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Génération millénaire... à voile et à étiquette

S'accepter, ce n'est pas aller coller sur Facebook qu'on est une chose ou une autre, c'est d'être en accord avec ce que l'on est. Pouvons-nous seulement arrêter de nous étiqueter des noms, des genres, des intentions, des attractions, des répulsions, des nationalités pour nous définir?
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Toi et moi, jeune millénaire dans le vent, il faut qu'on discute.

J'aimerais qu'on parle d'un sujet d'actualité, mais sous un autre angle. Prend le temps de me lire plus que quatre phases et ça va te permettre de poster un commentaire pertinent qui va sûrement me faire réfléchir, me mettre devant mes contradictions et possiblement me faire changer d'idée.

J'aimerais qu'on parle d'étiquetage. Mais pas de celui que tu crois, pas celui qu'on colle sur un produit à l'épicerie, celui qu'on vit concernant l'identité et l'orientation sexuelle. Je voulais t'en parler pour que tu me dises ce que t'en penses, même pas pour faire un statement de ce que je pense sur la question, j'en ai un peu rien à faire des statements, tu vas comprendre pourquoi bientôt.

De toutes les époques, on a cherché à se définir soi-même par le monde extérieur, on veut que les gens pensent que l'on est d'une manière ou d'une autre, vraiment nice. On aimerait bien que le voisin voit combien on a une belle vie, comment notre femme est chicks, comme notre homme est mâle, comme notre kid est cute, comment notre vie est parfaite. Malheureusement, les médias sociaux ont décuplé cette envie toxique qui ne rend personne heureux.

Il n'y pas si longtemps (et encore aujourd'hui) on se définissait par notre vision politique, philosophique et notre classe sociale. Je suis un péquiste, un libéral, conservateur, un socialiste, un nihiliste, un naturaliste, un prolétaire, un bourgeois.

Alors maintenant, dans cette grande marmelade millénaire, on veut tous être quelque chose de particulier, mais attention on est tous pareils aussi... mais pas tout à fait! Maintenant c'est plutôt, regarde comment je suis ouvert, comment je suis authentique, comment je mange bien, comment mon mode de vie torche le tien. Et on fait la même chose pour l'identité. Quand on porte pas déjà une étiquette dans le front, on aimerait en porter une pour bien montrer aux gens quelle est notre identité, comment MON identité est hot par rapport à la tienne, comment MOI je m'accepte, comment je le montre à la face du monde.

On a tellement galvaudé le concept de l'identité qu'il se déforme sous le prisme de l'individualisme et du narcissisme ambiant. Ce n'est pas que les gens fassent un coming out qui dérange (au contraire, c'est nécessaire), c'est la façon avec laquelle ils le font. Ce n'est pas hot d'être gender fluid, d'être queer, d'être gai, hétéro ou bi ou whatever, c'est juste être quelque chose qui s'appelle être un humain. Pis un humain, c'est pas mal toujours façonné en nuances et en circonstances.

L'important, c'est d'être authentique avec soi-même, pas d'absolument vouloir le faire comprendre au monde entier. S'accepter, ce n'est pas aller coller sur Facebook qu'on est une chose ou une autre, c'est d'être en accord avec ce que l'on est. Pouvons-nous seulement arrêter de nous étiqueter des noms, des genres, des intentions, des attractions, des répulsions, des nationalités pour nous définir?

Pouvons-nous juste... être?

Je crains que non, parce que juste être, c'est plate. Personne ne s'en rend vraiment compte à part tes amis puis ta famille. Ton fil Facebook n'en a un peu rien à foutre que tu sois. Ton fil Facebook veut que tu projettes, que tu représentes, que tu dégages une image.

Lorsqu'il n'y aura vraiment plus de frontières entre les humains, c'est lorsque nous ne sentirons plus ce besoin malsain de se définir par l'autre, de se dire une chose ou l'autre. On voit bien ce que ça donne avec le nationalisme.

Mais pour l'instant, chacun cherche à être le président de sa République.

Note: les anglicismes ont été conservés afin de respecter le style de l'auteur.

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