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La langue française est en net recul au Québec et dans l’ensemble du Canada.
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Si rien ne change, des experts prévoient que le pourcentage de francophones au Québec passera à 73,7% en 2056 alors qu'il était pourtant de 80% en 2011.
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Si rien ne change, des experts prévoient que le pourcentage de francophones au Québec passera à 73,7% en 2056 alors qu'il était pourtant de 80% en 2011.

Subtilement, mais sûrement, la langue française revient à l'avant-plan des affaires publiques québécoises. Le lundi 8 octobre dernier était lancée à Montréal la Fondation pour la langue française.

Cette dernière fait le constat que la langue française est en net recul au Québec et dans l'ensemble du Canada. «Au Québec [à l'heure actuelle], seulement 55% des allophones font un transfert linguistique vers le français.»

Si rien ne change, des experts prévoient que le pourcentage de francophones au Québec passera à 73,7% en 2056 alors qu'il était pourtant de 80% en 2011.

Si rien ne change, des experts prévoient que le pourcentage de francophones au Québec passera à 73,7% en 2056 alors qu'il était pourtant de 80% en 2011; une chute drastique et – surtout – rapide. Ces mêmes experts évaluent qu'il «faudrait que 90% des allophones adoptent le français pour maintenir notre poids relatif.»

La Fondation pour la langue française s'est donc fixée comme objectifs de 1) faire la promotion du français comme langue commune au Québec, 2) améliorer la qualité de la langue parlée et écrite, 3) supporter les recherches en lien avec la langue et la culture française et 4) contribuer à la francisation (...) des allophones.

Nous ne pouvons que saluer l'engagement de cette fondation qui a le privilège d'avoir pour président d'honneur monsieur Dany Laferrière, membre de l'Académie française et auteur de nombreux romans tel que Tout ce qu'on ne te dira pas, Mongo.

Une «très grave erreur»

La Fondation pour la langue française n'est pas la seule à s'inquiéter de l'état des choses en ce qui concerne la question du français au Québec. Monsieur Régis Labeaume, maire de la ville de Québec, a récemment signifié que le désintérêt des politiciens à l'endroit de la protection et de la valorisation du français était une «très grave erreur» creusant un faussé entre Montréal et les régions du Québec. Cette situation aurait le potentiel, selon lui, d'entraîner des «ressacs» comme le Québec en a déjà connu dans son histoire; une situation malencontreuse s'il en est.

Monsieur Labeaume se désole qu'on n'apprenne pas des erreurs du passé, et il a raison.

Cela dit, monsieur François Legault, premier ministre élu du Québec, a signifié en campagne électorale qu'il agirait pour mieux intégrer – et franciser – les immigrants qui souhaitent s'établir au Québec. Les choses pourraient donc bouger en ce qui concerne la francisation des nouveaux arrivants. C'est une bonne nouvelle!

Le français, une langue des affaires

Or, s'il est vrai que la langue française est un trait distinctif de l'identité québécoise, elle est également un puissant outil d'émancipation économique, car le français est non seulement une langue internationale, mais également une langue des affaires.

Il ne faudrait pas l'oublier, car cela revêt un argument supplémentaire pour ceux qui souhaitent préserver et valoriser la langue française.

Parler français n'est pas qu'un trait identitaire, c'est un avantage.

«900 millions de consommateurs partagent le français, soit la 3e langue des affaires après l'anglais et le chinois, ce qui représente 14% de la population mondiale et 20% des échanges commerciaux.»

Cet espace économique francophone permet à des entrepreneurs québécois de se projeter à l'international et de contribuer à l'enrichissement individuel et collectif de centaines de Québécois et de francophones partout sur la planète, comme c'est le cas pour bon nombre d'entrepreneurs québécois en Afrique de l'Ouest.

Il est important de souligner que cet espace économique francophone s'accroîtra au cours des prochaines années puisque «la langue française deviendra fort probablement la langue la plus parlée au monde en 2050», notamment en raison de l'explosion démographique de l'Afrique subsaharienne.

Ainsi, plus qu'un accès à la culture française, le français est une langue utile qui peut rapporter.

Le français, un vecteur de progrès

C'est donc dire que l'enjeu du déclin du français n'est pas qu'un enjeu existentiel pour le Québec, mais qu'il concerne également son développement économique.

Le Québec est la seule province dans les Amériques où le français est prédominant; un véritable avantage comparatif sur le continent.

Un Québec riche et fort nécessite donc une solidification et une réaffirmation de la claire prédominance du français, tout en continuant d'encourager l'apprentissage d'autres langues.

Les gens qui se prononceront contre les mesures permettant une prédominance sans ambiguïté du français devront désormais non seulement expliquer pourquoi ils sont contre ce qui rend la préservation de la culture québécoise possible, mais également pourquoi ils souhaitent nuire à l'un des plus puissants vecteurs de progrès du Québec.

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