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Citoyen(ne)s, l'heure du choix est arrivée! Le présent article ne concerne pas vraiment ceux qui ont déjà décidé de voter pour le Parti québécois (à ceux-là : arrêtez de lire ou vous risquez d'être atteint, comme moi, de bipolarité - je ne parle pas de la maladie, mais de ce phénomène étrange qui oppose ce que l'on aimerait faire à ce que l'on devrait faire!), mais tous les autres... qui veulent s'opposer à la réélection du Parti libéral.
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Pauline Marois, head of the Parti Québécois, speaks to the press on May 6, 2011, in Montreal. Marois vows to keep pushing for sovereignty for the Quebec Province despite the party's loses in the recent election. AFP PHOTO/Benjamin Faillard (Photo credit should read Benjamin Faillard/AFP/Getty Images)
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Pauline Marois, head of the Parti Québécois, speaks to the press on May 6, 2011, in Montreal. Marois vows to keep pushing for sovereignty for the Quebec Province despite the party's loses in the recent election. AFP PHOTO/Benjamin Faillard (Photo credit should read Benjamin Faillard/AFP/Getty Images)

Citoyen(ne)s, l'heure du choix est arrivée! Le présent article ne concerne pas vraiment ceux qui ont déjà décidé de voter pour le Parti québécois (à ceux-là : arrêtez de lire ou vous risquez d'être atteint, comme moi, de bipolarité - je ne parle pas de la maladie, mais de ce phénomène étrange qui oppose ce que l'on aimerait faire à ce que l'on devrait faire!), mais tous les autres... qui veulent s'opposer à la réélection du Parti libéral. Au vu des derniers sondages, le PLQ est au coude à coude avec le PQ... Bien sûr, ce ne sont que des sondages, mais...

Le 24 juillet dernier, Élisabeth Émond écrivait dans les pages du Huffington Post Québec sa Lettre à Gilles Duceppe d'une ancienne militante du Bloc québécois : «Je milite parce que je crois qu'on peut changer les choses, que les sociétés, comme les institutions démocratiques et davantage les partis, doivent se renouveler, s'adapter, s'actualiser et finalement veiller à la prospérité des générations suivantes. » Elle votera en toute conscience pour Option nationale afin d'agir en accord avec ses idées, ses idéaux. Son vote, écrit-elle, n'était pas acquis au PQ jusqu'à la fin des temps, il devait « se mériter ». Force est de constater qu'elle a bien des reproches à faire au PQ...

Le jeu de la division ou l'échec annoncé contre le PLQ

En plus de vouloir plus que tout voter pour ses idées, Mme Émond a un rêve : « Je nous souhaite qu'on divise tous massivement le vote et qu'aucun des vieux partis qui propagent un engourdissement social inavoué ne remporte cette élection. » Encore une fois, son intention est tout à fait louable, mais le problème, c'est que cela n'arrivera tout simplement pas, du moins pas le 4 septembre. Qu'on se le dise, qu'on « avale la pilule », l'un des « vieux partis » sera élu, car la somme des autres partis désunis au complet ne représente pas plus de 15 %... nous sommes bien loin de la CAQ à 21%, qui, en plus, ne cesse de gagner du terrain, en partie grâce aux querelles et aux divisions... des partis indépendantistes...

Comme plusieurs ici, à Montréal, Mme Émond fait fi du vote des électeurs des régions pour qui QS, le 4e parti en tête, n'est qu'un obscur parti montréalais de gauche, voire, à tort, d'extrême gauche et pour qui ON est un trop jeune parti, qui a malheureusement commencé sa bataille un peu trop tard (Jean Charest avait certainement pensé à cela en déclenchant les élections si tôt). Même en ne prêtant aucune crédibilité aux sondages, on ne peut ignorer cela. Arrêtons également de croire que toute la jeunesse et les abstentionnistes de la précédente élection sont à gauche...

Guérir le mal par le mal?

