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Le Québec n'a qu'une langue officielle. Dans les faits, et pour se dire les choses telles qu'elles sont, Ottawa a coupé la langue française de nos eaux, quitte à mettre en danger nos marins. Ce faisant, c'est la nature même du Québec qu'on exclut du Saint-Laurent.
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CP

Une série récente d'articles du journal Le Soleil de Québec nous apprenait que le français sur le fleuve ne se porte pas à son mieux et que les pilotes du Saint-Laurent ont d'affaire à savoir parler anglais s'ils veulent se faire comprendre par la garde côtière.

Que des employés de l'État fédéral œuvrant à la sécurité sur le fleuve Saint-Laurent soient incapables de s'adresser en français aux navigateurs québécois (plaisanciers et pêcheurs) témoigne de l'absence complète de considération à l'égard de notre langue, de notre culture, de notre nation. En un mot, de nous.

Pire, l'unilinguisme des gardes côtiers est un obstacle majeur à la capacité de communiquer avec les pilotes et représente un risque majeur pour la sécurité sur nos eaux lors d'interventions nécessitant une communication de bateau à bateau. Un des articles du Soleil est particulièrement révélateur à ce sujet alors qu'un coordonnateur de la garde côtière basé à Halifax reconnaissait son incapacité, lors d'une simulation, à comprendre les conversations en français et à communiquer des informations à des unilingues francophones.

Le terrible naufrage de l'Acadien 2, il y a cinq ans, qui avait entrainé la mort de trois phoquiers québécois, témoigne que le problème avec la garde côtière ne date pas d'hier et que le gouvernement n'a pas pris de mesures pour assurer la sécurité des navigateurs francophones dans l'Estuaire et le Golfe du Saint-Laurent. La famille des victimes et les survivants du naufrage qui avaient poursuivi la garde côtière avaient notamment déploré que les arrangements pour le remorquage entre le William Alexander de la garde côtière et L'Acadien II se soient déroulés uniquement en anglais alors que l'équipage de l'Acadien II était francophone.

Cinq ans plus tard, la situation risque de s'empirer avec la fermeture à l'automne du Centre de sauvetage maritime basé à Québec. Désormais, tout se fera à partir de Trenton. De fait, ce n'est pas que le Centre de sauvetage qu'Ottawa ferme, ce sont aussi les services de sécurité en français pour les navigateurs québécois sur notre territoire.

Le Québec n'a qu'une langue officielle, sur la terre et sur l'eau, et ce n'est pas l'anglais. Que le premier ministre conservateur juge cette situation inacceptable est indécent, puisque c'est lui qui en est responsable. Il est imputable des décisions de son gouvernement, imputable des coupes à Pêches et Océans, imputable de la fermeture du Centre de sauvetage maritime. Il a le pouvoir de rectifier cette situation, de maintenir le Centre de Québec, d'imposer le bilinguisme à la garde côtière sur le fleuve, dans l'Estuaire et dans le Golfe.

Dans les faits, et pour se dire les choses telles qu'elles sont, Ottawa a coupé la langue française de nos eaux, quitte à mettre en danger nos marins. Ce faisant, c'est la nature même du Québec qu'on exclut du Saint-Laurent.

Sorry, mister Harper, but we won't let it happen!

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