'énergie en forte croissance.

Des opportunités à saisir

Malgré tout ce que l'on peut dire, le Québec, ses voisins et la planète entière auront besoin de plus d'électricité renouvelable dans les prochaines années. La nécessité de réduire de façon permanente et durable les émissions de gaz à effet de serre, l'électrification des transports, la modernisation de nos infrastructures de production d'électricité, toutes ces raisons pointent vers des besoins croissants en électricité renouvelable. L'éolien, avec ses faibles coûts de production et son déploiement rapide, permet de répondre parfaitement à ces besoins.

Le Québec peut jouer un rôle central pour aider ses voisins, et ce, au bénéfice de son économie. En effet, avec nos ressources hydroélectriques abondantes et notre potentiel éolien colossal, nous sommes bien positionnés pour exporter de l'électricité à faible coût vers nos voisins du sud. En combinant l'hydroélectricité et l'énergie éolienne, Hydro-Québec pourrait offrir un produit encore plus attrayant au sud de la frontière.

Et le moment ne pourrait être mieux choisi : le président américain vient de déposer son plan pour réduire les émissions du secteur de la production d'électricité, provenant principalement du charbon. Il y a là une opportunité incroyable pour le Québec.

Le gouvernement du Québec doit profiter de sa position de tête, saisir cette opportunité et offrir un cadre stable et prévisible à l'industrie éolienne, si structurante pour l'économie du Québec. Les dix prochaines années seront cruciales pour consolider la place du Québec comme leader en énergie propre et renouvelable, tout en continuant de faire bénéficier les Québécois d'une électricité abordable.

Le gouvernement du Québec a donc une chance à saisir avec la publication prochaine de sa Politique énergétique 2016-25. Souhaitons qu'il prenne ces éléments en compte.

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