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Nous sommes plus taxés que jamais et nous en recevons moins en échange.
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Nous assumons tous la taxe Labeaume, mais les familles dans une situation précaire en souffrent proportionnellement plus.
PC/Jacques Boissinot
Nous assumons tous la taxe Labeaume, mais les familles dans une situation précaire en souffrent proportionnellement plus.

Mon amour pour la ville de Québec est profond. J'y vis depuis mon enfance, mais j'ai eu la chance d'habiter ailleurs en Amérique du Nord et de comparer notre style de vie à d'autres villes d'envergure. Québec est indubitablement l'une des plus belles du continent et j'en éprouve une fierté sans borne.

Lorsque le maire Régis Labeaume fut élu en 2007, j'accueillais la nouvelle avec beaucoup de positivisme. Il avait comme plateforme électorale de baisser la taxation, limiter les dépenses superflues et éviter les grands projets de transport en commun qui n'intéressaient personne, selon ses propres mots. Dix ans plus tard, ce même homme a placé la ville dans une situation précaire et je ne pouvais rester les bras croisés à ne rien faire.

La récolte de taxes en 2006, l'année précédant son élection, était de 960 millions de dollars. En 2017, la ville prévoit tirer de vos poches la somme totale de 1,419 milliards de dollars, une hausse de 47.8% en 11 ans.

Une hausse des taxes faramineuse

Voyez-vous, celui qui nous promettait des baisses de taxe a plutôt fait exploser la cagnotte. La récolte de taxes en 2006, l'année précédant son élection, était de 960 millions de dollars. En 2017, la ville prévoit tirer de vos poches la somme totale de 1,419 milliards de dollars, une hausse de 47.8% en 11 ans. Ces montants excluent le budget de fonctionnement du Réseau de Transport de la Capitale (RTC), qui atteint 213.3 millions en 2017.

Il est normal que le budget d'une ville augmente année après année afin de suivre l'inflation. Celle-ci est en moyenne d'environ 1,64% pour la ville dans les 10 dernières années, ou environ 17.2% au total sur la période. Considérant ce chiffre, on peut comprendre que le maire Labeaume aura augmenté la taxation près de trois fois plus rapidement que l'inflation.

Certains diront que l'augmentation de la population de la ville cause cette hausse sévère. Or, en 2006, la ville comptait 491 142 citoyens alors qu'en 2016, on en comptait 531 902, une hausse de 8.3%. Il faut chercher ailleurs pour comprendre la hausse des revenus aussi rapide de la ville.

L'évaluation municipale qui explose

C'est plutôt sur l'évaluation municipale excessive que la ville tire la plus grande part du gâteau. En 2008, la valeur totale du rôle d'évaluation municipale de Québec, soit l'addition de tous les bâtiments taxables de la ville, était de 39.5 milliards de dollars alors qu'en 2017 il atteint 74 milliards de dollars. Entre-temps, le nombre d'habitations et de bâtiments taxables est passé de 151 102 à 168 721. En somme, l'évaluation municipale de tous les bâtiments a pratiquement doublé en neuf ans alors que le nombre de ceux-ci n'a augmenté que de 11.7%.

Vous me suivez jusqu'ici? J'en conviens que tous ces chiffres sont plutôt lourds à analyser et c'est un peu la stratégie de l'équipe Labeaume. En noyant la réalité dans une mer de chiffres, on perd le sens des proportions. Posez-vous simplement la question suivante : en avons-nous vraiment pour notre argent?

Une logique qui ne tient pas la route

Certains seront tentés de dire que si la valeur moyenne des bâtiments taxables augmente, le budget de la ville s'en voit bonifier d'autant. Or, la logique ne tient pas la route pour une raison bien simple: il ne coûte pas plus cher de déneiger une rue sur laquelle les maisons auront triplé de valeur. Au contraire, nous devrions tous recevoir un allègement fiscal pour tirer profit de cette économie d'échelle municipale.

Cette réalité, je l'appelle ''la taxe Labeaume''. Nous sommes plus taxés que jamais et nous en recevons moins en échange.

À l'inverse, j'entends constamment des citoyens insatisfaits me rapporter que les services ne cessent de diminuer dans la ville. Pour certains, on collecte maintenant les déchets de façon bihebdomadaire alors que c'était fait chaque semaine jadis. Pour d'autres, c'est le déneigement qui les irrite le plus, alors que chaque hiver semble être pire que le précédent. Un autre exemple fréquemment évoqué est le manque d'accès aux infrastructures de sport selon un horaire raisonnable. Les histoires sont multiples, mais une constante demeure dans la baisse du service de proximité.

Des taxes qui font mal aux plus vulnérables

Cette réalité, je l'appelle «la taxe Labeaume». Nous sommes plus taxés que jamais et nous en recevons moins en échange. C'est en perdant le sens des affaires municipales et en dépensant sur des futilités que l'administration sortante a alourdi le fardeau fiscal des familles d'ici. En fait, ce sont plutôt les moins nantis qui en paieront le plus la note.

Nous assumons tous la taxe Labeaume, mais les familles dans une situation précaire en souffrent proportionnellement plus. Cette taxe force le prix des loyers à la hausse, augmente le prix des articles à l'épicerie et diminue l'accessibilité aux loisirs et plaisirs de la vie. Quand le compte de taxes augmente, les familles moins riches doivent encore couper dans leur budget pour réussir à survivre.

En coupant dans les dépenses farfelues de la mairie, nous pourrons recentrer la ville sur ses missions de base, soient les services de proximité.

Les entrepreneurs de la ville ont aussi de la difficulté à survivre dans ce climat dépensier. Combien de commerces de renoms avons-nous vus fermer leurs portes dans les dernières années ? Ceux-ci ont tous leurs histoires propres, mais le poids des taxes municipales est un argument constant dans la disparition du tissu entrepreneuriale de proximité de notre ville.

L'administration Gosselin ferait mieux

Si la population m'accorde sa confiance en novembre prochain, je m'engage à faire le ménage dans les dépenses superflues pour remettre l'argent dans les poches des gens, augmenter les services de proximité et diminuer la dette. En coupant dans les dépenses farfelues de la mairie, nous pourrons recentrer la ville sur ses missions de base, soient les services de proximité. Fini les dépenses à tous vents pour justifier de nouvelles conférences de presse, il sera temps de se mettre au travail pour servir ceux qui nous auront élus.

Je vous laisse sur une question qui me chicote depuis que j'ai décidé d'annoncer ma candidature à la mairie. Avons-nous vraiment les moyens de nous payer quatre années supplémentaires sous Régis Labeaume ? Je crois que non, et j'espère que vous aussi.

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