Les plus téméraires (les plus extrêmes?) d'entre nous pensent que la meilleure solution serait de voter pour ceux qui nous représentent le mieux et de diviser ainsi les votes pour qu'un gouvernement libéral minoritaire soit élu. Ainsi, forts de la contestation sociale massive mais naissante, ceux-ci croient que l'élection du PLQ rallierait davantage l'opposition et la population contre Charest et le système néolibéral qu'il prône comme destin de notre société...

Voulez-vous une explosion définitive de ce qui nous reste de cohésion sociale et d'identité québécoise pour l'avenir de notre province? Ou encore une guerre civile au lendemain du 4 septembre conduisant à un durcissement de la répression? Même si le PLQ ne représente qu'une petite partie de la population, cela ne l'a jamais empêché de faire passer la Loi 78 ou des lois de retour forcé au travail pour saper le travail des syndicats et, surtout, de nous stigmatiser efficacement en nous faisant passer pour de dangereux et violents extrémistes de gauche aux yeux du reste de la population...

« PLQ, PQ : Business as usual »?

Bonnet blanc et blanc bonnet? Personne n'oserait dire que le Parti québécois est le remède contre le système néolibéral sauvage prôné par les gouvernements de droite, au service des puissances financières, qui ravage des pays entiers, voire des continents entiers (faillites, chômage, inégalités sociales croissantes, exploitation dangereuse des ressources naturelles, etc.). Toutefois, si le PQ participe activement à ce système, il serait faux de dire qu'il a l'intention de l'accroître, comme le fait à la hâte le Parti libéral. La différence est mince, mais elle a son importance. Lorsque le PQ a fait des coupures dans les services publics pendant qu'il était au pouvoir - ce qui lui a valu les plus dures critiques de la part de la gauche -, c'était pour réduire à zéro la dette de notre province et la rendre libre du joug des banques, ce qui n'est absolument pas le cas du PLQ qui ne cesse d'augmenter cette dette tout en augmentant le prix des services aux citoyens et leurs taxes...

Avant de s'opposer frontalement au puissant système néolibéral - et de se faire battre, ce n'est pas une métaphore : plus de 3 000 arrestations lors des manifestations -, commençons donc par ralentir la machine libérale. À force de l'attaquer sans compromis, séparément, le spectre du néolibéralisme le plus dur semble s'étendre et se renforcer. Toujours plus à droite et plus austère, le PLQ a embauché des anciens de la CAQ et trois policiers, dont un qui n'a eu de cesse de défendre les bavures de ses employés. Ouvrons les yeux sur l'ensemble de notre province : le virage de la majorité de la population vers une droite dure est amorcé... le travail de Charest a porté ses fruits et il compte bien s'en servir pour gagner. Cet homme est prêt à tout, même à payer les gens pour se faire élire (voir les 100 $ offerts à toutes les familles qui ont inscrit leurs enfants dans une école publique!).

Le Parti québécois, ce n'est pas la panacée!

Non seulement je respecte les idées de Mme Émond, mais, en plus, j'en partage la plupart, même si je soutiens Québec solidaire! Je suis d'accord avec elle pour dire que le PQ est presque aussi responsable que le PLQ de la désaffection et du désengagement des gens envers la chose politique, et ce, pour diverses raisons... Comment ne pas être choqué en entendant Pauline Marois qui, pour se défendre des accusations de corruption qui sont faites contre les « vieux partis » (même si le PQ n'a que 43 ans!), ne trouve rien de mieux à dire que le mandat de Jacques Duchesneau n'était pas d'enquêter sur le financement des partis? La corruption semble être LE sport national au Québec (milieu de la politique, de la construction, des affaires, etc.). Madame Marois, vous n'êtes pas borgne et nous sommes encore moins aveugles!...

