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Terrorisme: repenser la sécurité informatique nationale

Les libéraux de Justin Trudeau seraient disposés à entreprendre une réforme en profondeur des lois sur la sécurité nationale, plutôt que de corriger uniquement les aberrations de la loi antiterroriste C-51.
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Comme de nombreux citoyens qui surfent sur Internet et qui utilisent le vaste réseau pour accomplir de plus en plus d'opérations impliquant des données de nature privée, j'ai pris très au sérieux les derniers développements en provenance d'Ottawa.

Ainsi, les libéraux de Justin Trudeau seraient disposés à entreprendre une réforme en profondeur des lois sur la sécurité nationale, plutôt que de corriger uniquement les aberrations de la Loi antiterroriste de 2015 (mieux connue comme C-51) relativement à la surveillance des activités en ligne.

Je ne peux qu'applaudir cette ouverture.

Mais je m'inquiète que cette réforme promise ne soit qu'à sens unique et qu'elle manque sa cible.

Car, s'il est impératif d'assurer aux Canadiens qui naviguent sur la toile une protection contre une surveillance abusive et sans raison et contre l'utilisation de leurs données personnelles, il est aussi nécessaire d'envisager une modification importante du rôle des Forces canadiennes et des services de renseignement pour leur donner la capacité de mener des opérations informatiques contre les groupes et individus qui fomentent des actes de terreur, qui alimentent la haine avec de la propagande sur Internet, et qui s'attaquent à des civils innocents.

Le plus récent attentat survenu à Ouagadougou, au Burkina Faso, dans lequel ont péri six travailleurs humanitaires québécois, est un douloureux rappel de l'acharnement qu'ont les groupes terroristes à porter la violence partout où ils en ont l'occasion. De leur acharnement à tuer des hommes, des femmes et des enfants simplement parce qu'ils ne vivent pas comme eux, sous leur joug. Je profite d'ailleurs de cette tribune pour offrir, au nom de tous les membres de ma famille, nos plus sincères sympathies aux proches, amis, collègues et élèves qui sont affectés par ce drame inqualifiable.

Pour le moment, le Canada et ses agences de renseignement protègent les installations informatiques du gouvernement, empêchent les intrusions et le vol de données sensibles en sol canadien, et travaillent à neutraliser les menaces présentes sur le territoire. C'est un mandat essentiel. Mais c'est insuffisant quand on affronte des gens comme ceux de Al-Qaïda au Maghreb islamique ou du groupe armé État islamique.

Ces terroristes n'ont pas besoin d'être au Canada pour filmer leurs carnages, pour publier sur les réseaux sociaux, pour diffuser leur propagande et pour embrigader nos jeunes. Plutôt que de s'attaquer à nos infrastructures de communication, ils les utilisent pour faire des émules, y compris au Canada.

Sans faire une croix sur les opérations des avions de la coalition ni sur le soutien et la formation des troupes au sol, il faut réaliser que l'on doit aussi agir en ligne pour bloquer les échanges d'information de ces groupes, discréditer leur propagande et les empêcher de communiquer avec des gens d'ici qui pourraient être sensibles aux discours de ces fanatiques.

Entreprendre une réforme en profondeur des lois sur la sécurité nationale est une chose. C'est le premier pas. S'assurer de protéger adéquatement les citoyens en donnant aux Forces canadiennes et aux agences de sécurité le pouvoir de mener des opérations informatiques contre les groupes terroristes qui nous menacent doit faire partie de l'équation.

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