Que dire également du peu d'effort du Parti québécois pour répondre à l'Appel du Front uni pour contrer le PLQ que plusieurs milliers de Québécois ont déjà signé? Alors que Québec solidaire et Option nationale parviennent à trouver des accords pour faire face au PLQ, le PQ semble plus qu'à la traîne. Le PQ semble vouloir diriger seul le Québec, ce qui accentue plus encore le problème de division des votes par son « Tous avec moi, sinon vous êtes contre moi et vous faites élire le PLQ ». Malgré la volonté affichée de Bernard Landry d'aider aux négociations, rien n'avance... Et que dire des attaques personnelles de M. Duceppe contre M. Khadir (bien que Mme Marois dise se détacher des propos du premier)?

Lentement mais sûrement...

La contestation sociale ne disparaîtra pas, même avec l'élection du PQ, tout le monde s'accordera pour le dire... surtout la CLASSE! Le changement, c'est qu'elle sera un peu plus libre... qu'une grande partie de l'opinion publique contre tout ce qui vient de gauche et de solidaire sera, avec le temps, moins haineuse... et plus ouverte.

Le PQ a opéré certains changements et revendique ouvertement une certaine forme de contestation - même si certains la jugent insuffisante, on ne pourra pas dire le contraire. J'étais très heureux d'entendre sur tous les postes de radio et de télévision Mme Marois rétorquer à Charest qui la définissait comme « dangereuse » pour le Québec : « M. Charest dit que je suis le parti de la rue, et bien, j'en suis très fière. » Ses mots étaient très périlleux électoralement parlant, ils portaient le carré rouge même si elle ne le porte plus... et les chaumières conservatrices ont dû quelque peu trembler!

En France, la situation était à peu près identique, même si là-bas la culture de gauche est plus « installée »: TOUS contre Sarkozy! Hollande a mis en route le changement, lentement, mais sûrement. Le PQ semble vouloir la même chose à en lire son programme : des solutions pour une meilleure gestion de l'énergie à des solutions pour diminuer la corruption dans bien des secteurs, en passant par l'annulation de la hausse des frais de scolarité. Pas de changement radical, mais un changement qui laisse un peu plus de place aux changements...

L'inévitable compromis ou l'exigence du changement

La machine du Parti libéral est extrêmement puissante et très bien rodée : son gouvernement, ses députés, ses hommes d'affaires, ses médias, ses connexions dans les entreprises privées, ses capitaux, ses juges... sont très efficaces. La force de frappe du Parti libéral est énorme et ses stratégies pour diviser le peuple et défaire la culture québécoise afin d'incliner la province au complet vers des valeurs conservatrices de droite (et de M. Harper) fonctionnent à merveille.

Même s'il faut absolument élire les leaders de QS et de ON si nous voulons préserver un semblant de vie démocratique, nous ne pouvons pas nous permettre de cautionner individuellement et collectivement la corruption au Québec en remettant Charest au pouvoir à cause de la division des votes. Le mode actuel de scrutin uninominal à un tour ne nous le permet simplement pas! Un des premiers changements que nous nous devons de réclamer au PQ!...

Mon cœur saigne, mais je soutiens mon propos : Votez PQ le nez bouché! Parce qu'il sera fort possiblement minoritaire même si les votes contre Charest sont moins divisés.

J'ai beau tourner dans tous les sens les différents arguments qui consistent à voter pour ce que l'on aime, jusqu'à l'échange des votes (que rien malheureusement ne garantit...), ils conduisent tous à la victoire de Charest. Enfin, certains diront que le vote stratégique n'est pas un vrai vote, que ce mode de pensée n'est pas digne d'une réelle démocratie - et ils ont raison -, mais le monde n'est pas parfait et la politique est aussi affaire de compromis, et ce, dans l'intérêt de tous. J'ai bien dit de TOUS!

Pour mesurer de manière ludique et pédagogique l'ampleur des dégâts causés par le PLQ, je vous conseille le merveilleux site réalisé par Geneviève « L'obstineuse » : http://www.liberaux.net/

Vous pouvez également consulter mon précédent article sur le sujet : Diviser pour mieux régner : le funeste classique.

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